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lundi 4 août 2025

Un portrait de Mirabeau (dans la « Biographie moderne » de 1815.)

 

 Un homme hors du commun.

    Vous le constaterez par vous même si vous lisez la chronique de l’année 1789, Mirabeau est l’un des personnages parmi les plus importants au sein de l’Assemblée nationale (sinon le plus important). C’est un tribun qui domine l’assemblée par ses discours éclairés de son intelligence hors du commun. Ce bouillonnant provençal semble tout comprendre avant les autres. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un personnage fort complexe. On se demande en effet souvent où il veut en venir ou « pour qui roule-t-il ? ». Personnage hors normes, Mirabeau intrigue, trame, projette, mais d’où vient-il et quel est son but véritable ?    

    Mirabeau me semble être à l’image de cet ancien régime qui s’effondre, rongé par le vice et la corruption. Dans une société plus juste et plus saine, il aurait peut-être pu développer ses talents autrement et faire des merveilles. Mais cet homme est le fruit de son époque. Il est rongé par la cupidité et par l’ambition. La Révolution est pour lui une opportunité de satisfaire son hubris démesurée. Il agit comme un joueur, n’hésitant pas à tricher ni même à trahir. On comprend mieux pourquoi certains révolutionnaires ont tenté d’intégrer la vertu en politique, l’ancien régime moribond avait atteint le comble de la corruption.

Une biographie "d'époque".

    J’ai découvert la courte biographie ci-dessous dans un ouvrage publié en 1815 par le libraire écrivain éditeur Alexis Eymery. Il s’intitule : « Biographie moderne, ou Galerie historique, civile, militaire, politique et judiciaire : contenant les portraits politiques des Français de l'un et de l'autre sexe, morts ou vivants, qui se sont rendus plus ou moins célèbres depuis le commencement de la révolution jusqu'à nos jours, par leurs talents, leurs emplois, leurs malheurs, leur courage, leurs vertus ou leurs crimes. ». (On n’avait pas peur des titres longs à l’époque.)

    Si la curiosité vous en dit, vous pourrez découvrir dans les deux tomes de cet ouvrages, les biographies de nombreux personnages de la Révolution. (Cela vous changera de Wikipédia). On m’a déjà reproché d’utiliser de trop anciennes sources pour étayer certains articles. Mais où croyez-vous que les historiens contemporains puisent les leurs ? L’avantage tient également à la disponibilité de celles-ci qui sont toutes dans le domaine public. A quoi bon vouloir publier sur Internet des articles à la disposition de tous, si mes lecteurs doivent obligatoirement acheter des livres pour vérifier ce que j’écris ?    

    Vous allez probablement être étonnés par la très turbulente jeunesse de Mirabeau ! L’article s’arrête bien évidemment à la mort de celui-ci. Aussi ne dit-il pas que le « Grand homme » fut le premier grand personnage de la Révolution à être inhumé le 5 avril 1791 dans l’ancienne Église Sainte Geneviève, devenue Panthéon des grands hommes. Il ne dit pas non-plus que Mirabeau fut aussi le premier à quitter le Panthéon le 21 septembre 1794, après que l’enquête qui avait suivi la découverte de l’armoire de fer en novembre 1792, eut révélé qu’il avait pris clandestinement contact avec le roi et sa cour et intrigué dans l’espoir de devenir ministre de la monarchie constitutionnelle. Sa dépouille fut remplacée par celle de Marat. 

Squelette de Mirabeau sortant de l'armoire de fer.

    Voici l'article dans la "Biographie Moderne" (Tome 2, page 327). L'ouvrage est accessible en sa totalité dans la fenêtre sous l'article.

Je me suis permis d'y ajouter des notes (), des liens hypertextes et quelques images. 

MIRABEAU (Honoré-Gabriel Riquetti, comte de ) député aux états-généraux,

    Né en 1749, il embrassa d'abord la carrière des armes, et fit la guerre de Corse. Une jeunesse impétueuse, dès passions ardentes semèrent les commencements de sa vie de désordres et de malheurs. Il épousa ensuite mademoiselle de Marignan   (1) ; riche héritière de la ville d'Aix ; mais cette union ne fut point heureuse et il se livra bientôt a des dépenses excessives qui dérangèrent sa fortune et l'endettèrent de 300.000 fr. Interdit par le Châtelet, à la sollicitation de son père, il ne garda plus alors de mesures ; fut renfermé au château d'If, à la suite d'une querelle particulière, et ensuite au fort de Joux en Franche-Comté.

