jeudi 10 septembre 2020

10 septembre 1789 : Un décret de la ville de Rennes choque l'Assemblée (encore le véto)

Article mis à jour le 10 septembre 2023

Place du Palais, à Rennes, en 1726
Lire l'addendum en fin de l'article concernant son incendie en 1994.

Encore et toujours le débat sur le véto !

    Ce 10 septembre, l’Assemblée nationale continue de débattre sur le droit de véto royal, ce droit pour le roi de refuser ou suspendre l’application d’une loi votée par l’Assemblée nationale.

    Aujourd’hui, on y a lu un arrêté de la ville de Rennes qui a fait un grand scandale, du fait que celui-ci jugeait inadmissible le veto royal, arguant que le pouvoir législatif appartenait à la nation, et qu’il déclarait « ennemis de la patrie » tous ceux qui contesteraient ces principes.

    Monsieur l’abbé Maury s’est emporté contre cet arrêté, l’a taxé de véritable proscription et demandé qu'on le renvoie à cette municipalité avec des marques d'improbation.

L'abbé Maury
    Présentons rapidement au passage Monsieur l'abbé Maury, dont nous aurons l'occasion de reparler plus tard. Violent et colérique, Jean-Sifrein Maury était la caricature de ce qu’il défendait, à savoir l’Eglise et la noblesse. Elu député du baillage de Péronne aux Etats généraux, il haïssait la Révolution et combattait les idées nouvelles et le Tiers Etat. Il lutta âprement contre l’émancipation des Juifs. Il s’opposa à la constitution civile du clergé en défendant l’autorité pontificale, ce qui ne l’empêcha pas de s’opposer au pape Pie VII, lorsqu’il se rallia à l’empire et que Napoléon le nomma archevêque de Paris en 1810. Quand on lui demanda un jour pourquoi il haïssait si fort la Révolution, il aurait fait cette réponse très révélatrice de sa personnalité :

 « Pour deux raisons : la première, et c’est la meilleure, c’est qu’elle m’enlève mes bénéfices ; la seconde, c’est que, depuis trente ans, j’ai trouvé les hommes si méchants, en particulier et pris un à un, que je n’attends rien de bon d’eux en public et pris collectivement. »

    On comprend en effet, qu’il voyait les hommes à son image (ce qui est un travers commun à beaucoup). Raison pour laquelle il en avait une si piètre opinion.

Isaac-René-Guy Le Chapelier

    M. Le Chapelier (Natif de Rennes), voyant que plusieurs membres appuyaient la motion de M. l'abbé Maury, a demandé la parole et longtemps prié qu'on l'écoute, mais longtemps l'Assemblée a refusé. C’est M. le marquis d'Estourmel, à qui le tour était de parler, qui fort courtoisement a cédé son droit de parole à M. Le Chapelier.

M. Le Chapelier s’est exprimé en ces termes :

« La question que vous agitez me force de prendre la parole pour deux raisons : d'abord, parce qu'en ma qualité de député de Rennes, je dois rejeter deux avis dangereux à la commune que j'ai l'honneur de représenter ; je suis ici son défenseur, et vous ne la condamnerez certainement pas sans entendre sa justification.

L'adresse qu'elle vous a envoyée ne doit d'abord pas être qualifiée d'absurde ; elle ne renferme que des sentiments, que des principes qui ont été professés dans cette Assemblée. Vous les avez entendus dans la bouche de M. l'abbé Sieyès, et quand un membre déclare l'acte qui les renferme absurde, ce n'est que son opinion qu'il oppose à celle d'une grande cité et à une partie de cette Assemblée ; ce qui me fait croire que ce n'est pas à lui à la qualifier d'absurde.

L'adresse ne doit pas encore être regardée comme peu respectueuse, parce que l'on ne doit pas s'arrêter aux termes. La dignité de l'Assemblée est toujours la même, elle est au-dessus de toute atteinte. Quant aux proscriptions dont on a parlé, comment peut-on supposer que ce soit là l'esprit de l'arrêté ?

Ce n'était certainement pas là l'intention des citoyens de Rennes, qui, dans tous les temps, ont bien mérité de la patrie. »

Mais la justification de Le Chapelier n’a fait aucune impression.

Source : : https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1875_num_8_1_4962_t2_0606_0000_10


Hommage à un Marquis d'exception

    Un mot sur l’aimable Louis Marie, marquis d'Estourmel qui donna son tour de parler à Le Chapelier. 

