mardi 6 octobre 2020

6 Octobre 1789 : Hommage à Louise Reine Audu, une révolutionnaire en armes

Article mis à jour le 29/07/2025.
Louise Reine Audu

    Je pense qu'il est utile et nécessaire de consacrer un article spécial à cette femme dont les livres d'histoire ne mentionnent jamais le nom. Il s'agit de Louise Reine Audu 

    Certains documents la nomme également Louise Renée Leduc. Mais un lecteur spécialisé en généalogie et plus particulièrement dans l’utilisation de celle-ci pour tenter de résoudre des énigmes historiques, a eu l’amabilité de m’apporter les informations suivantes :

Reine Audu s'appelait en réalité Renée Louise Houdu, née le 18/11/1746 à Villiers-Charlemagne (53) près de Chateau-Gontier, les membres de sa famille vivaient entre Saint-Cénéré, Villiers-Charlemagne, Chateau-Gontier et Argentré  (les Houdu étant très présents en Mayenne alors qu'il n'y a aucun Audu et très peu de Leduc). Elle était fille de François et de Marie Péan/Payen/Payenne.

Mon lecteur généalogiste m'a précisé que l'on ignorait la date de son décès.

 Cette Parisienne née dans la Mayenne (Quand les provinciaux comprendront-ils que la plupart des Parisiens viennent de Province ?), fut l'une des principales actrices de cette révolte des femmes qui eut lieu les 5 et 6 octobre 1789.

    Le plus incroyable et surtout le plus injuste, c'est qu'elle fut la seule personne accusée formellement et mise en prison à la suite de ces journées d'octobre ! 

    Cette femme exceptionnelle apparaît sur de nombreuses estampes illustrant l'événement. On la surnommait la reine des Halles, car elle dirigeait la corporation des Dames de la Halle en 1789. C'est elle, nous dit une estampe, qui ameuta plus de 800 femmes pour marcher sur Versailles. 

La voici nommée et représentée sur cette estampe

    Renée Louise Houdu fit probablement partie du groupe de cinq femmes qui entrèrent dans l'appartement du roi avec Mounier, et qui lui firent sanctionner (enfin) la déclaration des droits de l'homme, que Louis XVI rechignait tant à valider de son sceau. (Preuve s'il en est que les femmes comprenaient bien qu'elles étaient incluses dans ladite déclaration des Droits de l'Homme)

    Elle fut incarcérée dans les immondes cachots du Grand Châtelet de Paris, puis à la Conciergerie, jusqu'au 15 septembre 1791. Elle en serait sortie avec les secours du Club des Cordeliers et de Louis-Barthélemy Chenaux. Je dis cela au conditionnel, car mon lecteur généalogiste me signale une dernière trace de la malheureuse en 1795 dans une demande de libération de la prison de Sainte Pélagie.

    Renée Louise Houdu participa également activement à la prise du Palais des Tuileries par le peuple de Paris le 10 août 1792. La "Biographie moderne, ou galerie historique, civile, militaire, politique et judiciaire" Tome 1, page 74, indique qu'elle y tua alors plusieurs gardes suisses. Elle fut honorée d'une épée par la Commune de Paris, qui l'employa ensuite à l'administration des subsistances.

    L'écrivain Pierre Joseph Alexis Roussel rapporte, dans un ouvrage publié en 1802, que, « sa tête s'étoit perdue pendant sa détention » et que Renée Louise serait « morte folle à l'hôpital en 1793 ». Quid alors de la demande de libération en 1795 ?


La même estampe, en couleur

Biographie
 
    Sa biographie est comme vous le constatez plutôt imprécise. Avec un peu de mauvais esprit, je dirais qu'il faut être de noble extraction ou avoir tué beaucoup de gens pour que l'histoire vous consacre une biographie détaillée...  

    J'ai néanmoins découvert à la BNF une biographie publié en 1917 par le Baron Marc De Villiers Du Terrage. Vous pouvez la découvrir ci-dessous :
 
Qu'en pensez-vous ?

    Quand aurons-nous un collège ou un lycée "Renée Louise Houdu" ? Ne serait-ce que pour faire pendant à la sympathique monarchiste (constitutionnelle) anti-républicaine Olympe de Gouge, si prisée des "biens pensants" de nos jours ?
 
 
 

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Bertrand