Mademoiselle de Marignane
Source

    Il obtint cependant la permission d'aller quelquefois à Pontarlier, où il connut Sophie de Ruffey, marquise de Monnier (2) femme d'un président du parlement de Besançon, belle et spirituelle, et qui lui inspira le plus vif amour. La voir, l'adorer, la séduire et l'enlever, ne fut pour Mirabeau que l'ouvrage de quelques instants. Il se sauva avec elle en Hollande fut condamné à avoir la tête tranchée pour ce rapt ; puis ramené, en 1777, au château de Vincennes, on il resta jusqu'en décembre 1780. 

Sophie de Ruffey, marquise de Monnier (1789)

Arrestation de Mirabeau et Sophie de Ruffey
 à Amsterdam en 1776

    Il recouvra alors sa liberté ; réclama devant les tribunaux, sa femme, qui refusait de se réunir à lui ; plaida lui-même sa cause au parlement d'Aix ; et la perdit. La révolution française vint bientôt offrir une vaste carrière à l'activité et au génie de Mirabeau. Rejeté par la noblesse de Provence, lors des élections, il loua un magasin avec cet écriteau Mirabeau marchand de draps ; fut élu par le tiers-état de la ville d'Aix, et appelé dès lors le comte Plébéien. Il ne tarda pas s'emparer de la tribune et à y discuter des questions les plus importantes de l’organisation sociale. La cour l'ayant d'abord négligé et même maltraité, il se rapprocha du duc d'Orléans ; en obtint les sommes dont il avait besoin ; reconnut bientôt qu'il ne pourrait rien faire de cette âme de boue et cessa toute liaison avec lui, après les événements des 5 et 6 octobre 1789 dont il avait été le moteur et le directeur secret : on assure que le lendemain il fit encore faire de nouvelles ouvertures au roi, mais qu'elles furent de nouveau malheureusement rejetées. Déterminé à tout entreprendre pour se venger, Il conçut et exécuta le plan qu'il suivit depuis avec tant de constance et détruisit la monarchie pièce à.pièce, jusqu'à ce qu'enfin la cour lui payât ses dettes et lui accordât une pension. Il se livra alors tout entier au raffermissement du trône et de la religion ; adressa au roi un mémoire sur les causes de la révolution et sur les moyens de l’arrêter, et cherchait, dit-on, au moment de sa mort, à dissoudre une assemblée qu'il ne pouvait plus diriger. Il serait inutile d'énumérer ici tous les actes législatifs auxquels Mirabeau pris part où qu'il provoqua ; ils ont eu dans les temps trop d’éclat, pour être déjà oubliés du lecteur.

