Aujourd’hui, je gage que vous allez voir passer quelques articles sur la fameuse déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
J’aime beaucoup mes concitoyens, qui comme moi, affichent
cette déclaration chez eux, bien en évidence.
Nous avons vu ensemble que depuis plusieurs jours, les députés de l’Assemblée nationale constituante travaillaient sur le projet de déclaration des droits de l’homme. Celui-ci devra figurer en préambule de la future constitution.
Le 19 août dernier (voir ma publication de cette date), ils
ont retenu parmi tous les projets, celui émanant du 6ème bureau, ou comité des
cinq. Les cinq membres de ce comité, élus le 17 Août 1789 étant :
- Jean-Nicolas Démeunier, (Noblesse)
- L'évêque de Langres Antoine-Hubert Wandelaincourt, (Clergé)
- François Denis Tronchet, (Tiers-état, élu de Paris)
- Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau (Noble, mais élu du Tiers -état de Aix et Marseille)
- Claude Redon (Tiers-état de Riom)
Depuis le 20 août, jusqu’à ce jour, 26 août, chaque article de ce texte est donc discuté et finalisé, au cours de longs débats, puis voté.
Souvenez-vous, le 21 Août ils ont défini ce qu'était la Liberté, et le 23 Août, ils ont proclamé la liberté des opinions religieuses !
Aujourd’hui, 26 Août, la discussion va s’interrompre après
l’adoption de l’article 17 sur le droit de propriété qui en constituera le dernier
article, afin que les débats puissent enfin porter sur la Constitution
elle-même.
- la liberté ;
- la propriété ;
- la sûreté ;
- la résistance à l'oppression.
Etonnant, non ? |
« Posons donc de bonne foi les principes du droit de propriété ; il le faut d’autant plus qu’il n’en est point que les préjugés et les vices des hommes aient cherché à envelopper de nuages plus épais.« Demandez à ce marchand de chair humaine ce que c’est que la propriété ; il vous dira, en vous montrant cette longue bière qu’il appelle un navire, où il a enchaîné et ferré des hommes qui paraissent vivants :“voilà mes propriétés, je les ai achetées tant par tête.”
Interrogez ce gentilhomme qui a des terres et des vassaux, ou qui croit l’univers bouleversé depuis qu’il n’en a plus ; il vous donnera de la propriété des idées à peu près semblables.
Interrogez les augustes membres de la dynastie capétienne ; ils vous diront que la plus sacrée de toutes les propriétés est, sans contredit, le droit héréditaire, dont ils ont joui de toute antiquité, d’opprimer, d’avilir et de pressurer légalement et monarchiquement les 25 millions d’hommes qui habitaient le territoire de la France, sous leur bon plaisir.« Aux yeux de tous ces gens-là, la propriété ne porte sur aucun principe de morale. Pourquoi votre déclaration des droits semble-t-elle présenter la même erreur ? »
« En définissant la liberté, le premier des biens de l’homme, le plus sacré des droits qu’il tient de la nature, vous avez dit avec raison qu’elle avait pour bornes les droits d’autrui : Pourquoi n’avez-vous pas appliqué ce principe à la propriété qui est une institution sociale ? Comme si les lois éternelles de la nature étaient moins inviolables que les conventions des hommes. Vous avez multiplié les articles pour assurer la plus grande liberté à l’exercice de la propriété, et vous n’avez pas dit un seul mot pour en déterminer le caractère légitime, de manière que votre déclaration paraît faite non pour les hommes mais pour les riches, pour les accapareurs, pour les agioteurs et pour les tyrans. Je vous propose de réformer ces vices en consacrant les vérités suivantes :« Article 1er - La propriété est le droit qu’a chaque citoyen de jouir et de disposer de la portion de biens qui lui est garantie par la loi.« Article 2. - Le droit de propriété est borné comme tous les autres, par l’obligation de respecter les droits d’autrui.« Article 3. - Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l’existence, ni à la propriété de nos semblables.« Article 4. - Toute possession, tout trafic qui viole ce principe est illicite et immoral. »
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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand