Redécouvrez la Révolution française, avec cette étonnante chronologie commentée, illustrée de nombreuses gravures de l'époque.
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Voici une jolie médaille en étain extraite, de ma petite collection personnelle. Elle date de 1789 et elle célèbre les Etats Généraux dont les Français attendaient tant de réformes et de bienfaits ! (Mais qui ne se passeront pas exactement comme le Roi l'espérait).
Elle a dû être portée puisqu'elle est percée d'un petit trou à côté de la fleur de lys de la couronne.
Sur l'avers,(ci-dessous) :
On voit un paysan portant sur son dos un globe orné des 3 fleurs de Lys des Bourbons et d'une couronne royale (il s'agit de la France). A ses pieds on devine une ruche et une bèche. On remarque sur sa droite un noble et sur sa gauche, un religieux.
Sur le revers de la médaille, on peut lire:
Sur le pourtour :
LES ESTA Gx TENU A V SOUS LOUIS 16 L ANNEE 1789
Au centre :
LA FRANCE
FIGURE SOUS
UN GLOBE EST
SOUTENU DU PEU
PLE LES DEUX OR
AIDE AU PREMIE
LA RUCHE FONT
LES ORDRES
REUNIS
J'ai retrouvé une estampe de l'époque correspondant à cette médaille.
L'illustration et la légende sont les mêmes que celles figurant sur la médaille.
Les trois états.
"La France Figurée sous un Globe est soutenue du Peuple
La Noblesse et le Clergé aide au premier
La Ruche représente les trois Ordres réunies."
(Les fautes sont d'époque)
Vous remarquerez que le Clergé "aide au premier", c'est-à-dire le Peuple. Mais que la Noblesse s'appuie nonchalamment sur le globe (représentant la France).
Plus grande que nature, cette vue représente l'ouverture des Etats Généraux dessinée par Charles Monnet.
Un évènement exceptionnel.
Ce 5 Mai 1789, se déroule la séance solennelle d’ouverture
des États Généraux. Rappelons que les trois États du Royaume ont été convoqués
par le Roi le 5 juillet 1788 et que les États Généraux n’ont pas été réunis
depuis 1614.
Une salle provisoire à colonnes a été érigée derrière
les Menus-Plaisirs de
l’avenue de Paris, à Versailles. Contrairement à la célèbre gravure illustrant
l’événement (et cet article), la salle est minuscule. Le roi, entouré de la reine et des princes
du sang, trône au fond de la salle sous un dais majestueux. Les députés siègent
autour, sur plusieurs rangs.
Louis XVI ouvre la séance par un discours dans
lequel il rappelle les circonstances qui l’ont conduit à cette convocation et
ce qu’il attend des États Généraux. Il se déclare « le premier ami de ses
peuples ». Suivent les discours de Barentin(hostile à cette convocation), le Garde des sceaux, qui incitera les députés à refuser les innovations dangereuses ; Puis
de Necker, ministre des Finances, sur la situation
économique du royaume (qui est déplorable). Selon Necker, de nouveaux impôts suffiront
à combler le déficit budgétaire de 56 millions.
Discours du roi (daté du 4 Mai)
Le Roi a convoqué les États Généraux car il se trouve depuis
déjà plusieurs années dans l’impossibilité de faire réaliser des réformes
fiscales par ses différents ministres des finances. Deux Assemblées des
Notables ont déjà eu lieu pour tenter de résoudre le problème, en 1787 et en 1788. Les deux ont échoué. Les Parlements refusent également de voter toutes
les tentatives de réformes fiscales. Le but de ces États Généraux est d’amener
les différents participants à consentir à un nouvel impôt. Mais bien rien ne va
se passer comme prévu…
Je vous propose de regarder cette vidéo extraite du célèbre
film réalisé par Robert Enrico et Richard T. Heffron, sorti en octobre 1989, à l’occasion de l’anniversaire du bicentenaire
de la Révolution Française. On y voit un Louis XVI parlant d’amour et de paix,
une Marie Antoinette qui s’endort, le 1er Dauphin, Louis Joseph, très malade qui mourra
le 4 juin suivant, un Camille Desmoulins faisant un coucou à son ami Robespierre député
du Tiers Etat de la ville d’Arras, un Necker soucieux et ennuyeux, et l'Assemblée du Tiers Etat aussi ennuyée que mécontente...
Voici la vidéo !
Et voici un plan des salles de réunion des Etats Généraux à l'hôtel des
Menus Plaisirs, à Versailles :
Ce passionnant "Journal des États-Généraux" a été rédigé par
un député de la Picardie envoyé aux dits états. Rédigé au jour le jour, ce
député resté inconnu envoya sa chronique à Laon jusqu’au 18 février 1790, afin
de tenir informés les électeurs de sa province.
Le document est manuscrit, mais l’écriture est belle et
assez facile à lire. Le document est particulièrement intéressant parce que non
seulement son auteur a scrupuleusement rapporté tous les événements petits et
grands qui ont émaillé le déroulement des États Généraux, mais son récit est
parsemé de savoureuses observations concernant des personnages encore inconnus
qui deviendront des grandes figures de la Révolution. On se régale de chacune
de ses citations, toujours moqueuses.
Comme le dit le texte de présentation de ce document sur le
site de la BNF, « nous croyons que la publication de ce manuscrit
offrirait un certain intérêt, tant au point de vue historique et politique qu’au
point de vue anecdotique. »
Vous pouvez le consulter sur le site de la BNF via la fenêtre ci-dessous :
4 Mai 1789, Procession des députés des Etats Généraux au sortir de Notre Dame.
La dernière grande cérémonie de l'Ancien Régime...
J'ai trouvé le texte suivant sur le site du Château de Versailles. Il convient parfaitement pour commenter les illustrations relatives à cet événement, que je vous propose.
"Le 4 mai 1789, a lieu à Versailles la dernière grande
cérémonie d’Ancien Régime : la procession des États Généraux. 1 200 députés,
venus de toute la France, sont assemblés pour cette première journée. Vêtus de
noir et couverts d’un manteau noir et or, les députés du tiers état sont les
plus nombreux. Tous tiennent un cierge à la main, sauf les porteurs de
bannières et les Fauconniers du Roi. Le roi est, lui, en habit et manteau de
drap d’or, entouré des Grands officiers de la Couronne. Il porte sur son chapeau le
Régent, le plus gros diamant d’alors. La reine porte une robe d’or et d’argent.
Le roi est acclamé, pas elle. La procession, partie de Notre-Dame, traverse la
place d’Armes et arrive à l’église Saint-Louis. Monseigneur de La Fare,
évêque de Nancy, y prononce en chaire un célèbre discours fustigeant le luxe de
la Cour. Pour la première fois, un évêque est applaudi dans une église."
Vue de la procession des Etats Généraux à Versailles le 4 Mai 1789.
Louis XVI accompagné de la Justice et de l'Economie consulte les Etats du Royaume sur les moyens de réaliser ses généreuses intentions.
Comment ont été élus les députés.
Les députés des ordres privilégiés sont généralement élus au suffrage direct ; ceux du tiers état par un scrutin indirect, à deux degrés. Pour participer à l'élection des délégués, qui élisent ensuite les députés du tiers, il fallait avoir plus de 25 ans et payer l'impôt, sans qu'aucun montant minimum soit exigé. En tout, les trois ordres comptent 1196 députés, dont 598 issus du tiers état, 308 députés du clergé et 290 députés de la noblesse.
Vue de la procession des Etats Généraux à Versailles, le 4 Mai 1789
J'ai découvert ces trois excellentes vidéos, réalisées par la Société des Etudes Robespierristes, que je juge utile de vous faire découvrir.
La première porte de la convocation des Etats généraux, la seconde traite de la rédaction des cahiers de doléances à travers tout le pays et la troisième décrit l'ouverture des Etats Généraux.
La convocation des Etats Généraux
Par Madame Gaïd Andro, maîtresse de conférences à l'Université de Nantes.
Les cahiers de doléances de 1789
Par Monsieur Pierre Serna, professeur d'histoire moderne à l'Université Paris 1-Panthéon Sorbonne.
L'ouverture des Etats Généraux
Par Madame Solenn Mabo, Maitresse de conférences en histoire moderne à l'université Rennes 2.
Le roi a fait joindre cette carte à la convocation adressée
aux délégués des trois ordres le 24 janvier 1789. C’est une bien étrange carte
si l’on y regarde bien. La vidéo ci-dessous vous explique pourquoi, ainsi que le texte qui lui succède.
Événement oublié
depuis 1614, la réunion des états généraux (organisée pour trouver de l’argent)
est annoncée pour le 5 mai 1789 à Versailles. Le roi a fait joindre cette carte
à la convocation adressée aux délégués des trois ordres le 24 janvier 1789.
Sans utilité géographique, elle porte, sous des couleurs qui en facilitent la
lecture, les subdivisions administratives du royaume, rassemblant dans le
ressort des généralités familier aux sujets d’alors, les découpages désuets
(bailliages, prévôtés) hérités du passé.
La carte de France de 1789
Cette carte gravée rapidement, de petites dimensions (23 cm
x 18 dans un cadre orné de 29 cm x 24), est placée sous l’égide de la couronne
et des fleurs de lis royales. Elle est construite dans un cadre gradué en
degrés, sur le canevas des parallèles et des méridiens organisés relativement à
celui de l’Observatoire de Paris, suivant les indications de l’Académie des
sciences : on est au siècle des Lumières. Elle porte nombre de renseignements,
mais pas toujours ceux que l’on attend d’une carte aujourd’hui : sur l’image
elle-même, espace réduit, les seuls noms des généralités écrits en tous sens,
les principales villes (dont Paris mais pas Versailles), aucune rivière, aucune
route, des chaînes de montagnes, Pyrénées et Alpes, en taupinières ; hors
carte, à droite, une publicité pour la grande carte administrative de France
vendue 3 livres chez le même éditeur, l’échelle dans un cartouche (env. 1/6 000
000), la liste des villes administratives trop nombreuses des zones frontières
du nord et de l’est, et à gauche, un portrait anonyme du ministre Jacques
Necker en médaillon, souligné de quatre vers.
L’éditeur, Louis-Charles Desnos, tient deux boutiques (au Globe et à l’Image
Saint-Séverin) rue Saint-Jacques, artère de Paris spécialisée dans le commerce
des cartes et instruments scientifiques. Sa production connue (atlas
historiques et ecclésiastiques, guides) montre son intérêt pour la géographie
historique de la France.
Necker, l’homme providentiel
Les vers de Pierre Louis Moline (1740-1820) à l’éloge du
financier Necker (1732-1804), Premier ministre qui a volé la vedette à Louis
XVI, constituent une clé pour comprendre ce document. Leurs allusions à Colbert
(grand administrateur, objet d’un Eloge de Necker couronné par l’Académie
française en 1773 !),à Euclide (grand mathématicien grec réputé « éminemment
utile pour la résolution des problèmes les plus compliqués »), à Minerve
(déesse pleine de force, d’astuce et de sagesse) et Sully (grand ministre d’un
roi admiré) constituent le programme même assigné aux états généraux par
l’opinion publique inquiète : le royaume a besoin d’une bonne administration,
d’une solution à ses problèmes, de force et de discernement ; Necker a droit à
la reconnaissance de tous les députés du pays, lui qui a poussé à la réunion
des états généraux ainsi qu’au doublement du nombre des délégués du tiers état.
L’expérience avortée des assemblées provinciales créées en 1787 à son
initiative, trop courte pour avoir dépassé l’inventaire des problèmes du
royaume, est encore dans toutes les mémoires : Necker a de la suite dans les
idées, et ses idées, filles de l’Intelligence, sont dans la suite de celles des
plus grands administrateurs du pays.
Il est anonyme, mais on l’attribue à Charles François
Delespine (ou Delépine) d'Andilly, Ecuyer, gendarme de la garde ordinaire du Roi, fils de Charles
Jean Baptiste de Lépine, imprimeur-libraire du roi à Paris, décédé en 1787.
Sa lecture est intéressante car il traite de nombre de préoccupations des Français à la veille des États Généraux.
Vous pouvez le lire en ligne via la fenêtre ci-dessous et vous pouvez même le télécharger via ce lien :