    Nous ne citerons donc ici ni sa fameuse réponse à M. de Brézé (3), ni ses attaques contre les ministres, ni les débats éloquents que fournirent, son opposition aux vues des Maury et des Cazalès ; nous dirons seulement que dans la discussion sur le veto et au moment où il était encore mal avec la cour il dit ces paroles remarquables "Si le roi n'avait pas le veto, j'aimerais mieux vivre à Constantinople qu'à Paris". Le lendemain de la prise de la Bastille, l'assemblée ayant appris que le roi devait se rendre dans son sein, en témoigna la joie la plus vive mais Mirabeau, la réprima en s'écriant : « Qu'un morne respect soit le premier accueil fait au monarque dans un moment de douleur, le silence des peuples est la leçon des rois ». Il conserva, en 1790, la plus grande influence, mais on le vit cependant perdre un peu de sa popularité à mesure qu'il combattit plus ouvertement les jacobins dont il entrevoyait le but et pressentait déjà les craintes. Cependant le 13 avril, en combattant la motion de déclarer nationale la religion catholique il s'écria : « Je supplie l'assemblée de ne pas oublier que de cette tribune on aperçoit la fenêtre ou Charles IX donna le signal de la Saint-Barthélemy. » Il exerçait encore alors un grand empire à la tribune et semblait surtout s'étudier à réhabiliter de temps en temps sa popularité, afin de pouvoir se prononcer ensuite avec plus d'avantage en faveur du roi, pour les objets importants. Nommé président de l'assemblée le 31 janvier 1791, époque de ses relations les plus intimes avec la cour, il voulut acquérir un nouvel éclat et se montrer capable de diriger l'assemblée, ce qu'il exécuta avec un art admiré de ses ennemis mêmes. Il était peut-être sur le point de réussir dans son plan de réédification de la monarchie lorsqu'il tomba malade le 28 mars, et mourut le 2 avril à huit heures et demie du matin âgé de quarante-deux ans. Il dit hautement au lit de mort, à ses amis : « J'emporte la monarchie avec moi ; des factieux s'en partageront les débris. » Il conserva jusqu'au moment de sa mort toute sa tête et sa fermeté, et écrivit le matin même ces mots : « II n'est pas si difficile de mourir. »

 (1) Biographie de Marie-Marguerite-Emilie de Covet de Marignane, future comtesse de Mirabeau

 (2) Il y a souvent une grande femme derrière un grand homme. Le vie de Sophie de Ruffey mérite vraiment d'être connue. En plus de son article sur Wikipédia, je vous propose de lire celui sur le forum du site de Marie-Antoinette et cet autre.

(3) Mirabeau aurait eu deux répliques, une célèbre, l'autre mois. Lire l'article.

Voici la fameuse biographie moderne (de 1815) disponible sur le site de la BNF : 

 
 

A noter que Mirabeau écrivait aussi bien qu’il parlait, (c’est un des bons côtés de son époque), Raison pour laquelle je me suis offert les 4 tomes qu’il a publié en 1791 : « Mirabeau peint par lui-même » 

Vous pouvez les lire intégralement via la fenêtre ci-dessous, sur le site de la BNF :

 

 
 
Post Scriptum :
 
Pour l'année 1789, je vous conseille la lecture des articles suivants, qui parlent de Mirabeau :

jeudi 15 février 2024

Hommage au visionnaire Marquis d'Argenson

 


Pourquoi un article sur le Marquis d’Argenson ?

    René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson, né à Paris le  et mort à Paris le , fut un ministre de Louis XV. Le roi l’avait nommé secrétaire d’état aux affaires étrangères en novembre 1774, plusieurs mois après que la France fut officiellement entrée dans la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), aux côtés de la Prusse. Eh oui, à cette époque la Prusse était l’alliée de la France contre l’Autriche ! C’est même la raison pour laquelle le mariage de Louis XVI avec l’Autrichienne Marie Antoinette fut très mal vu par une grande partie de la Cour et que celle-ci fut à l’origine de toutes les rumeurs salissant la reine, rumeurs reprises plus tard par le peuple sous la Révolution. Mais ce n'est pas là le sujet de cet article...

Marie Antoinette, luxueusement parée,
lors des Etats Généraux de 1789.
(Grosse erreur de com. vu que ceux-ci avaient été
 convoqués pour traiter du déficit des compte du royaume.)

    C’est au travers de quelques témoignages évoquant ses écrits que j’ai découvert ce grand homme. Et quels écrits ! On y retrouve bien sûr le grand style du 18ème siècle, avec son esprit et sa vivacité. Mais le plaisir ne s’arrête pas là. Comment ne pas être sensible à l’intelligence et à l’humanité de cet homme ? Ses descriptions de l’effroyable misère du peuple français dans les années 1739 et 1740 sont saisissantes. J’ai rapporté plusieurs extraits de ses mémoires dans mon article sur la misère avant la Révolution

La famille pauvre, de JB Greuze.

    Dans l’introduction du tome 1 des Révolutions de Paris, journal né durant l'été 1789 (Introduction écrite le 30 janvier 1790 pour les numéros reliés du tome 1), le rédacteur (probablement Elysée Loustallot) rendit hommage au Marquis d’Argenson qui « avait eu le courage de dire la vérité dans ses Considérations sur les gouvernements. » (p.35).

