samedi 1 août 2020

1er Août 1789 : La grande peur arrive dans le Sud jusqu'aux Etats Sardes !

La grande peur des révolutionnaires
Mon interprétation très personnelle de la Grande Peur 😉

    La Grande Peur se répand dans presque tout le pays. Je vous en ai parlé le 23 juillet lorsqu'elle était au Mans, le 27 juillet à Lugny (Saône et Loire), le 29 à l'Abbaye de Cluny.  La voici qui arrive ce 1er août au sein même du royaume de Sardaigne ! 

    Regardez sur la carte ci-dessous (extraite de l'Atlas de la Révolution française) comment ce vent de panique s'est répandu à travers tout le royaume de France. 

Source : Atlas de la Révolution française.

    En effet, les petites communes montagnardes de Puget et de Roquesteron, effrayées par l'arrivée possible des "brigands", demandent des secours à la ville de Nice !

Le petit village de Roquesteron

    Nice est effectivement une ville du royaume voisin de Sardaigne. Voyez la carte ci-dessous et cliquez sur les armoiries suivantes pour accéder à l'histoire des États Sardes.

(URL non sécurisée
mais a priori sans danger)
 
Les États Sardes en 1780

    La carte ci-dessous vous montre les territoires conquis par Louis XIV. Encore une preuve que la France que nous connaissons s'est construite progressivement et toujours par des conquêtes guerrières. (L'annexion de la Bretagne par un mariage est une légende, le mariage d'Anne de Bretagne marqua la fin d'un siècle de conflits avec le roi de France).


Un mot sur la construction de la Nation française. 

    D'une certaine façon, on peut comparer la construction de la France à une colonisation progressives des territoires avoisinants. 
    La Révolution française n'a fait qu'apporter une touche finale au travail des rois de France en ajoutant quelques nouvelles provinces, comme la Savoie par exemple ou la Corse, mais aussi et surtout en instaurant une égalité entre les provinces.
    Elle a abattu les frontières fiscales qui séparaient chacune des sénéchaussées et instauré des lois communes à toute la Nation. A noter que pour ce faire, il lui a fallu également imposer une langue commune, afin que chacun puisse comprendre lesdites lois et s'instruire avec les mêmes livres. La France du 18ème siècle comportait des centaines et des centaines de langues, dialectes et patois différents. Mais l'apprentissage du Français sous la Révolution, contrairement à ce que les régionalistes nostalgiques de l'ancien régime nous racontent, n'impliquait pas l'interdiction de parler son patois ou sa langue régionale.

    Un historien pragmatique et ne se mêlant pas de politique, sait que toutes les civilisations ont toujours procédé ainsi depuis la nuit des temps. Ce n'est ni bien ni mal, c'est de la "mécanique des peuples" (Anthropologie, sociologie, etc.)



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Bien cordialement
Bertrand