Redécouvrez la Révolution française, avec cette étonnante chronologie commentée, illustrée de nombreuses gravures de l'époque.
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Je pense utile et nécessaire de préciser quelques points importants,
à la veille de ces élections législatives qui risquent de porter au pouvoir le sinistre
Rassemblement National. Ce faisant, je sors de la réserve que je m'impose généralement. Mais je reste malgré tout dans les limites fixées par Spinoza que j'affiche en tête de ma page "Ne pas se moquer, ne pas déplorer, ne pas détester, mais comprendre."
Qu'est-ce que le RN ?
Le RN est à l’opposé de toutes les valeurs portées par le
Lumières, la Révolution française et la République laïque une et indivisible. La
famille politique du RN n’a pas cessé de combattre ces valeurs depuis plus de
200 ans, depuis la réaction contre-révolutionnaire jusqu’au pétainisme fasciste
! Après avoir haï le drapeau tricolore, puis l’avoir travesti avec une fleur de
lys ou un sacré cœur vendéen, le RN se l’est accaparé et l'a brandi pour illusionner les naïfs. Ses adversaires politiques, influencés par d'autres doctrines, ayant abandonné les symboles républicains, cet accaparement a été couronné de succès, et ce n'est pas la république de Versaillais qui est au pouvoir, qui va changer quelque chose.
La nation du RN, ce n’est en aucun cas la Nation de la
Révolution française.
La nation du RN, c’est la tribu ignorante, superstitieuse et
raciste des sociétés fermées qui ont précédé l’avènement de la société
ouverte, universelle et démocratique.
La Nation issue du nouveau contrat social de la Révolution
française, c’est une société de frères et de sœurs bénéficiant des mêmes lois
et des mêmes libertés, et ce, quelle que soit leur origine.
Le Vénézuélien Miranda qui combattit à Valmy en 1792 était
aussi Français que ces milliers de volontaires accourus de toutes les provinces
de France pour défendre la liberté. Tant d’étrangers ont combattus pour la France
et sa République née de la Révolution. Il y a beaucoup de Français de cœur de
par le Monde, qui nous honorent par l’amour qu’ils ont de nos valeurs
républicaines.
L’article 4 de la Constitution du 24 Juin 1793 stipulaitque :
« Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt
et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis,
qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert
une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un
vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif
avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des Droits de citoyen
français. »
Le souverainisme nationaliste et raciste du RN est une
négation du monde tel qu’il est. Aucun pays ne peut faire fi des autres nations.
La prétendue souveraineté de la France n’a pu exister que du temps où elle
possédait un empire colonial, asservissant et pillant les nations les plus
faibles. Tous les pays sont dépendants les uns des autres. Aucun ne possède à
lui seul toutes les ressources qui pourraient lui assurer l’autonomie. Nous
sommes tous embarqués dans le même navire. Nous avons l’obligation de devenir
frères. Non pas pour des raisons morales ou philosophiques, mais par la plus
élémentaire nécessité. Sinon, ce sera le retour à la barbarie, à la guerre de
tous contre tous.
L’ignorance ainsi qu'une sorte de désespoir (comme un vertige suicidaire) peuvent expliquer l’ascension de cette hydre monstrueuse.
Il est difficile de discuter avec des électeurs du RN parce que bien souvent
ils ne disposent pas des éléments de savoir ni même parfois des éléments de
langage, permettant le dialogue et la compréhension. Quant à leurs élus, ce
sont soit de dangereux cyniques méprisant le peuple et se servant de celui-ci
comme simple marchepied pour accéder au pouvoir, soit de malheureux idiots
manipulés par les premiers.
Le Rassemblement National, c’est la face hideuse et honteuse
de notre pays. Son accession au pouvoir sera notre déshonneur.
Regardez l'estampe ci-dessous, publiée en 1792 par les royalistes combattant la République. Elle représente la statue de la Nation et de la Démocratie fondant sous les rayons ardents du pouvoir royal et symbolise 232 années de haine de la démocratie et de la République.
L'accession au pouvoir du RN, ce sera la victoire de la réaction contre-révolutionnaire, ce sera la mort de la Nation française et de la Démocratie...
Quant à celles et ceux qui réclament des politiciens parfaits, qu’ils réfléchissent à cette phrase : « Si l’on veut un régime politique parfait, il faut que l’ensemble de ses citoyens soient parfaits. »
Voici une jolie médaille en étain extraite, de ma petite collection personnelle. Elle date de 1789 et elle célèbre les Etats Généraux dont les Français attendaient tant de réformes et de bienfaits ! (Mais qui ne se passeront pas exactement comme le Roi l'espérait).
Elle a dû être portée puisqu'elle est percée d'un petit trou à côté de la fleur de lys de la couronne.
Sur l'avers,(ci-dessous) :
On voit un paysan portant sur son dos un globe orné des 3 fleurs de Lys des Bourbons et d'une couronne royale (il s'agit de la France). A ses pieds on devine une ruche et une bèche. On remarque sur sa droite un noble et sur sa gauche, un religieux.
Sur le revers de la médaille, on peut lire:
Sur le pourtour :
LES ESTA Gx TENU A V SOUS LOUIS 16 L ANNEE 1789
Au centre :
LA FRANCE
FIGURE SOUS
UN GLOBE EST
SOUTENU DU PEU
PLE LES DEUX OR
AIDE AU PREMIE
LA RUCHE FONT
LES ORDRES
REUNIS
J'ai retrouvé une estampe de l'époque correspondant à cette médaille.
L'illustration et la légende sont les mêmes que celles figurant sur la médaille.
Les trois états.
"La France Figurée sous un Globe est soutenue du Peuple
La Noblesse et le Clergé aide au premier
La Ruche représente les trois Ordres réunies."
(Les fautes sont d'époque)
Vous remarquerez que le Clergé "aide au premier", c'est-à-dire le Peuple. Mais que la Noblesse s'appuie nonchalamment sur le globe (représentant la France).
René Louis
de Voyer de Paulmy d'Argenson, né à Paris le et mort à Paris le , fut un ministre de Louis XV. Le roi l’avait nommé
secrétaire d’état aux affaires étrangères en novembre 1774, plusieurs mois
après que la France fut officiellement entrée dans la guerre de Succession d'Autriche(1740-1748), aux
côtés de la Prusse. Eh oui, à cette époque la Prusse
était l’alliée de la France contre l’Autriche ! C’est même la raison
pour laquelle le mariage de Louis XVI avec l’Autrichienne Marie Antoinette fut
très mal vu par une grande partie de la Cour et que celle-ci fut à l’origine de
toutes les rumeurs salissant la reine, rumeurs reprises plus tard par le peuple
sous la Révolution. Mais ce n'est pas là le sujet de cet article...
Marie Antoinette, luxueusement parée, lors des Etats Généraux de 1789. (Grosse erreur de com. vu que ceux-ci avaient été convoqués pour traiter du déficit des compte du royaume.)
C’est au
travers de quelques témoignages évoquant ses écrits que j’ai découvert ce grand
homme. Et quels écrits ! On y retrouve bien sûr le grand style du 18ème siècle, avec son esprit et sa vivacité. Mais le plaisir ne s’arrête
pas là. Comment ne pas être sensible à l’intelligence et à l’humanité de cet
homme ? Ses descriptions de l’effroyable misère du peuple français dans
les années 1739 et 1740 sont saisissantes. J’ai rapporté plusieurs extraits de
ses mémoires dans mon article sur la misère avant la Révolution.