Un visionnaire prédisant la Révolution à venir.

    Ce ministre exceptionnel, au contraire de la plupart de ses pairs, connaissait particulièrement bien l'état de la France, et il s’en alarmait. Ce que l’on peut lire dans le chapitre « Misère des provinces (Février 1739 – fin 1740) » (Accessible en bas de page) ressemble à une prédiction de la Révolution qui bouleversera la France 50 ans plus tard ! (page 23 du tome 2) :

« Le mal véritable, celui qui mine ce royaume et ne peut manquer d’entrainer sa ruine, c’est que l’on s’aveugle trop à Paris sur le dépérissement de nos provinces. »

    S’en suit une effrayante description de la misère qui frappe de nombreuses provinces du royaume. Voici quelques extraits :

« Les hommes meurent autour de nous, dru comme des mouches, de pauvreté, et broutant l’herbe. » (p.24)

« Il est positif qu’il est mort plus de Français de misère depuis deux ans que n’en ont tué toutes les guerres de Louis XIV » (p.34)

19 mai 1739 :

« Le Duc d’Orléans porta dernièrement au conseil un morceau de pain de fougère. À l’ouverture de la séance, il le posa sur la table du roi, disant : Sire, voilà de quoi vos sujets se nourrissent. » (p.27)

D’Argenson est lucide sur l’aveuglement et la cruauté des puissants.

« On répond à tous ces récits que la saison est belle, que la récolte promet beaucoup. Mais je demande ce que la récolte donnera aux pauvres. Les blés sont-ils à eux ? La récolte appartient aux riches fermiers, qui eux-mêmes, dès qu’ils la recueillent, sont accablés de demandes de leurs maîtres, de leurs créanciers, des receveurs des deniers royaux, qui n’ont suspendu leurs poursuites que pour les reprendre avec plus de dureté. » (p.28)

L’éternelle rengaine des riches sur la fainéantise des pauvres...

Août 1739 :

« Il (Le conseiller d’État Fagon) a persuadé tout de bon au ministère que c’est une habitude de paresse qui corrompt les meurs des provinces. C’est ainsi que j’ai entendu accuser de pauvres enfants sur lesquels opérait un chirurgien d’avoir la mauvaise habitude d’être criards. » (p.29)

« Tels sont ceux qui ont part à la direction des affaires : durs, tyranniques, heureux de leur sort, jugeant celui des autres par le leur propre ; juges de Tournelle, habitués à voir de sang-froid disloquer les membres des suppliciés.

Toute misère provient de la fainéantise, et les impôts tels qu’ils sont ne sont pas suffisants. Ces bourreaux de ministres pensent aiguillonner l’industrie et corriger les mœurs par la nécessité de payer de gros subsides. » (p.30)

    D’Argenson a raison, on voit le monde à l’image de ce que l’on est. Un voleur n’y voit que des voleurs, un envieux ne reconnait autour de lui que d’autres envieux, un corrompu est persuadé que toutes et tous sont à vendre, etc.

Le triste constat

    Quand on lit ce terrible chapitre, on comprend que la Révolution était inévitable. La description qui y est faite de la France est bien loin de l’image idyllique que les nostalgiques de l’Ancien régime continuent de nous représenter inlassablement.

    Hélas, mille fois hélas ! Tout le monde est convaincu par les histrions qui font de l’histoire de contes de fées : L’Ancien régime était idyllique et la Révolution qui y mis fin fut une horreur  absolue ! 

    Quand donc une série télé nous montera-t-elle l’odieuse misère de cette époque plutôt que les simagrées de marquises et marquis d’opérettes ?


Digression...