    Colonel du régiment de Pologne-cavalerie, il avait été promu maréchal de camp le 1er janvier 1784. Il avait été membre de l'assemblée des notables de 1787, puis il avait été élu député de la Noblesse aux Etats Généraux. Après la séparation de l'Assemblée constituante dont il avait été député, il sera nommé inspecteur général des armées et promu général de division le 6 février 1792. Accusé par Adam Philippe de Custine d'avoir mal interprété ses ordres et d'avoir retiré ses troupes des revers des Vosges, empêchant la réussite d'une opération. Il sera emprisonné quelques semaines. Mais le 26 mai 1793, la Convention nationale décrètera qu'il n'y avait pas lieu de l'inculper car il put prouver qu'il n’avait fait qu’obéir aux ordres du général Pully. Il servira avec honneur sous l’empire et finira paisiblement sa vie sous Louis XVIII qui le fera même Chevalier de la Légion d’Honneur.

    Je pense que cet homme respectable méritait d’être mentionné dans cette chronique de la Révolution.

Louis Marie, marquis d'Estourmel





Addendum à propos du Parlement de Bretagne (Digression)
(Une fois n'est pas coutume, le Citoyen Basset se mouille)

L'incendie du Parlement de Rennes en 1994.

    Le palais du Parlement de Bretagne a été en grande partie détruit partiellement détruit par un incendie dans la nuit du 4 au 5 février 1994 suite à une manifestation de pêcheurs. Plusieurs fusées de détresse furent lancées à proximité du palais peu avant la fin de ladite manifestation. L'une d'entre elles brisa une ardoise et se retrouva dans la charpente…

    Les circonstances de l’incendie, malgré le non-lieu issu de l'enquête, restent encore obscures. Mais en 2016 Gérard Gautier, un conseiller régional, « libre de toute contrainte émanant d’un parti politique », fit paraître un livre, Parlement Bretagne Feu mal éteint, fruit de son enquête personnelle sur le sujet, où il mit en doute la version officielle des faits et souligna les zones d'ombre. Ainsi, le Parlement de Bretagne abritant le palais de Justice où se trouvait le bureau du juge Renaud Van Ruymbeke, l'incendie arrivait fort à point pour anéantir le dossier délicat des projets immobiliers impliquant la corruption de personnalités politiques par des promoteurs.

    Il demanda la réouverture du dossier d'instruction, car « aux yeux de certains observateurs, beaucoup de questions restaient en suspens : pourquoi l'État n'a-t-il pas déposé plainte ? Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'enquête administrative ? Pourquoi le maire de Rennes à l'époque ne s'était-il pas constitué partie civile ?

(Source Wikipédia)

Le Parlement de Bretagne a été reconstruit grâce à vos impôts...

Deux poids deux mesures...

    Cet incendie et la passivité du Gouvernement ensuite, ainsi que les nombreux saccages causés par la FNSEA depuis 60 ans lors de manifestations paysannes, sont à comparer avec l’acharnement du gouvernement actuel contre l’association des Soulèvements de la Terre en lutte contre les mégabassines destinées à accaparer l’eau par une technique absurde de stockage à l’air libre. Absurde parce que pénalisée par la très forte évaporation due au réchauffement climatique (jusqu'à 60% de pertes !). Il y a 2000 ans, les Romains moins stupides créaient des citernes sous-terraines.

A gauche, citerne romaine de Fermo, à droite une invraisemblable mégabassine en Charente.

 

Lire cet article 😉 : 60 ans d'actions violentes, faut-il dissoudre la FNSEA ?

Cet addendum constitue une digression, je le reconnais. Veuillez m'en excuser.


Bertrand Tièche


mercredi 9 septembre 2020

9 Septembre 1789 : Du riz frelaté, cause de l'assassinat du Maire de Troyes lors d'une émeute de la faim.

 Article mis à jour le 9 septembre 2023


    A la date de ce 9 septembre, dans ma base de données, figurait cette simple mention : 

"Le maire de Troyes, Monsieur Huez est mis à mort par le peuple, au cours d'une émeute de la faim."

    Plus ce site se complètera plus vous découvrirez le nombre d'émeutes que la faim a pu provoquer pendant la Révolution. Je vous parlerai également de celles qui ont eu lieu avant.

Lire également mon article : "La pénurie de farine et le manque de pain sont-ils organisés ?"

Ainsi que celui-ci : "L'historienne Aurore Chéry explique la pénurie de farine en 1789 et le pourquoi de son origine, l'Algérie."

    Faute d'infos supplémentaires, j'ai donc demandé à mon ami Google et j'ai trouvé rapidement deux pages évoquant ce fait-divers terrible. Elles présentaient l'événement de façons un peu différentes.

    Je vous engage à lire les deux. Vous risquez d'être très surpris. Mais auparavant je me permets de faire les deux petits rappels suivant pour vous situer le contexte :

Rappel concernant le pain :

    La plupart des émeutes populaires de 1789 (sinon toutes) eurent pour cause la faim (émeutes dites "frumentaires"). Le peuple manquait de pain et il arrivait souvent que le pain vendu soit frelaté et rende les gens malades.

Entre janvier 1787 et juillet 1789, le prix du pain avait augmenté de 75%. La consommation journalière moyenne d'un individu était de 4 livres de pain. Une livre de pain coûtait de 2 à 4 sous, selon la rareté des farines. Une famille de deux adultes et deux enfants devait dépenser dans le meilleur des cas (livre à 2 sous et enfants mangeant moins) 28 sous. Début 1789, le pain à Paris était à 14 sous. Un ouvrier non qualifié (80 % des ouvriers parisiens) gagnait 20 sous par jour.

(Question monnaie : Une livre valait 20 sous et 1 sous valait 12 deniers.)

 Rappel concernant la philosophie de mon site : 

    L'objectif de cet article est de présenter des informations nouvelles (vous allez en découvrir) et de chercher à comprendre comment de telles choses ont pu se produire. Qu'il n'y ait pas de malentendu, je ne prends pas la défense des bourreaux.

Troyes - Hôtel Vauluisant

Horrible assassinat du Maire de Troyes

Première version de l'événement

    Je vous livre cette première version que j'ai découverte sur le site d'un amoureux de l'histoire de la ville de Troyes, qui s'intitule "Troyes d'hier et d'aujourd'hui". Le rédacteur de l'article ne donne hélas pas la source de son récit du drame.

    Comme je l'ai déjà dit ailleurs, mon expérience d'Internet m'a prouvé qu'au fil du temps, de nombreux articles et même des sites entiers disparaissent. Raison pour laquelle je reproduis ci-dessous une partie de l'article. Une partie seulement, parce que mon site se veut accessible à des lecteurs de tous âges et que pour cette raison, j'ai coupé le passage horriblement détaillé du supplice du malheureux Maire de Troyes en 1789.

J'ai relevé deux points particuliers dans ce récit, que je développerai après cet extrait :

Source : Assassinat de Claude Huez  (Cliquez sur le titre)

"Le 2 avril 1724, naît à Troyes Claude Huez, fils d'un conseiller au bailliage.

Il devient le 20 juillet 1786 maire de cette ville et lieutenant criminel, par ordonnance de Louis XVI. 

En 1789, le maire Claude Huez, l’intendance, l’église avec monseigneur de Baral, s’efforcent de remédier à toutes les misères, et principalement à la disette.

Le maire conseille de faire du pain avec un mélange froment-riz. (1)

Il établit un “ Bureau de Charité “, et ouvre une souscription parmi les citoyens aisés, ce qui permet de distribuer 1 sol et 6 deniers aux plus déshérités.

L’après-midi du mercredi 9 septembre 1789, il y a au Palais de justice une audience du Tribunal de police présidé par le maire, en tant que doyen des conseillers du bailliage, afin de juger François Besançon. Ce commerçant est accusé d’avoir vendu de la farine de riz empoisonnée. Le Tribunal décide de brûler les farines avariées.

A la sortie de l’audience, Claude Huez est insulté par une foule considérable, en colère, qui le considère comme complice de l’empoisonneur et clame "A bas le maire, à mort le maire ".

Un homme, vêtu d’une veste grise et portant tablier de peau, le tire par le bas de sa robe, et le renverse dans l’escalier. Sa robe et sa perruque sont arrachées, il est littéralement lynché, à coups de pieds, de poings, de sabots.

Ce ne sont que des cris de haine, des injures, proférés par une meute qui a faim et ne sait plus trop ce qu’elle fait. Il y a là au moins une quarantaine de femmes qui excitent les assassins au lieu de les calmer.

Le maire est tout en sang, et, malgré son long martyre, il a la force de dire, en regardant ses bourreaux : " Pardonnez-leur, pardonnez-leur ! ".

(...) 

Se trouve ici sur plusieurs lignes, le récit atroce du martyre de ce malheureux que je ne juge pas utile de retranscrire.

          (...) 

Arrivés au Pont de la Salle, les émeutiers jettent le corps dans le ru Cordé, puis certains proposent avec ironie de reconduire le Maire à la Mairie. Ils retirent le cadavre de l’eau et le traînent à nouveau par la rue de la Cité et la rue Moyenne, le souillant dans les ruisseaux des rues de tous les quartiers.

Enfin, lassée et semblant satisfaite, la meute composée d’hommes, de femmes et d’enfants, abandonnent Claude Huez vers sept heures, devant la maison commune.

Le corps est transporté au petit cimetière Saint-Jean, tout à côté, par de braves gens, membres du comité, qui se trouvaient sur place.

Il est maintenant dans l'église Saint-Jean, à gauche en entrant.

Ainsi périt victime de passions insensées un homme sage, honnête, dévoué, dont la mort fut regardée, même à l’époque de la Terreur, comme l’un des premiers crimes de la Révolution. (Note perso :à Troyes probablement, car ce serait oublier par exemple, l'assassinat horrible de Foulon et Berthier à Paris le 22 Juillet 1789).

" … Dans le même temps, ses assassins s’en vont piller la maison du Maire et celles des responsables de l’ordre, pendant près de quatre heures. Les portes, les fenêtres, les glaces sont brisées, les tapisseries déchirées, les meubles jetés par les fenêtres, les lits de plumes sont éventrés et les plumes dispersées par le vent font penser à une chute de neige, les balcons sont arrachés ... Une douzaine d’hommes complètement ivres sortent de la maison du notaire. Ils emportent 600 bouteilles de vin ! Des femmes emmènent l’argenterie de Claude Huez dans une nappe.. ".

Le calme ne revient véritablement qu’à deux heures du matin.

Pourquoi ni les Dragons d’Artois, ni la Garde Nationale de la mairie ne sont intervenus l’après-midi, contre ces gens déchaînés ? (2)

Les insurgés, en se séparant crient qu’ils ont encore 27 maisons à piller, à brûler, et 27 têtes à couper !

Le soir même de ce triste jour, plusieurs émeutiers sont abattus pendant le pillage des maisons, plus de 60 arrestations ont lieu et des contrôles instaurés aux portes de Troyes. Malgré tout, la colère n‘est pas apaisée, et certains ayant promis de revenir en annonçant d’autres vengeances, une partie du clergé et de la bourgeoisie quitte la ville pour quelques jours.

Le jeudi 3 décembre, a lieu à la cathédrale un service solennel à la mémoire du malheureux Claude Huez.

Toute la ville est là, les dignitaires, les bourgeois, les militaires, et même quelques-uns qui ont contribué à sa mort !

Vous pouvez lire le détail du procès des émeutier sur la page suivante du même site : "Procès des auteurs du crime de Paul Huez".

Troyes -Place du marché à blé (où avaient lieu les exécutions)

Le supplice de ce malheureux est horrible et totalement injustifiable, c'est indiscutable.

Rien ne nous empêche de nous poser quelques questions en lisant un pareil récit.

Voici les deux que j'ai retenues.

Question numéro 1 : " Le maire conseille de faire du pain avec un mélange froment-riz" ?

    Du riz ? Je pense que vous aussi, vous avez dû être étonnés. Il semble donc qu'en 1789, en Champagne, il était plus facile de trouver du riz que du blé et que de plus on en faisait du pain en le mélangeant à du froment !?

    C'est ainsi qu'en menant mon enquête, j'ai découvert qu'effectivement, au XVIIIe siècle, lors de disettes, certains boulangers fabriquaient un mauvais pain de riz, "mat et insipide", à base de farines de riz et de froment, un pain ayant la particularité d'être très difficile à digérer, voire même "d'obstruer les viscères" !

    Mais d'où pouvait venir cette idée folle ? Alors même que Parmentier avait démontré dès 1778 que l'on pouvait aisément fabriquer du pain avec des pommes de terre, bien plus faciles à cultiver et qu'en janvier 1789 il en était encore à devoir rédiger un rapport à ce propos au roi ! Lisez l'article que l'historienne Aurore Chéry m'a fait l'honneur de rédiger sur mon site :" L'historienne Aurore Chéry explique la pénurie de farine en 1789 et le pourquoi de son origine, l'Algérie."

    Et surtout d'où venait ce riz ?

De Louisiane ?

    S'agissait-il de ce riz dont la culture avait sauvé de la famine la colonie française de Louisiane au début du XVIII siècle ?
Source : https://journals.openedition.org/eccs/896 

    Principalement utilisé sur place, une partie du riz était tout de même exportée vers la France depuis la ville de La Nouvelle Orléans. La riziculture s’était avérée une solution très efficace en Louisiane, non seulement à l’insécurité alimentaire, mais aussi au problème causé par les inondations des terres riveraines du Mississipi.
Source : https://www.cairn.info/revue-annales-2007-3-page-663.htm

Carte de la Louisiane au XVIII siècle
Source BNF

Du Piémont ??

S'agissait-il du riz cultivé dans la basse plaine du Pô du Piémont italien ?

Rizière dans le Piémont
Source image

Plus d'infos : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/italie-a-la-decouverte-du-riz-du-piemont-premier-producteur-europeen_13964

De France ???

    J'ai en effet découvert que de premières utilisations du riz en France avaient eu lieu lors des disettes et famines de 1697-1698, mais que toutes les premières tentatives de riziculture avaient échoué.

    Cela ne découragea pas des investisseurs au XVIIIe siècle, ou des "capitalistes" comme on les appelait à l'époque, de vouloir mettre des moyens pour implanter la riziculture en France. Était-ce du courage, de l'inconscience ou seulement le goût du lucre ?

    Il faut savoir que la culture du riz exige des conditions d'humidité régulière et de chaleur qui sont exceptionnelles sous nos climats. Toutes les tentatives qui ont été faites pour acclimater la riziculture en Europe n'ont en général donné que peu de résultats, à l'exception de celles situées dans le Bassin Méditerranéen. (De nos jours, l'Italie est toujours le pays premier producteur de riz en Europe). N'oublions pas non plus que le XVIIIe siècle a correspondu à la période de refroidissement climatique, appelée "Petit âge glaciaire", cause d'hivers rigoureux et d'été orageux.

