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Le château de Vizille, avant l'incendie du 17 février 1865 qui détruisit la salle du jeu de paume et la grande galerie. |
Assemblée illégale...
C'est à la suite de l'émeute qui s'était déroulée le 7 juin 1788 à Grenoble, (la fameuse journée des tuiles), que les états généraux du Dauphiné se réunissent (illégalement) au Château de Vizille ce 21 juillet 1789. "Illégalement", car le lieutenant-général du Dauphiné, le maréchal de Vaux en a interdit la tenue à Grenoble.
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Noël de Jourda de Vaux |
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"La journée des tuiles" Tableau d'Alexandre Debelle |
Certains historiens nous disent que l'Assemblée de Vizille est à l'origine de la convocation des Etats généraux du Royaume par Louis XVI. Mais c'est faux, car Louis XVI avait déjà fait annoncer par un arrêt du conseil, le 5 juillet précédent, la prochaine tenue des états généraux du royaume…
Ce qui est certain, c'est que cette assemblée constitua pour le moins un aperçu de ce qu'allaient être les Etats généraux qui se dérouleraient dix mois plus tard. En effet, c'est lors de cette Assemblée de Vizille qu'Il fut décidé pour la première fois, d'accorder au Tiers État, (présent majoritairement ce jour-là), le vote par tête, et non par ordre comme dans les précédents états généraux du royaume ; une décision qui allait susciter d'âpres débats lors des états généraux de 1789.
De plus, ces députés du Dauphiné votèrent que « les trois ordres de la province n'octroieraient les impôts, par dons gratuits ou autrement, que lorsque leurs représentants en auraient délibéré dans les états généraux du royaume. ». Ce qui fait dire à certains qu'ils furent à l'origine de la convocation des Etats généraux du royaume, ce qui nous l'avons vu plus haut, est totalement faux.
Encore une révolte de notables.
En agissant ainsi, les députés du Dauphiné s'opposaient une fois de plus au roi et à son ministre Étienne-Charles de Loménie de Brienne, qui depuis la première Assemblée des Notables de 1787, tentaient de promulguer des réformes fiscales pour sauver le royaume de la faillite, réformes que refusaient de valider lesdits Parlements. (Lire mon article sur les Parlements en révolte contre le roi).
A noter que ces réformes, un droit de timbre et un nouvel impôt foncier général, ne pénalisaient pas le peuple mais bien les privilégiés. Ce qui n'empêchait pas les parlementaires récalcitrants d'instrumentaliser le peuple en attisant la colère latente chez celui-ci. Il suffisait pour cela aux parlementaires, d'évoquer les mesures de libre échange qui avaient déjà provoqué la terrible guerre des farines.
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Le château de Vizille |
Un hôte promis à un brillant avenir.
Le château de Vizille où eu lieu (dans sa salle de jeu de paume), l’assemblée des trois ordres de la province, c'est-à-dire la réunion des états généraux du Dauphiné appartenait depuis 1780 à Claude Nicolas Perier, un bourgeois industriel, créateur de sa propre banque, devenu noble en 1778 quand il avait été nommé conseiller-secrétaire du roi à la Chambre des comptes du Dauphiné. Celui-ci avait fait installer dans une aile de son château, une manufacture d’impression sur tissu (cotonnades imprimées et d'indiennes).
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L'Assemblée de Vizille, dans la salle de jeu de paume du château. |
Claude Nicolas Perier était un fervent défenseur des idées nouvelles, comme tous des membres de la haute bourgeoisie, cette nouvelle classe sociale née au sein du Tiers état, ainsi que chez certains membres de la noblesse et du bas-clergé.
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Claude Nicolas Perier |
Une classe montante...
Comme le dira plus tard Barnave, cet avocat du Dauphiné devenu député : "Une nouvelle distribution de la richesse entraîne une nouvelle distribution du pouvoir ".
Telle fut en fait la raison première de la Révolution de 1789...
Lors de la journée des Tuiles, Barnave avait d'ailleurs rédigé un libelle "L'Esprit des Édits", appelant à soutenir le Parlement de Grenoble suspendu par le pouvoir royal. Barnave et son ami Mounier deviendront députés du Dauphiné en 1789 et Mounier sera même durant un temps, président de l'Assemblée nationale avant de s'enfuir de Paris le 10 octobre 1789 quand les femmes parisiennes feront prendre un nouveau tournant à la Révolution…
Conclusion ?
Effectivement, on devine la lueur de la Révolution dans ces journées des 7 juin et 21 juillet 1788. Les principaux acteurs sont là, les grands rôles comme les petits rôles, les grands qui gagneront et les petits qui perdront. Mais il s'agit plutôt d'un prologue que d'un épilogue ou une conclusion...