    Je ne suis pas un grand cinéphile, mais je n'ai pas vu la misère et la colère du peuple aussi bien représentée en ce début de 18ème siècle que dans le film de Bertrand Tavernier sorti en 1975 : "Que la fête commence". L'histoire se situe sous la régence de Philippe d'Orléans, tuteur de l'enfant qui deviendra Louis XV. À la fin du film le carrosse du Régent lancé à toute allure sur la route de Versailles, renverse un enfant. Philippe d’Orléans propose de dédommager la mère par une somme d’argent. Des paysans accourent et incendient le carrosse. La mère dit alors à son enfant mutilé : « Regarde comme ça brûle bien » dit la mère a son enfant. On va en brûler d’autres… beaucoup d’autres. » 

 

Source :

    Le chapitre sur la misère des provinces est accessible sur la site de la BNF via la fenêtre ci-dessous :

dimanche 16 juillet 2023

Découvrez la caricaturiste anglaise Mary Darly

 

Boutique des Darly au 39 The Strand à Londres

Une belle découverte !

    Mes articles sont toujours trop longs et m'emmènent trop loin ! Lorsque j'effectuais des recherches pour mon article sur Marie-Antoinette reine de la mode, j'avais découvert au British Muséum des estampes humoristiques de l'anglaise Mary Darly. Je pense que cette étonnante londonienne mérite un article à elle seule. L'histoire est si ingrate envers les femmes que lorsque l'on peut mettre en lumière une femme hors du commun, il ne faut pas hésiter. Je vais m'efforcer d'appliquer cette règle aussi souvent que possible.

L'esprit du temps

    Les idées et les modes circulaient dans les deux sens entre la France et l'Angleterre. Les Anglais étaient même en avance sur nous en affaire de révolution puisqu'ils en avaient déjà fait deux (1642-1651 puis 1688-1689) et même coupé la tête à leur roi Charles 1er lors de la première ! Les députés de l'Assemblée nationale constituante avaient pour principales références les lois anglaises. J'ai montré également dans un article que les révolutionnaires du club des Cordeliers avait été inspirés par les idées anglaises pour penser la République (Lisez l'Affaire Rutledge).

    Que l'on ne s'y trompe pas, les caricatures de Mary Darly constituent bien la critique d'une classe sociale de privilégiés, tout comme celles que l'on verra dans la boutique de Paul André Basset dix ans plus tard à Paris...

Humour anglais

    Mary Darly était marchande d'estampes et caricaturiste. Elle était l'épouse de Matthew Darly créateur de meubles et graveur. En 1756, le couple avait des imprimeries à Fleet Street et au Strand. Mary était l'unique directrice de la succursale de "The Acorn, Ryders Court (Cranbourne Alley)Leicester Fields". Elle faisait de la publicité dans les quotidiens sous son propre nom, en tant que "graveur et éditeur". 

    Mary Darly fut l'une des premières caricaturistes professionnelles en Angleterre. Les boutiques Darly, parmi les premières à se spécialiser dans la caricature, se spécialisèrent sur des thèmes politiques dans les années 1750, une époque de crises politiques, mais elles se concentrèrent par la suite sur le monde de la mode.

Macaronis ?

    Dans leur boutique du West End, ils publièrent entre 1771 et 1773 six séries d'estampes satiriques intitulées « macaronis », chaque série contenant 24 portraits. Un macaroni (ou anciennement maccaroni) au milieu du XVIIIe siècle en l'Angleterre, était un homme à la mode qui s'habillait comme sur le continent et qui parlait de manière efféminée. La nouvelle boutique des Darly fut connue sous le nom de "The Macaroni Print-Shop". Matthew et Mary Darly produisirent nombre de caricatures de la vie sociale londonienne par le biais de leurs « macaronis ».


Grosse production

    En dix années d’activité, le couple Darly produisit plus de 500 images d'une qualité exceptionnelle. Au plus fort de leur renommée, les calèches faisaient la queue dans la rue pour que leurs occupants puissent pouffer de rire devant les images exposées. Dans chaque ville et village de Grande-Bretagne et d'Irlande, les libraires vendaient leurs publications. Ils cessèrent brusquement d’imprimer en 1779, probablement en raison d’une soudaine maladie de Matthew qui décéda en janvier 1780. Mary continua à produire seule jusqu'en mars 1781 au moins, date à laquelle sa dernière impression connue a été publiée. On ne sait pas ce qu’elle devint ensuite. Son sort n'est pas connu.

Quelques caricatures de Mary Darly !

1771









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