Des investisseurs, courageux ? 

    Une Compagnie, dite "du riz et des rizières de France", composée d'hommes d'affaires et dirigée par un Bourgeois de Paris, Noël Chavillot, s'était néanmoins constituée, en ayant pour objectif d'obtenir le privilège exclusif (c'est-à-dire le monopole)

    Ce privilège prétendaient-ils, leur permettrait de soutenir les frais considérables nécessaires au lancement de l'affaire. Selon eux, ce n'était pas là une "spéculation" et ils y voyaient moins leurs intérêts particuliers que ceux de l'Etat. Certains grands personnages comme le fils du Régent, le chevalier d'Orléans intervinrent d'ailleurs auprès du Procureur Général pour l'enregistrement des lettres de patentes, créant le monopole.

    Leur projet se concrétisa vers 1740 dans certaines Provinces, telles que Forez, Bourbonnais, Dauphiné et Auvergne, notamment près de la ville de Thiers. 

    La "peste de Thiers" qui sévit en 1741 fut le résultat de cet essai de riziculture. Les exploitations étant probablement mal tenues et certainement placées trop près des agglomérations. Cette peste n'était rien d'autre qu'une fièvre paludéenne, qui fit de très nombreuses victimes. 

Rapport du 6 Août 1741
des médecins de Thiers
mettant en cause les rizières.
Source : Archives départementales

    Il y eu bien sûr des intrigues politiques. Il fallut l'intervention de l'évêque de Clermont, Jean Baptiste Massillon, qui "stimula" le zèle de l'Intendant dont il était l'ami, pour mettre fin à l'affaire. Trop de paysans mourraient.

Source : La peste du riz de Thiers : https://www.jstor.org/stable/24065227

    Malgré ce nouvel échec, l'usage du riz s'était peu à peu répandu en France. Des placards imprimés donnaient des recettes pour "faire la soupe au riz pour cinquante personnes" et "la bouillie pour les petits enfants".

    Apprenez pour finir cette partie sur le riz que des Italiens tentèrent plus tard de leur côté d'introduire la culture du riz en Lorraine !!!


Question numéro 2 : "Pourquoi ni les Dragons d’Artois, ni la Garde Nationale de la mairie ne sont intervenus l’après-midi, contre ces gens déchaînés ?"

    Le rédacteur de ce texte se pose la question. C'est bien. Mais curieusement, on apprend sur une autre page de son site, que les Troyens avaient éprouvé quelques difficultés à constituer leur milice bourgeoise, ou garde nationale durant l'été. 

Voici l'extrait décrivant ces difficultés :

"Une première tentative faite dans ce but, le 20 juillet 1789, échoue. La nouvelle milice était composée d’éléments trop aristocratiques et les esprits prévenus contre elle la rejetèrent. C’est alors que la municipalité rassemble les districts à l’Hôtel de Ville, le 16 août, pour réformer les compagnies et les officiers. Cette fois, le résultat est tout différent du premier. Les membres élus sont jugés trop révolutionnaires. Le 29 août, après une émeute dans laquelle le maire, Claude Huez faillit perdre la vie, et après de nombreux pourparlers, les officiers municipaux réunis à l’Hôtel de Ville, convoquent les citoyens actifs pour élire définitivement leurs officiers. Ce n’est que le 17 octobre que la garde nationale troyenne est complètement organisée, par un règlement dûment approuvé et signé par tous les officiers et les volontaires de la nouvelle milice."

    Ne pouvons-nous pas déduire de ceci que la garde nationale existant le 9 septembre était soit constituée de ces membres "trop révolutionnaires" (donc peut sensibles aux malheurs des bourgeois), soit inexistante ?

Mais ce qui est encore plus étonnant, c'est que l'on peut lire dans le même article :

"Cependant, il serait ingrat de ne pas reconnaître que dans plusieurs occasions la Garde nationale troyenne se signala pas sa bravoure et son énergie ; notamment lors de l’assassinat de Claude Huez."


Cette version suscite trop de questions. Passons à la seconde version.

Troyes - Porte Saint-Jacques

Seconde version de l'événement

    Probablement un texte d'universitaire ou de véritable historien, cette version commence par dresser le contexte économique de la Région.

Le mercredi 9 septembre 1789, Claude Huez, maire de Troyes depuis le 29 juillet 1786, est sauvagement assassiné par une partie de la foule présente au palais des comtes de Champagne. Son cadavre est ensuite traîné dans les rues de la ville pendant près de trois heures par les éléments les plus violents. L’émeute ne prend fin que tard dans la soirée après le pillage de plusieurs maisons de notables dont celle du défunt maire. Comment et pourquoi en est-on arrivé à un tel déferlement de violence ? Qu’a donc fait Claude Huez pour mériter une fin aussi atroce ?

Un contexte socio-économique explosif

La capitale de la Champagne compte environ 28 000 âmes en 1788 et sa réputation est bâtie sur le textile qui fait fonctionner de nombreux métiers. Or, la signature du traité de libre-échange avec l’Angleterre par le ministre Vergennes en 1786 a porté un coup très rude à la production troyenne. En effet, la concurrence avec un pays plus avancé technologiquement a engendré une baisse de la production et partant, le chômage de nombreux ouvriers. De plus, à ces difficultés économiques, s’ajoutent depuis plusieurs années, et singulièrement l’année 1788, des problèmes de subsistances qui gangrènent les relations sociales au sein de la cité. L’hiver est particulièrement rigoureux et nombreux sont ceux qui voient leur avenir s’assombrir. C’est pour soulager la souffrance des démunis, toujours plus nombreux, que la municipalité – de concert avec l’évêque de Troyes Monseigneur de Barral – ouvre un bureau et des ateliers de charité. Ils permettent ainsi d’occuper les inactifs et de leur fournir le pain à un prix modique. Cependant cette période de soudure ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices tant la crainte de la disette est grande. Dès le mois de mars, l’intendant de Champagne, Rouillé d’Orfeuil, incite les officiers municipaux à prendre toutes les précautions pour éviter les conséquences d’une possible mauvaise récolte. Aussi leur conseille-t-il de stocker du grain afin de parer à toute éventualité. Claude Huez entend bien cet argument mais il est partagé entre deux écueils difficiles à surmonter : d’une part, l’entretien des pauvres pendant l’hiver a lourdement grevé le budget de la ville et toute nouvelle dépense paraît inenvisageable ; d’autre part, il tient à se préserver d’une possible accusation d’accaparement, laquelle pourrait être lourde de conséquences. Il choisit donc de ne pas acheter de grains. Funeste décision !

Un été brûlant

L’été 1789 est une terrible épreuve pour la population troyenne. En effet, la récolte s’annonce médiocre et laisse rapidement craindre une pénurie céréalière.

    Vous pourrez lire la suite en payant 7.50 € pour acheter le numéro 60, sur le site de la revue "La vie en Champagne". (Tout n'est pas gratuit comme sur mon site dans la vie) 😉

Vous pouvez y accéder en cliquant sur l'image ci-dessous :


Bertrand Tièche

9 Septembre 1789 : Un débat houleux où il est question d'un "foutre" et de deux chambres.

 Article mis à jour le 9 septembre 2023

François-Henri de Virieu, un "foutu député"...

L'illustration vous étonne ? Lisez plutôt !

    Aujourd'hui l'Assemblée nationale va décréter que la représentation populaire sera permanente. Certains pensent néanmoins qu'il serait bon qu'il y ait également une seconde chambre, une chambre haute (une sorte de Sénat). Mais cette proposition sera rejetée le lendemain par 849 voix contre 89 et 122 abstentions. Il n'y aura pas de bicamérisme. Le bicamérisme ou système des deux chambres (haute et basse) était celui adopté par nos amis Anglais.

Nota : Des explications claires sur le bicamérisme sont à disposition sur le site de l'Université Numérique Juridique Francophone. Cliquez sur l'image ci-dessous pour y accéder :


Le débat, le débat !

    J'ai choisi de vous donner un extrait des débats de ce 9 septembre 1789, en raison de l'incident étonnant qui y a eu lieu !

    A noter que durant ce mois d'Août 1789, le Président de l'Assemblée était César-Guillaume de la Luzerne, évêque-Duc de Langres et pair de France. En lisant sa biographie sur Wikipédia, vous devinerez aisément qu'il ne devait pas exercer cette noble fonction de gaieté de cœur...

Portrait du Cardinal de la Luzerne

Incident et levée de la séance du 9 septembre 1789 par le Président.

Sources :
https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1875_num_8_1_4957_t2_0603_0000_5 
https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1875_num_8_1_4958_t2_0605_0000_2

(...) 

L'on allait examiner la question suivante, celle de l'unité des pouvoirs législatifs, lorsque M. le comte de Mirabeau fait la motion suivante :

« Attendu, dit-il, que l'Assemblée nationale a décrété qu'elle serait perpétuelle, qu'il est décidé qu'il y aura une Assemblée toujours permanente, et qu'il est jugé par là qu'il n'y aura pas deux Chambres, il n'y a pas lieu à délibérer. »

Celte motion a été applaudie et soutenue avec un succès complet.

M. Dupont est le premier qui s'oppose à celle question préalable. Auteur d'un projet sur l'organisation des deux Chambres, il regrette que son plan soit aussi rapidement pulvérisé.

Il commence par invoquer dans son langage la sagesse de l'Assemblée nationale, et finit par dire qu'il vote pour deux Chambres, quoiqu'il ne veuille pas deux Chambres.