La famille pauvre, de JB Greuze.
Dans
l’introduction du tome 1 des Révolutions de Paris, journal né durant l'été 1789 (Introduction écrite le 30 janvier
1790 pour les numéros reliés du tome 1), le rédacteur (probablement Elysée Loustallot) rendit hommage au Marquis d’Argenson
qui « avait eu le courage de dire la vérité dans ses Considérations sur
les gouvernements. »(p.35).
Un visionnaire
prédisant la Révolution à venir.
Ce ministre
exceptionnel, au contraire de la plupart de ses pairs, connaissait
particulièrement bien l'état de la France, et il s’en alarmait. Ce que l’on peut lire dans
le chapitre « Misère des provinces (Février 1739 – fin 1740) »(Accessible en bas de page) ressemble
à une prédiction de la Révolution qui bouleversera la France 50 ans plus
tard ! (page 23 du tome 2) :
« Le
mal véritable, celui qui mine ce royaume et ne peut manquer d’entrainer sa
ruine, c’est que l’on s’aveugle trop à Paris sur le dépérissement de nos
provinces. »
S’en suit
une effrayante description de la misère qui frappe de nombreuses provinces du
royaume. Voici quelques extraits :
« Les
hommes meurent autour de nous, dru comme des mouches, de pauvreté, et broutant
l’herbe. » (p.24)
« Il
est positif qu’il est mort plus de Français de misère depuis deux ans que n’en
ont tué toutes les guerres de Louis XIV » (p.34)
19 mai
1739 :
« Le
Duc d’Orléans porta dernièrement au conseil un morceau de pain de fougère. À
l’ouverture de la séance, il le posa sur la table du roi, disant : Sire,
voilà de quoi vos sujets se nourrissent. » (p.27)
D’Argenson
est lucide sur l’aveuglement et la cruauté des puissants.
« On
répond à tous ces récits que la saison est belle, que la récolte promet
beaucoup. Mais je demande ce que la récolte donnera aux pauvres. Les blés
sont-ils à eux ? La récolte appartient aux riches fermiers, qui eux-mêmes,
dès qu’ils la recueillent, sont accablés de demandes de leurs maîtres, de leurs
créanciers, des receveurs des deniers royaux, qui n’ont suspendu leurs
poursuites que pour les reprendre avec plus de dureté. » (p.28)
L’éternelle
rengaine des riches sur la fainéantise des pauvres...
Août
1739 :
« Il
(Le conseiller d’État Fagon) a persuadé tout de bon au ministère que c’est une
habitude de paresse qui corrompt les meurs des provinces. C’est ainsi que j’ai
entendu accuser de pauvres enfants sur lesquels opérait un chirurgien d’avoir
la mauvaise habitude d’être criards. » (p.29)
« Tels
sont ceux qui ont part à la direction des affaires : durs, tyranniques,
heureux de leur sort, jugeant celui des autres par le leur propre ; juges
de Tournelle, habitués à voir de sang-froid disloquer les membres des
suppliciés.
Toute misère
provient de la fainéantise, et les impôts tels qu’ils sont ne sont pas
suffisants. Ces bourreaux de ministres pensent aiguillonner l’industrie et
corriger les mœurs par la nécessité de payer de gros subsides. » (p.30)
D’Argenson a
raison, on voit le monde à l’image de ce que l’on est. Un voleur n’y voit que
des voleurs, un envieux ne reconnait autour de lui que d’autres envieux, un
corrompu est persuadé que toutes et tous sont à vendre, etc.
Le triste
constat
Quand on lit
ce terrible chapitre, on comprend que la Révolution était inévitable. La
description qui y est faite de la France est bien loin de l’image idyllique que
les nostalgiques de l’Ancien régime continuent de nous représenter
inlassablement.
Hélas, mille
fois hélas ! Tout le monde est convaincu par les histrions qui font de l’histoire
de contes de fées : L’Ancien régime était idyllique et la Révolution qui y
mis fin fut une horreurabsolue !
Quand
donc une série télé nous montera-t-elle l’odieuse misère de cette époque plutôt
que les simagrées de marquises et marquis d’opérettes ?
Digression...
Je ne suis pas un grand cinéphile, mais je n'ai pas vu la misère et la colère du peuple aussi bien représentée en ce début de 18ème siècle que dans le film de Bertrand Tavernier sorti en 1975 : "Que la fête commence". L'histoire se situe sous la régence de Philippe d'Orléans, tuteur de l'enfant qui deviendra Louis XV. À la fin du film le carrosse du Régent lancé à toute allure sur
la route de Versailles, renverse un enfant. Philippe d’Orléans propose de
dédommager la mère par une somme d’argent. Des paysans accourent et incendient
le carrosse. La mère dit alors à son enfant mutilé : « Regarde comme ça brûle bien » dit la mère a son
enfant. On va en brûler d’autres… beaucoup d’autres. »
Source :
Le chapitre sur la misère des provinces est accessible sur la site de la BNF via la fenêtre ci-dessous :
Pour la petite histoire, il faut savoir que Facebook a
refusé deux fois en 2020 la publicité (payante) que je souhaitais faire pour cet article,
qui selon eux, enfreint leurs règles ! Je vous laisse juge du côté subversif
de cette publication qui ne fait qu'énumérer des dates d'événements
historiques. Vous comme moi, avez déjà vu passer sur votre fil d'actualité des
publicités de Facebook pour des niaiseries, voire des escroqueries. Cette
attitude de leur part est donc vraiment choquante. Impossible pour moi de faire
connaître ma page si je ne fais pas (à mes frais) un peu de publicité. Quand ils ont finalement accepté après ma troisième relance, la date du 10 août était passée depuis longtemps...
Voici ce "scandaleux" article (qui m'a valu également quelques injures).
Je vous laisse juges... 😉
10 Août 1792, prise du château des Tuileries.
Introduction
Vous aurez peut-être remarqué que la chronologie que je m'efforce de respecter sur ce site, fait que la grande majorité des articles ne concernent pour le moment que l'année 1789.
Je m'efforce malgré tout de rédiger quelques articles un peu en avance, compte tenu de l'importance de certaines dates ultérieures à 1789. La journée du 10 août 1792 est tellement importante que je devais absolument rédiger cet article. Le 10 août 1792 aurait pu être la date de notre fête nationale. Le 10 août 1792, c'est la date de la seconde Révolution française...
Du fait de l'absence provisoire d'articles sur mon site concernant l'année 1792, j'ai pensé qu'il était préférable de réaliser une petite chronologie réduite à quelques dates importantes de 1792, avant de vous parler de la journée du 10 août 1792. Il en manque, bien sûr, et toutes ne constituent pas une conséquence directe ou indirecte de la journée du 10 août. J'ai néanmoins trouvé que c'était indispensable pour donner une petite idée de la situation. Merci pour votre compréhension. 😉
2 janvier 1792, Discours de Robespierre contre la guerre.
5 janvier, discours du Girondin Maximin Isnard en faveur de la guerre.
9 février, les biens des émigrés sont mis sous séquestre.
1er mars 1792, Mort de Léopold II d’Autriche, son fils François lui
succède. Il est beaucoup plus violemment contre-révolutionnaire que son père. Léopold II, n’avait pas voulu se mêler des affaires françaises et était exaspéré par les émigrés français. Il avait même éconduit de
façon brutale le comte d'Artois. En 1791 il avait cependant été irrité par le
traitement infligé à la famille royale par suite de leur fuite arrêtée à Varennes et
il avait lancé un appel à tous les souverains d’Europe. Mais il était alors plus
préoccupé par les relations de son empire avec la Turquie que par la Révolution
française.
2 mars 1792, Dans une lettre adressée à Mercy-Argenteau, Marie-Antoinette
évoque la cherté du pain, la disparition du numéraire, la banqueroute
menaçante.
3 mars 1792,Le 3 mars 1792, Le maire
d’Etampes Simonneau, un riche tanneur, est tué sur le marché aux grains parce qu'il refusait de fixer un prix sur les produits de première nécessité. Alors
que l’Assemblée nationale en fait un martyr de la loi, le curé Pierre Dolivier et
quarante citoyens de la région d’Étampes l’accusent d’avoir provoqué ces
funestes événements en refusant l’apaisement des rumeurs, en faisant un usage
provocateur de la loi martiale, en spéculant sur les prix. Ils rédigent une
pétition qui décrit l’indignité de la condition paysanne, l’effroi provoqué par
la répression. Toute la bourgeoisie d’ordre va aussitôt en faire le martyr de
la loi et de la propriété. Le Girondin Roland déclare : « Tout ce que
l’Assemblée peut faire en matière économique, c’est de déclarer qu’elle
n’interviendra jamais. »
15 mars 1792, Création d’un ministère girondin autour de Roland, Clavière
et Dumouriez. Dumouriez est chargé du portefeuille des affaires
étrangères.
16 mars 1792, Mallet du Pan dans le « Mercure de France » écrit : "Le jour
est arrivé où les propriétaires de toutes classes doivent enfin sentir qu’ils
vont tomber à leur tour sous la faux de l’anarchie".
23 mars 1792, les Girondins sont rappelés au gouvernement par Louis XVI en raison du fait, qu'à l'instar du roi mais pour des raisons
opposées, ils aspirent à la guerre contre l'Autriche.
Les Girondins voient dans cette guerre le moyen
de séparer le roi des autres monarques et des émigrés, du moins dans
l'hypothèse d'une victoire (ainsi que celui de s'enrichir par le pillage de
guerre et renflouer ainsi les caisses de l'Etat).
Le roi, quant à lui, aspire à la défaite de ses troupes et au rétablissement de ses droits par les
étrangers. Robespierre et la Montagne sont opposés à cette guerre dont ils mesurent les dangers. Robespierre est depuis toujours un opposant farouche à la guerre hors des frontières. Le 23 mai 1790 il avait fait voter par la constituante :
"La nation française déclare solennellement qu'elle ne fera plus jamais de
guerre d'agression."
A partir de décembre 1791 jusqu'au 10 février 1792, Robespierre prononça plus de 8 discours contre la guerre. Vous pouvez lire celui prononcé devant le Club des Jacobins, le 18 décembre 1791 (En cliquant sur le lien).
« M. Dumouriez (…) a le projet
de commencer ici le premier par une attaque de la Savoie et une autre par le
pays de Liège. C’est l’armée de La Fayette qui doit servir à cette dernière
attaque. Voilà le résultat du Conseil d’hier. »
20 avril 1792. Après avoir constitué un ministère Girondin, le roi annonce
à l’assemblée législative qu’il déclare la guerre de la nation française un roi
de Bohême et de Hongrie, (c’est-à-dire au neveu de sa femme). Cette expression
désigne le Saint-Empire et les possessions de la maison d'Autriche. L'empereur
élu, appartient à la maison d'Autriche, il règne sur le Saint-Empire, il est
également roi de Bohême et de Hongrie et a comme allié la Prusse, dont la
partie située hors de l'Empire est un État indépendant.
Déclaration de guerre.
Des généraux peu fiables.
Le 29 avril 1792, le général Théobald Dillon(Irlandais), est exécuté par ses soldats parce qu’il a ordonné la
retraite devant l'ennemi. Un ordre du général Dumouriez fait sortir Dillon de la
Place de Lille à la fin d'avril, avec ordre de marcher sur Tournai avec dix
escadrons, six bataillons, et six pièces de canon. Les instructions de
Dumouriez lui prescrivent de montrer sa troupe, afin de provoquer un
mouvement en Belgique, et Dumouriez lui recommande expressément de n'entamer
aucune action.
Rien ne se passe comme prévu. Les deux armées se retrouvent
soudains face à face et hésitent. Les Autrichiens tirent quelques coups de
canon. Dillon, ordonne la retraite en la faisant protéger par ses escadrons.
L'infanterie se retire, mais les cavaliers croyant à une trahison,
bouleversent la troupe en se repliant. Les Autrichiens ne les poursuivent
pas et regagnent Tournai.
De retour au camp, la troupe s'en prend à ses officiers
qu'elle considère comme des traîtres pour ne pas avoir engagé le combat. Dupont,
l'aide-de-camps est tué d'une balle dans le front, le frère de celui-ci
Dupont-Chaumont reçoit plusieurs balles dans ses habits (les balles de pistolets
perçaient difficilement la grosse laine des uniformes). Le colonel du génie Berthois, est pendu aux créneaux de la ville avec un autre
officier. Dillon, blessé à la tête d'un coup de pistolet tiré à bout
portant, tente de s'enfuir en voiture (vous en savez un peu plus à présent sur
l'inefficacité des balles de pistolets). Il est extirpé de la carriole, puis
massacré à coup de sabres et de baïonnettes. Plus tard dans la nuit, son
cadavre est jeté dans un grand feu.
Assassinat de Dillon
Ce triste événement fut révélateur de la profonde méfiance que
les soldats français éprouvaient envers leurs officiers. Rappelons que depuis l’édit de Ségur en 1781, les postes d’officiers étaient exclusivement réservés à la noblesse.
Cette méfiance se révélera justifiée plus tard par les trahisons de Lafayette, Dumouriez et de quelques autres.
La Fayette trahira en effet sa patrie dans la nuit du 19 au
20 août 1792. En pleine guerre, il choisit de
fuir sa responsabilité de général en chef de l'armée du Nord, en franchissant les lignes ennemies avec son état-major, et après avoir même vainement cherché à soulever ses
troupes contre l'Assemblée nationale !
Dumouriez fera bien pire en mars 1793 ! Il concevra le
projet, en accord avec les Autrichiens, de marcher sur Paris avec les débris de
ses vieilles troupes, de dissoudre la Convention nationale et de
faire proclamer roi son jeune lieutenant, le duc de Chartres, qui, le deviendra en 1830 sous le nom
de Louis-Philippe 1er. En conséquence il eut, le lendemain même de la bataille
de Neerwinden, une entrevue secrète à Louvain avec le colonel Mack, chef
d'état-major du prince de Cobourg, général des Armées autrichiennes.
Arrestation des députés de la Convention par Dumouriez
29 avril 1792, Le curé Pierre Dolivier
présente aux jacobins, puis à l’Assemblée législative le 1er mai, un texte
expliquant les causes des violences contre Simonneau le Maire d’Étampes, qui ne
rencontre aucun succès : son radicalisme fait peur. Dolivier rédige une
pétition qui est signée par des citoyens d'Étampes. Le texte dépasse le cadre
de l’affaire Simonneau. Deux conceptions de l’économie s’affrontent ; une économie totalement libre ou une économie encadrée par l'Etat. Seul
Robespierre, qui avait pris le parti des habitants d'Étampes, oser défendre
Dolivier aux Jacobins, et publier sa pétition dans son journal, Le Défenseur de
la Constitution.
5 mai 1792 l’Assemblée Législative
porte les effectifs de l'armée à 214 bataillons de 800 hommes, soit plus
de 170 000 hommes (171 200 exactement).
12 mai 1792, Antoine Chrysostome Quatremère de Quincy, député du
département de Paris à l'Assemblée législative fait décréter le 12 mai 1792,
malgré une vive opposition de la Montagne, une fête pour honorer la mémoire de
Jacques Guillaume Simonneau, le maire d'Étampes.
17 mai 1789, le ministère Girondin prend connaissance des intrigues des Feuillants et de Lafayette qui communiquent avec l'Empereur et promettent explicitement de marcher sur Paris et de faire fermer le club des Jacobins. Ils savent également que Lafayette refuse de conduire ses armées à la guerre. Lafayette et les Feuillants invitent le roi à la résistance. Les Girondins préfèrent cacher ces manœuvres et négocient avec Lafayette.
18 mai 1792, Les chefs militaires réunis à Valenciennes déclarent
impossible une offensive.
"La Gironde battait de l’aile. Elle avait reçu deux
coups : à la frontière, par le premier échec d’une guerre qu’elle avait
conseillée ; — aux Jacobins, par la victoire de Robespierre sur Brissot.
Elle se releva par un coup de foudre, qui frappa directement la Cour,
indirectement ceux qui, comme la Cour, avaient été les partisans de la paix,
par conséquent Robespierre. La machine était bien montée, avec une entente
habile des besoins d’imagination qu’avait cette époque, émue, inquiète,
crédule, tout affamée de mystère, accueillant avidement tout ce qui lui faisait
peur. C’était la dénonciation à grand bruit d’un comité autrichien, qui,
trente ans durant, avait gouverné la France et ne voulait aujourd’hui pas moins
que l’exterminer.
Le premier coup de tambour pour attirer l’attention, coup
rudement retentissant, donné fort, à la Marat, le fut par le Girondin Carra
dans les Annales patriotiques. Le comité autrichien, disait-il, préparait
dans Paris une Saint-Barthélemy générale des patriotes. Montmorin, Bertrand,
étaient nominalement désignés ; grand émoi : le juge de paix
du quartier des Tuileries n’hésite pas à lancer un mandat d’amener contre
trois représentants du témoignage desquels Carra s’était appuyé.
Ainsi audace pour audace. La Cour avait organisé cette
redoutable garde, dont on a parlé plus haut ; elle pensait avoir aussi une
notable partie de la garde nationale. La nouvelle du revers de Flandre avait
été saluée de tous ces aristocrates par des cris de joie. L’Assemblée, battue à
Mons, à Tournai, ne leur faisait plus grand’peur ; ils la méprisaient au
point d’oser lancer contre elle un simple juge de paix, un tout petit magistrat
du quartier des Tuileries.
Ils perdirent confiance, quand Brissot (le 23 mai) ramenant
la dénonciation à des termes plus sérieux, parmi quelques hypothèses, articula
les faits certains que la publication des pièces et le progrès de l’histoire
ont décidément confirmés. Il établit que les Montmorin et les Delessart,
véritables mannequins, étaient dirigés par le fil que tenait M. de
Mercy-Argenteau, l’ancien ambassadeur d’Autriche, alors à Bruxelles ; lui
seul en effet eut toujours pouvoir sur la reine. D’autre part, Louis XVI avait
son ministre à Vienne, au su de toute l’Europe, M. de Breteuil.
Appuyé sur de nombreuses pièces, systématisant et liant des faits isolés,
Brissot montra le comité étendant sur la France un réseau immense d’intrigues,
la travaillant au moyen d’une puissante manufacture de libelles. Une des pièces
citées était curieuse ; c’était une lettre de notre envoyé à Genève,
qui se déclarait autorisé par le roi à prendre du service dans l’armée du comte
d’Artois. Brissot concluait à l’accusation de Montmorin et voulait qu’on
interrogeât Bertrand de Molleville et Duport-Dutertre. Pour Bertrand, ses Mémoires nous
prouvent aujourd’hui qu’il n’y a jamais eu de défiance mieux méritée."
La Police secrète royaliste ou le Comité autrichien.(Source Wikipedia) 😉
C'est effectivement Bertrand de Molleville, avec aussi RivaroletArnaud
de Laporte, qui coordonnèrent l'effort des royalistes pour calmer la fureur
de la révolution et servir leur roi. Plus de 1500 personnes (auteurs, chanteurs
et lecteurs publics) furent employées à cet effet pour lesquels ils dépensèrent
plus de 200 000 livres par mois. En ce temps, Arnaud
de Laporte, créa un club appelé "Le National" au Carrousel. Les
appartements au Louvre occupés par La Porte furent le centre de stratégie où le
roi et ses fidèles discutaient et lançaient leurs efforts.
Cette police secrète royaliste, surnommée donc « comité
autrichien », avait surtout comme but de payer des ouvriers du faubourg
Saint-Antoine pour s’emparer des tribunes, comme le faisaient les
révolutionnaires et faire applaudir et crier pour le roi. Dans le courant de
juin, Bertrand de Molleville avait présenté à Louis XVI un
plan conçu par un sieur Buot, juge de paix, que ce prince lui avait adjoint
comme agent principal. Ce projet n'eut d'autre résultat que la mort de son
auteur.
Bertrand de Molleville essayait de surveiller les démarches
des partisans de la révolution et voulait procurer à la cour un peu plus
d'influence sur la garde nationale, et les habitants de Paris
les plus politisés. Deux mois après, Bertrand de Molleville fut dénoncé
au Club des Jacobins, comme un des principaux
membres du comité autrichien. Il adressa dans cette occasion, au tribunal de
police correctionnelle, une plainte à laquelle le funeste sort d’Étienne de La
Rivière empêcha de donner quelque suite. Ce juge de paix avait admis la plainte ; mais on lui reprocha à lui-même des poursuites illégales contre plusieurs
députés, et un décret d'accusation fut lancé contre lui.
Bertrand de Molleville continua néanmoins à faire tout ce
qu’il put en faveur de son roi. Il fut l’un des derniers hommes politiques à se
rendre régulièrement au palais des Tuileries. Mais il ne fit ainsi que
compromettre le roi en croyant le servir.
Le 29 mai 1792, le jour du licenciement de la Garde constitutionnelle du Roi,
Antoine François Bertrand de Molleville demanda au roi d'aller à l'Assemblée
avec 100 gardes, et d'y dénoncer ce texte de lois : "Je viens
remplir ce devoir, et vous représenter l'irrégularité du décret qui ordonna le
licenciement de ma garde constitutionnelle..."
Après la journée du 20 juin 1792, il soumit à Louis XVI un plan pour assurer sa sortie
de Paris ; mais une indiscrétion en empêcha l'exécution. Molleville avait
inutilement épuisé la liste civile pour payer des clubs royalistes, des
orateurs de tribunes, des orateurs de groupes, de prétendus séducteurs qui ne
séduisaient personne et gardaient pour eux les fonds de la cour. L'argent n'achète par tout...
27 mai 1792, l'Assemblée législative Girondine décide de faire arrêter les prêtres catholiques réfractaires, considérés comme des agents ennemis. Louis XVI refuse. Il suffit de la dénonciation de vingt citoyens pour qu’un prêtre soit condamné à la déportation. Le but des Girondins, selon la phrase d’Isnard, c’est : « Le dénouement de la révolution doit être l’exclusion du christianisme ».
29 mai 1792, L'Assemblée législative ordonne la dissolution de la garde royale.
Le dimanche 3 juin 1792, lors d'une cérémonie nationale,
consacrée au respect de la loi, on accroche aux voûtes du Panthéon de Paris
l'écharpe tricolore du maire d'Étampes, mort le 3 mars 1792, victime de son
dévouement à la Patrie. A l’occasion de cette fête, les Girondins font
remplacer la devise inventée par Robespierre « Liberté, égalité,
fraternité », par « Liberté, égalité, Propriété ».
Un mot sur le couple royal avant le 10 aout.
La reine ?
Vergniaud et Brissot avaient accusé la reine de diriger le "comité autrichien". C'est peu probable, mais il n'empêche que l'on découvrira plus tard dans la correspondance de Marie Antoinette, que celle-ci avait envoyé le 14 décembre 1791 un billet à son amant Fersen dans lequel elle avait écrit :"L'armée de Luckner va faire mouvement, avertissez qui de droit."
Le roi ?
Comme à son habitude, Louis XVI menait double jeu. Il venait d'adresser un courrier à Breteuil, lui disant :"L'état physique et
moral de l'armée française est tel qu'elle ne peut même pas faire 6 mois de
campagne." On pourra donc douter de son enthousiasme quant à cette guerre qu'il venait de déclarer.
Sa fuite le 20 juin 1791 et son piteux retour le 25 juin 1792, à la suite de son arrestation à Varennes, n’avait guère amélioré son image auprès des
Français. Les Girondins avaient prétendu qu’il avait été enlevé ! Mais le peuple
n’avait pas été dupe et peu à peu, l’idée que l’on pouvait se passer de ce roi si peu fiable, avait fait son chemin.
Les événements se précipitent.
8 juin 1792, L’Assemblée
législative décide de créer une armée de 20 000 volontaires fédérés destinée
à défendre Paris.
10 juin 1792, le ministre Roland adresse un courrier au
roi pour le mettre en garde contre ses vétos successifs qui exaspèrent la
population.
Véto du 27 avril 1792
11 juin 1792, Veto du roi sur la loi condamnant les prêtres réfractaires et sur la
formation du camp des Fédérés.
11 juin 1792, un combat a eu lieu à quelques
kilomètres au nord de Maubeuge entre l'avant-garde de l'armée de La Fayette (cantonnée à Maubeuge) et un corps
d'Autrichiens venus de Mons. Les Autrichiens, dix fois supérieurs en nombre infligent de lourdes pertes à l'armée française. Le commandant de l'avant-garde française,
le maréchal de campJean-Baptiste Gouvion, estété tué d'un
coup de canon et de nombreux volontaires du bataillon de la Côte-d'Or périssent. Lafayette était resté à Maubeuge, sans intervenir.
12 juin 1792, Le roi renvoie les
ministres girondins et nomme les Feuillants pour les remplacer. Un des Feuillants, Adrien Duport conseille au roi d'instaurer une dictature après avoir dissout l'Assemblée.
13 juin 1792, L’Assemblée
législative exprime les regrets de la nation à la suite du renvoi des Girondins.
15 juin 1792, Dumouriez
démissionne du nouveau ministère.
19 juin 1792, Dumouriez se
présente aux Jacobins, coiffé d’un bonnet rouge, embrasse Robespierre et promet "à ses frères et amis de triompher ou de mourir avec eux".
Lettre des Jacobins de Marseille au maire de Paris contre le
monarque français et sa "liste civile corruptrice"
20 juin 1792, Les Girondins irrités par l'usage abusif du droit de véto se sont lancés dans une campagne véhémente contre le roi. Le 20 juin, une foule de Parisiens venus des Faubourgs (10 à 20 000
manifestants selon Roederer), encadrée par des gardes nationaux et de ses
représentants, dont le brasseur Santerre pénètre dans l'assemblée, au
sein de laquelle Huguenin lit une pétition demandant le retrait d’un
énième véto du roi. Puis la foule en colère envahit le palais des
Tuileries.
Le Maire de Paris, Jérôme Pétion, tente d'empêcher les manifestants d’envahir le palais des Tuileries et les appartements royaux, mais il est accusé par le roi et le directoire du département d'avoir favorisé l'émeute et facilité, par son absence de réaction, l'invasion des Tuileries.
Entrée des Sans-culottes à l'Assemblée
Le roi est pris à partie par les émeutiers et affronte le défilé de la foule pendant deux heures durant. Il accepte de coiffer le bonnet phrygien et de boire à la santé de la Nation Legendre
lui aurait dit : « Monsieur, vous êtes un perfide, vous nous avez toujours
trompés, vous nous trompez encore ». Malgré cela, Louis XVI refuse de retirer son veto comme de rappeler les ministres girondins, en invoquant la loi
et la constitution.
Cette journée du 20 juin aurait pu tourner au drame, tant la colère des
Parisiens était grande. Une estampe célèbre représente la sœur du roi,Mme Elisabeth confrontée à des sans-culottes dans une salle du château des Tuileries. Elle porte en
légende l’échange suivant entre les différents acteurs :
« Des scélérats crient : où est la Reine ? Nous voulons sa tête ! La
princesse Elisabeth qui n’avait pas voulu quitter son frère dans ce danger se
tourne vers ces assassins, présente sa poitrine à leurs poignards, et leur dit
avec fermeté. La voici la Reine. — Non, non, s’écrient deux ou trois fidèles
serviteurs qui l’accompagnaient, ce n’est pas la Reine, c’est Madame Elisabeth
— Eh ! Messieurs, de grâce, leur dit la princesse, ne les détrompez pas,
ne vaut-il pas mieux qu’ils versent mon sang que celui de ma
sœur ?… »
Le général Dumouriez a été vu par Mathieu Dumas au milieu de la foule des émeutiers, coiffé d'un chapeau à larges bords, enveloppé d'une longue redingote et montrant le château d'un geste menaçant.
21 juin 1792, Louis XVI convoque Pétion, le Maire de Paris, pour lui demander quel est l'état de la ville au lendemain de la journée d'émeute aux Tuileries, et il le reçoit très mal.
28 juin 1792, La Fayette se présente à l'Assemblée après avoir quitté son armée, afin de réclamer des mesures contre les Jacobins. Ces derniers se méfient de lui (depuis octobre 1789). Ils craignent un coup d'état de la part du général et ils lui suscitent nombre de problèmes dans son armée. La Gauche de l'Assemblée ne réussit pas à obtenir un blâme pour cet acte d'indiscipline, mais le général n'obtient de soutient ni de la part de la Cour qui se méfie de lui, ni de la part de la garde nationale dont il avait été le commandant général.
9 juin 1792,La Fayette propose au roi de se mettre sous sa protection à Compiègne, où il a massé ses troupes. Louis XVI, toujours aussi peu clairvoyant refuse. Lafayette ayant raté son projet de coup d'état, il quitte Paris pour rejoindre son armée. Son effigie sera brûlée au Palais Royal.
2 juillet 1792, A l'Assemblée législative, les Girondins décident de contourner le Veto royal en appelant les fédérés à Paris pour le célébrer 14 juillet. Départ du
bataillon marseillais qui arrivera le 30 à Paris.
(Les Fédérés seront encouragés à rester à Paris après le 14
juillet afin de faire pression sur le roi. Leur comité se réunit régulièrement
chez le menuisier Duplay, rue Saint Honoré, où loge Robespierre qui est très
actif auprès d’eux pour leur trouver des logements chez les patriotes parisiens
et ainsi les lier au peuple de Paris.)
6 juillet 1792, Jérôme Pétion est suspendu de ses fonctions
de Maire de Paris par le département et remplacé par Philibert Borie, mais
cette mesure accroît sa popularité ; les sections s'arment pour réclamer
son retour, et Pétion sera le héros des célébrations du 14 juillet 1792.
L'Assemblée législative décide alors de le rétablir dans ses fonctions.
8 juillet 1792, L'Assemblée
législative rend obligatoire le port de la cocarde tricolore pour les hommes.
(Elle sera obligatoire pour les femmes, le 21 septembre 1793).
10 juillet 1792, Démission des
ministres feuillants du gouvernement.
11 juillet 1792, Face aux
défaites militaires et aux menaces d’invasion (des Prussiens du duc de
Brunswick et des émigrés du prince de Condé), l’assemblée législative déclare
« la Patrie en danger » et la levée de 50 000 volontaires
parmi les gardes nationales. 15.000 Parisiens s'enrôlent !
14 juillet 1792, Louis XVI prête serment sur l'autel de la patrie, lors de la célébration de la prise de la Bastille. Mais l'ambiance a dramatiquement changé. On y brûle les armes des familles émigrées. Plus personne ne crie "Vive le roi" et certains participants ont écrit à la craie sur leurs chapeau "Vive Pétion".
Que valait vraiment ce serment de Louis XVI ?
Souvenons-nous que le 12 octobre 1789, Louis XVI écrivait
secrètement à son cousin le roi d’Espagne : « J’ai choisi Votre
Majesté, comme chef de la seconde branche pour déposer en vos mains la
protestation solennelle que j’élève contre tous les actes contraires à
l’autorité royale, qui m’ont été arrachés par la force depuis le 15 juillet de
cette année, et, en même temps, pour accomplir les promesses que j’ai faites
par mes déclarations du 23 juin précédent. »
Le 7 juillet 1791, Louis XVI avait donné les pleins pouvoirs
à ses frères, les comtes de Provence et d'Artois pour négocier en son nom avec
les cours d'Europe. (Klinckowström, le petit neveu de Fersen, 1:145).
17 juillet 1792, Une nouvelle pétition demande la déchéance du roi.
22 juillet 1792, l'assemblée législative déclare la
patrie en danger, sur l'annonce officielle de l'approche d'une armée prussienne
de 62.000 hommes.
Proclamation de la Patrie en Danger
Enrôlement de volontaires
22 juillet 1792, Un jugement est rendu à Versailles, qui
condamne à la peine de mort les nommés Gérard Henri, ancien garde-chasse à
Étampes, et Baudet Gabriel, charretier à Étampes, ancien carabinier. Des gardes
nationaux marseillais et parisiens dirigés par Claude Fournier-L'Héritier dit
Fournier l'Américain, séjourneront à Étampes et libèreront les prisonniers.
Le 23 juillet 1792, une nouvelle pétition demande la
déchéance du roi.
Le 25 juillet 1792, Brunswick, le chef de l'armée prussienne,
commet l’erreur de menacer Paris d’une destruction totale dans le manifeste qu’il fait publier ; manifeste probablement rédigé par un noble
émigré, le Marquis de Limon, prôné par le conte de Fersen(ami de la reine). Cela ne fait qu'attiser la colère grandissante des Parisiens, dont les fils sont envoyés sans chaussures et en guenilles défendre la frontière, armés de simples piques !
Le 26 juillet 1792, le Girondin Brissot demande la déchéance du roi et
l’instauration du suffrage universel.
Le 29 juillet 1792, Robespierre fait un discours aux
Jacobins pour demander la déchéance du roi.
Le 30 juillet 1792, la garde nationale devient accessible
aux "citoyens passifs". Elle n’est donc plus réservée à la seule
bourgeoisie. N'y voyez pas là un élan démocratique mais plutôt la crainte devant l'arrivée des formidables armées prussiennes et autrichiennes.
Le soir du 30 juillet 1792, lors du dîner des Marseillais qui venaient d'arriver à Paris, ceux-ci se confrontent violemment aux grenadiers du roi.
Combat lors du dîner des Marseillais
Terrible mois d'août !
Voici le mois d’aout 1792, la situation militaire est
terrible, la France est envahie par les forces armées des Autrichiens et de
leurs alliés Prussiens. L’armée française essuiera revers sur revers jusqu’en
septembre, où elle réussira à infliger une défaite à ses ennemis, le 20 septembre à Valmy. (Le lendemain, la royauté sera abolie et le 22 la république sera proclamée.)
1er août 1792, le manifeste de Brunswick est connu à Paris. Le journal Le Moniteur le publiera le 3 août.
Le 2 août 1792, Le bataillon marseillais demande à l’Assemblée la déchéance du roi.
Le 3 août 1792, quarante-sept des quarante-huit sections parisiennes se prononcent pour la déchéance du roi. Le Maire de Paris, Jérome Pétion de Villeneuve est chargé de porter l'adresse des commissaires des 48 sections exigeant la déchéance du roi.
Le 8 août 1792, l'Assemblée absout Lafayette.
Le 9 août 1792, L'Assemblée n'ose pas aborder la pétition qui a été déposée par 47 sections parisiennes demandant la déchéance du roi et elle se sépare sans débat à 19 heures.
Danton rentre dans la soirée du 9 août de sa maison d'Arcis sur Aube.
Aucune figure politique ne va réellement participer à l'insurrection populaire qui va avoir lieu le lendemain 10 août. Pas même Danton que les historiens appellent souvent l'homme du 10 août et qui ne fera que récupérer le mouvement.
Ce 10 août 1792, Louis XVI a atteint un point de non-retour. Par ses hésitations, erreurs et même ses trahisons, il a fini par perdre non seulement l'amour, mais aussi la confiance du peuple. Le moment de bascule aura probablement été sa tentative de fuite le 20 juin 1791 et son arrestation à Varennes. Avant même son retour à Paris, une pétition avaient été signée de 30.000 noms demandant l'établissement de la République...
Dès les premiers jours d'août tout était disposé pour
l'insurrection. Pétion, le maire de Paris, laissera faire par son inaction et son silence. Santerre et Westermann, qui devaient tous deux
se faire une réputation de révolutionnaires, vont prendre la tête des insurgés.
Les sections étaient prêtes à marcher. Elles avaient reçu
des armes et de la poudre (qui leur a fourni ?) ; le plan de l'attaque des Tuileries était fait, les
faubourgs avertis, et au premier signal le peuple de Paris devait envahir le
palais du roi. Pour dernier ajournement, la section des Quinze-Vingts, avait
arrêté :
"que si le corps législatif ne prononçait pas le 9 la
déchéance du roi ; si justice et droit n'étaient pas faits au peuple, à minuit
le tocsin sonnerait, la générale battrait, et tout se lèverait à la fois."
Roederer (Procureur
Syndic du Département de Paris) rapporte que Jérôme Pétion de Villeneuve,
le maire de Paris, avait fait le point sur la situation à deux heures du matin
avec le roi.
Dans la nuit les sections parisiennes avaient envoyé à l'Hôtel de Ville des commissaires révolutionnaires qui avaient déposé la municipalité légale et fondé une Commune insurrectionnelle. Le marquis de Mandat, commandant de la garde nationale fut exécuté.
Au matin du 10 août, le
premier cortège en route vers les Tuileries est celui des ouvriers des
faubourgs Saint Antoine et Saint Marceau. Il arbore en tête un drapeau rouge sur
lequel est écrit : "Loi martiale du peuple souverain contre la
rébellion du pouvoir exécutif." Ce drapeau rouge constitue une revanche contre le drapeau rouge arboré par la garde nationale lorsqu'elle avait tiré sur la foule venue déposer une pétition pour la destitution du roi, lors de la journée du 17 juillet 1791.
Il est rejoint en
route par de nombreux Parisiens disposant de quelques pièces de canons et
d’armes. Le défilé arrive par la
place du Carrousel. Un second cortège, celui du faubourg Saint-Marcel stationne de l’autre côté, près du fleuve
aux abords de la résidence royale des Tuileries.
Dans la salle du manège située à proximité du château des
Tuileries, la séance de l’Assemblée nationale législative avait débuté à sept
heures du matin. Peu de députés sont présents lorsqu’éclatent les premiers
coups de feu à neuf heures trente. La fusillade cesse à onze heures du matin. (On apprend dans le compte rendu de séance, par
l’intervention de M. Roederer, les informations relatives aux événements.)
La cour, avertie du complot qui se tramait, s'était mise en
mesure de repousser une éventuelle insurrection par la force. Louis XVI avait précédemment fait rappeler les gardes suisses stationnés à Rueil et à Courbevoie. Ce matin du 10 août, le roi avait passé en revue les troupes qui défendaient le château des Tuileries, mais il avait reçu peu
de témoignages d'affection au cours de cette inspection.
C’était Antoine Jean Galiot Mandat de Grancey, le commandant
général de la Garde nationale qui était chargé
de la défense des Tuileries. Mais, ne disposant que de peu de gardes à son
service, il avait prévu de défendre les cours du château où il avait posté des
Suisses et des grenadiers. Roederer
avait précisé aux gardes suisses qu’en cas d’attaque, ils pouvaient se défendre
conformément à loi. Mandat avait
également massé des gardes nationaux dans le jardin et placé des canons
au niveau du Pont-Neuf et de l'Arcade Saint-Jean, derrière l'hôtel
de ville de Paris, pour arrêter
les émeutiers à leur descente des faubourgs. La mort de Mandat en
laissant les défenseurs du château sans chef, eut surement des conséquences sur
l’issue des affrontements.
La nouvelle de la mort de Mandat avait changé les projets de la cour qui demeurait incertaine sur les mesures qu'il fallait prendre.
Les canons des assaillants étaient déjà pointés sur le
palais et environ trente mille hommes et femmes marchaient en colonnes serrées
contre les entrées principales, que les résolutions de Louis XVI n'étaient toujours
pas arrêtées.
Le danger augmentait à chaque minute car une partie des
gardes nationaux manifestaient leurs sympathies pour ceux qu'ils étaient
chargés de repousser ; et, dans le cas d'une attaque victorieuse, les quelques
serviteurs encore fidèles au roi pouvaient bien mourir à ses côtés, mais non
point protéger sa vie.
Dans cette périlleuse extrémité, Roederer, procureur-syndic
du conseil départemental, voyant le désordre qui régnait au château où il
s'était rendu, et jugeant des dangers que courait la famille royale, propose au
roi de se confier, lui et sa famille à l'Assemblée législative. C'était l’ultime
chance de salut ; car, si le peuple l'emportait, il était douteux qu’il
épargnât un roi devenu suspect à la nation.
La reine résiste vivement d'abord, par fierté, à la
proposition de Roederer. "Madame", lui dit Roederer, " vous
exposez la vie de votre époux et celle de vos enfants, songez à la
responsabilité dont vous vous chargez." Elle se décide alors à suivre le
roi à l'Assemblée nationale. "Monsieur, dit-elle à Roederer, vous répondez
de la vie du roi et de mes enfants. Madame, reprit le procureur syndic, Je
réponds de mourir à leur côté, mais je ne promets rien de plus."
Le roi et sa famille traversent le jardin des Tuileries,
uniquement séparés de la foule par un ruban tricolore tendu comme une barrière
aux abords de l'avenue des Feuillants. Informée de l’arrivée de la famille
royale, l'Assemblée législative envoie une députation au-devant du roi afin de
l'introduire dans la salle des séances, lieu d'asile réputé inviolable.
Une foule immense se presse curieusement sur les pas de
Louis XVI. A un instant où elle forme une barrière presque impénétrable, un
grenadier de haute taille, d'une figure farouche, s'empare du dauphin, le prend dans ses bras et l'enleve ; la reine jette un cri. "Ne craignez rien", dit
le soldat, "je ne veux pas lui faire de mal," et il porte l’enfant sur le
bureau. Louis XVI, sa jeune fille, la reine Marie Antoinette, madame Élisabeth,
sœur du roi, peuvent enfin pénétrer dans l'Assemblée accompagnés de Roederer et
de deux ministres.
Le roi s'adresse en ces termes à l'Assemblée :
"Je viens pour éviter un grand crime ; je me
croirai toujours en sûreté lorsque je serai parmi les représentants de la
nation."
Vergniaud répond :
"Sire, vous pouvez compter sur la fermeté, de
l'Assemblée législative ; ses membres ont juré de mourir en défendant les
droits du peuple et des autorités constituées."
L'Assemblée accueille le roi et sa
famille chassés et poursuivis par l'émeute, avec un silencieux respect, mais
sans lui témoigner aucune sympathie.
Louis s'assis à côté du président. Mais très vite une
discussion s’engage sur le fait que sa présence empêche toute délibération
conformément à la constitution de 1791 qui stipule que le roi ne peut assister aux délibérations de l’Assemblée législative. Il lui est alors demandé
de se tenir à distance afin de respecter la prescription de la Constitution de
1791 selon laquelle le roi ne peut assister aux délibérations de l’Assemblée
législative. Dans un premier temps Louis s’assit à l’autre bout de la salle et
les « grandes dames » ainsi que les ministres s’installent aux fauteuils
des ministères. Puis il leur est demandé de s’installer dans la tribune du logographe
chargé de recueillir les débats, soit une petite loge séparée de la salle par
des barreaux.
Roederer expose la situation inquiétante des Tuileries,
quand tout à coup on entend le bruit du canon : une consternation profonde
régne alors dans la salle. Le roi intervint alors en disant : « Je
vous avertis, que je viens de défendre aux Suisses de tirer. »
Mais les décharges de l'artillerie continuent, une vive
mousqueterie s’en suit bientôt ; on se bat au château. L’histoire nous
dit (comme souvent en pareil cas) que par un malentendu inexpliqué, un coup de
fusil parti sans que l’on sache de quel côté et que cela donna le signal de l’affrontement
général. Les assaillants se rendent rapidement maîtres du Château des Tuileries.
La colère du peuple se concentre sur les gardes suisses qui sont accusés d’avoir
commencé le combat et les émeutiers ne font aucun quartier aux 600 gardes
suisses. Pour les Parisiens, ces gardes suisses qui parlent tous Allemand
pour la plupart, sont considérés comme une troupe étrangère. Le combat est sanglant.
Beaucoup d’assaillant sont armés de piques, de fourches et de sabres. Dans le
tumulte une voix s’écrie « Grâce aux femmes, ne déshonorez pas la nation. »
A l’Assemblée toute proche,
Alexis Thuriot, député de la Marne et proche de Danton prend partie pour les sections
parisiennes. Suit une courte intervention du député Bazire qui s’inquiéte de La Fayette. C’est alors que se présente une délégation de la commune
insurrectionnelle, composée de Messieurs Huguenin, Léonard Bourbon, Tronchon,
Derieux, Vigaud et Bullier, députés des commissaires des sections. Ces derniers
s’étaient réunis au préalable à la maison commune. Huguenin s’exprime ainsi :
« Ce
sont les nouveaux magistrats du peuple qui se présentent à votre barre. Les
nouveaux dangers de la patrie ont provoqué notre nomination ; les circonstances
la conseillaient, et notre patriotisme saura nous en rendre dignes. Le peuple
las enfin depuis quatre ans éternel jouet des perfidies de la cour et des
intrigues, a senti qu'il était temps d'arrêter l'Empire sur le bord de l'abîme.
Législateurs, il ne nous reste plus qu'à seconder le peuple ; nous venons ici,
en son nom, concerter avec vous des mesures pour le salut publique ; Pétion,
Manuel, Danton, sont toujours nos collègues. Santerre est à la tête de la force
armée. (Applaudissements.)
Que
les traîtres frémissent à leur tour ! Ce jour est le triomphe des vertus
civiques. Législateurs, le sang du peuple a coulé ; des troupes étrangères qui
ne sont restées dans nos murs que par un nouveau délit du pouvoir exécutif, ont
tiré sur les citoyens. Nos malheureux frères ont laissé des veuves et des
orphelins. Le peuple qui nous envoie vers vous, nous a chargés de vous déclarer
qu'il vous investissait de nouveau de sa confiance ; mais il nous a chargés en
même temps de vous déclarer qu'il ne pouvait reconnaître, pour juger des
mesures extraordinaires auxquelles la nécessité et la résistance à l'opposition
l'ont porté, que le peuple français, votre souverain et le nôtre, réuni dans
ses assemblées primaires. (Applaudissements.) »
(Source Archives
Parlementaires - Université Stanford et BNF Tome 47 pages 641 et 642 ; séance du matin du 10 août. (Orthographe d'époque))
Puis des groupes de citoyens viennent
déposer au sein de l’Assemblée de l’argent, des bijoux, papiers et toutes sortes
de biens saisis dans le château des Tuilerie. L’Assemblée décrète que toutes ces
biens relèvent du ressort de la maison commune. Des citoyens sont ensuite
admis à la barre. L’un d'eux s'exprime ainsi : « Le calme paraît se
rétablir dans la capitale ; mais les flammes qui consument le château des
Tuileries s'augmentent de plus en plus. Les citoyens qui l'environnent, à qui
j'ai représenté qu'il était inutile de s'en prendre au monument, sont disposés
à secourir les pompiers s'ils s'approchaient. Nous prions l'Assemblée de donner
des ordres aux officiers pompiers, de garde ici, d'aller à leur corps de garde
pour donner l'ordre à ceux qui y sont, de venir au secours du château ».
L'Assemblée chargea son Président de donner les ordres les plus prompts aux
pompiers et décréta que la municipalité ou les commissaires des sections,
réunis à la commune, prennent « sur-le-champ les mesures les plus actives
pour arrêter l'incendie »...
François Lamarque, à l’origine
d’une demande de déchéance du roi le 9 août intervint au nom de la commission
extraordinaire des Douze. Il y lit cette courte Adresse de l'Assemblée
nationale aux Français :
« Depuis longtemps de vives inquiétudes agitaient tous les départements ; depuis
longtemps le peuple attendait de ses représentants des mesures qui pussent la
sauver. Aujourd'hui les citoyens de Paris ont déclaré au Corps législatif qu'il
était la seule autorité qui eût conservé leur confiance. Les membres de
l'Assemblée nationale ont juré individuellement, au nom de la nation, de
maintenir la liberté et l'égalité, ou de mourir à leur poste : ils seront
fidèles à leur serment. L'Assemblée nationale s'occupe de préparer les lois que
des circonstances si extraordinaires ont rendu nécessaires. Elle invite les
citoyens, au nom de la patrie, de veiller à ce que les Droits de l'homme soient
respectés et les propriétés assurées. Elle les invite à se rallier à elle, à
l'aider à sauver la chose publique, à ne pas aggraver, par de funestes
divisions, les maux et les dangers de l'Empire (Applaudissements.) ».
Après que les vainqueurs fussent venus en masse annoncer à
l'Assemblée la défaite des Suisses et qu’ils eurent appris au roi que sa cause
était perdue aux Tuileries, l'Assemblée législative rendit le décret célèbre
par lequel Louis XVI était provisoirement suspendu de la royauté.
Louis XVI et la famille royale furent
détenus au couvent des Feuillants.
Un plan d'éducation fut ordonné pour le prince royal.
Une Convention nationale fut convoquée et Danton fut nommé
ministre de la Justice.
La seconde révolution française venait de commencer !
Il ne s’agissait plus d’une révolution conduite uniquement par la bourgeoisie, comme en 1789. Pour la première fois dans l'histoire de France, le Peuple parvenait aux marches du pouvoir. Il s'agissait cette fois d'une révolution "populaire" (avec tout ce que peut exprimer de hideux ce mot chez certains).
Peut-être comprenez-vous mieux à présent pourquoi cette date est généralement passée sous silence de nos jours ?
Cette révolution accouchera en septembre d’une belle enfant, la première république.
Cette révolution saura vaincre l’année suivante les 11 armées étrangères envahissant le pays.
Cette révolution abolira l’esclavage, instaurera le suffrage universel et bien d’autres choses dont nous profitons encore.
Cette révolution se terminera le 28 juillet 1794 et tout reviendra ensuite dans le "bon ordre", inutile de vous préciser lequel. (Cela dit sans porter de jugement de valeur. Il ne s'agit là que de ce que j'appelle, "la mécanique humaine".)
BONUS
Merci d'avoir lu ce très long article. Pour vous récompenser, voici un extrait de film et un livre témoignage.