M. le comte de Mirabeau. Il me semble qu'il ne doit pas y avoir lieu à délibérer sur cette question, parce que l'Assemblée, en décrétant la permanence, a décrété l'unité.

M. Regnaud s'élève avec véhémence contre la motion de M. le comte de Mirabeau.

Eh quoi ! S'écrie-t-il, nous touchions au moment de résoudre les grandes questions dont la France attend la solution, et l'on cherche, par des surprises, à éloigner ce moment ! Qui ne s'indignerait contre de pareilles divagations, dont le motif est de nous entraîner toujours loin du but ? On a décrété que l'on suivrait les questions telles qu'elles ont été proposées par M. Camus ; il n'est donc pas permis de mettre en délibération si l'Assemblée suivra ses décrets.

M. le comte de Mirabeau. La division de l'Assemblée en sections égales, et pour quelques travaux particuliers, est un fait de police intérieure. En demandant la question préalable sur la seconde question, je n'ai voulu que faire ressortir le vice de l'énoncé de la première, et la transposition qu'on avait faite, en la traitant avant la seconde ; j'ai voulu dire, d'une manière laconique, à l'Assemblée qui, moins que jamais, aime les longs discours, que son unité existe essentiellement dans sa permanence. Maintenant je déclare que j'ai toujours redouté d'indigner la raison, mais jamais les individus. M. Regnaud, et même le Courrier de Versailles avec lui (1) peuvent donc à présent s'indigner autant que cela leur conviendra ; ils voient bien que peu m'importe.

 (1) Ce journal passait alors pour être inspiré par M. Regnaud de Saint-Jean-d'Angély. (Ce qui était vrai)

M. de Clermont-Tonnerre combat la motion ; mais l'Assemblée commençait à rompre le silence : le président inutilement crie à l’ordre. Un mouvement de conscience, prononcé par M. de Clermont-Tonnerre, fait naître des murmures, et donne plus de courage à l’opinant pour soutenir plus fortement encore ; les murmures s’apaisent. Pressé par ma conscience, dit-il, c’est sur la foi publique que je réclame contre une surprise. Je sais bien que l’on peut interpréter du mot Assemblée nationale l’induction que l’on en voudrait tirer ; mais l’Assemblée nationale a interprété ses sentiments en adoptant l’arrêté de M. Camus; s’il en était autrement, je n’aurais qu’à pleurer sur les ruines de ma patrie. Il est impossible de dire que l’Assemblée, en votant la permanence, a voulu prononcer sur l’unité.

Peu à peu la sensation qu’avait produite la motion de M. de Mirabeau diminue, et M. de Clermont-Tonnerre reçoit des applaudissements. Ils ne sont que le prélude du plus affreux désordre.

M. le comte de Virieu profite d’un moment de silence pour prendre la parole.

Faut-il donc, dit-il, qu’une Assemblée nationale soit emportée par des démagogues et une fougue populaire ?

Non, messieurs ..... — Puis un foutre (1) est sorti de sa bouche.

(1) J'ai ajouté les lettres qui manquaient après le "f" sur le P.V. de la séance. A noter que ce mot de 6 lettres semble avoir été employé au XVIII siècle aussi souvent et dans les mêmes circonstances que notre actuel mot de 5 lettres commençant par la lettre "M"). Nos amis anglosaxons font un même usage du mot "fuck"...

(Ici mille cris opposés s’élèvent de tous côtés ; ce ne sont plus des plaintes, des reproches, c’est un tumulte universel : ici l’on crie à l'ordre ; là on somme le président d'interrompre l’orateur ; plus loin on invoque le règlement.)

M. Biauzat sollicite contre l’orateur la honte d’une censure.

M. de Virieu descend de la tribune.

François-Henri de Virieu
(Militaire, mais "grossier' personnage)

 M. le marquis de Foucault élève la voix et domine les murmures de l’Assemblée ; il invoque le règlement, où toute approbation et toute improbation sont défendues. M. de Virieu n’a pas été entendu, dit-il, je demande qu’il le soit.

Cette motion est appuyée ; mais elle ne peut être jugée.

Le désordre est à son comble.

Le Président montre le règlement : le signe supplée à l’insuffisance de sa voix et apaise les esprits ; l’on se lait, et il est encore interrompu par une voix qui s'écrie qu’il n’est pas plus permis aux nobles d’appeler les représentants des communes démagogues, qu’aux communes d’appeler les nobles aristocrates.

M. le Président vient à bout d’interroger l’Assemblée pour savoir si M. de Virieu parlera ou non. Mais sa peine est longue et pénible ; sans cesse il lutte contre un chœur infatigable, qui crie constamment qu’on rappelle à l’ordre M. de Virieu.

Enfin on va aux voix, et il n’y a pas beaucoup de votants pour refuser la parole à M. de Virieu. Mais il n’en a pas joui. Il allait parier, lorsqu’un des membres des communes, voisin de la tribune, l’accuse d’avoir souillé sa bouche d’un jurement, et d’avoir, d’un geste menaçant, montré une partie de l’Assemblée en prononçant démagogues.

M. de Virieu fait bonne contenance ; il laisse à d’autres le soin de le défendre, et répète les accusations dont le charge son dénonciateur.

Ici des membres se retirent, mais en petit nombre. M. le président arrête l'Assemblée prête à se dissoudre.

Faut-il donc, dit-il, perdre de vue les grands objets qui nous occupent pour nous livrer à des personnalités ?

Le calme renaît pour un instant ; on oublie les reproches faits à M. de Virieu ; après quoi M. le président déclare qu'il a trouvé une de ses expressions trop fortes.

Enfin on rejette la motion de M. de Mirabeau.

A peine est-elle rejetée, que l'on veut aller aux voix sur l'unité du pouvoir législatif.

M. de Lameth observe qu'il faut déclarer avant tout quelle sera l'organisation des deux Chambres, pour savoir si on doit préférer les deux Chambres à une seule.

M. Target veut parler, on l'interrompt. On demande à aller aux voix ; M. le président paraît ne pas entendre. On s'impatiente ; on somme le président de remplir son devoir.

M. de Lally-ToIIendal demande la parole, on la lui refuse.

M. le Président pose ainsi la question :

- Y aura-t-il une ou deux Chambres ?

Mais le trouble recommence ; les objections sur la question posée ainsi rappellent le désordre.

M. de Lally-Tollendal veut encore parler, et l'on accuse M. le président de l'avoir fait prier par un huissier de monter dans la tribune.

Un autre membre le somme de lui déclarer s'il n'est pas las de fatiguer l'Assemblée.

 M. le Président est offensé ; il rompt l'Assemblée, la convoque en bureaux pour nommer un autre président, et se retire.

L'Assemblée reste immobile pendant quelque temps : ensuite on demande un président. D'abord on jette les yeux sur M. le duc de Liancourt. Il monte à la tribune, et dit que c'est à M. Clermont-Tonnerre à accepter, comme dernier président.

M. de Clermont-Tonnerre monte à la tribune, il défend M. le président ; il dit qu'il a été trop offensé, et qu'il n'est pas permis à un individu de le sommer de déclarer s'il n'est pas las de fatiguer l'Assemblée ; que le sentiment de la sensibilité est plus ancien que toutes les constitutions, et que ce sentiment est si puissant sur des Français qu'il les a fait vivre si longtemps sans constitution.

Enfin il prie de regarder l'Assemblée comme rompue, ou qu'il ne montera au bureau que pour offrir une nouvelle démission.

L'Assemblée applaudit à M. de Clermont.

Il prend la place de président, lève, la séance, et l'indique à ce soir sept heures et demie.

Stanislas de Clermont-Tonnerre

L'Assemblée refuse de recevoir la démission du Président, lors de la séance du 9 septembre 1789

Source : https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1875_num_8_1_4959_t2_0605_0000_4

M. de Clermont-Tonnerre, ancien président, a ouvert la séance par la lecture d'une lettre de M. de La Luzerne, évêque, duc de Langres, président actuel, qui l'engage à renouveler à l'Assemblée l'offre de sa démission, et à la supplier de l'accepter.

Il a proposé à l'Assemblée de ne point accepter cette démission, et d'engager M. le président à continuer ses fonctions. Cette proposition ayant été adoptée, l'Assemblée a chargé M.de Clermont-Tonnerre d'annoncer à M. le président qu'elle n'accepte pas sa démission, et qu'elle l'engage à continuer les fonctions qu'elle lui a confiées ; et cependant, jusqu'à ce qu'il les ait reprises, elle a invité M. de Clermont-Tonnerre à le remplacer.

Nota : Monsieur de la Luzerne, évêque et Duc de Langres ne siégea que quelques jours et quitta définitivement l'Assemblée nationale constituante après les journées des 5 et 6 octobre 1789. Plus tard, il émigra.


On en parle dans la presse !

Le Courrier de Versailles

    Puisque le Courrier de Versailles a été évoqué plus haut, je vous propose de lire le rendu de cet incident dans le numéro du 10 septembre dudit journal, en cliquant sur l'image ci-dessous :

Extrait du numéro du 10 sept 1789
du Courrier de Versailles.

Le Journal de Paris.

    Le numéro 255 du 12 septembre 1789 relate le débat qui eut lieu lors de la séance du 9 septembre au matin, à propos de la question relative au nombre de chambres. (Cliquez sur les images)

  


Post Scriptum : J'espère que vous n'aurez pas été choqués par cet écart de langage. 😉

Vous risquez d'être plus choqués par le second article concernant cette journée du 9 septembre 1789 !


Bertrand Tièche