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mardi 27 juillet 2021

Les ponts de Paris au 18ème siècle


    Pas de long article cette fois-ci, 😉 juste quelques gravures et dessins qui vous feront découvrir les ponts de Paris au XVIIIe siècle, et même quelques pompes !


Une joute de marinier devant le Pont au Change (1756)
Remarquez au centre la présence d'une femme participant à la joute.


Le Pont Neuf, (très encombré) vu du côté de la rue Dauphine (1715)


Vue de la pompe de la Samaritaine (1750)


Vue de Paris depuis le Pont Neuf, vers le Pont Royal


Le Pont Neuf et le bâtiment de la Samaritaine, sur la droite. (1777)


Coupe et profil par le milieu du Château de la Samaritaine. (1712)

Plus d'infos sur la pompe de la Samaritaine, ici : https://www.histoires-de-paris.fr/pompe-samaritaine/

Plan d'une roue Hydraulique de 102 pieds de haut, soit 33.15 m

Plus d'infos sur les roues hydrauliques au 18ème siècle, ici : https://journals.openedition.org/ephaistos/5545


Château des Tuileries, vu du côté du Pont Royal.



Construction du Pont Royal en 1686


Vue sur le Louvres et le Pont Neuf, depuis le Pont Royal


Pont Saint-Michel et la rue Neuve Saint-Louis


Pont d'accès à la porte Saint-Bernard


Au loin le Pont Notre Dame, vu depuis le Port au blé.



Le Pont Marie, à gauche (repéré B)



Le Pont Notre Dame, entièrement recouvert de maisons.
On devine au milieu la pompe Notre Dame (repérée 8)
A gauche, un morceau du Pont Landry, un pont en bois
qui sera emporté par la débâcle de glace de 1709.
Il reliait l'île Saint Louis à l'île de la Cité.


A gauche, le Pont Rouge construit en 1717 à l'emplacement de l'ancien Pont Landry.
Lui aussi sera emporté par la crue de 1795.
A droite, le Pont Notre Dame, sur lequel que des maison ont disparu sur sa moitié.
Les autorités ordonnèrent la destruction des maisons sur les Ponts en 1786.
(1760)



La pompe Notre Dame.


Le Pont Rouge au centre et le Pont de la Tournelle, à droite. (1729)



Le Pont Louis XVI, construit sous la Révolution, achevé en 1781,
des pierres de la Bastille furent même utilisée pour sa construction.
C'est l'actuel pont de la Concorde.
Le financement de ce pont sera évoqué à l'Assemblée nationale, le 9 août 1789

.
Porte Saint Bernard (Est de Paris) et Pont de la Tournelle.
En vente à Paris chez Basset !



Vue du Pont Neuf (le plus vieux pont de Paris), depuis la rive droite (Peint par Grenelle)


dimanche 29 novembre 2020

Fin 1789 : Le désir de réconciliation nationale est-il réel ?


    Voici qui change de mes (trop) longs articles, car hormis cette "courte introduction", je ne vous propose qu’une série d’estampes. Elles partagent toutes un seul et même thème, celui de la réconciliation nationale et elles ont été publiées fin 1789, début 1790.

    Au vu de la quantité d’estampes produite sur ce thème, il y a fort à parier qu’elles ont plus probablement répondu à une commande, qu’à une demande (du public). Il est clair que du côté de l’Assemblée nationale constituante, une majorité de députés voulait que la Révolution soit terminée et beaucoup parmi eux s’empressaient même de se réconcilier au plus vite avec les quelques nobles que la Révolution avait un peu bousculés. La diffusion de ces estampes avait donc certainement pour objet de convaincre les citoyens de la réalité de cette réconciliation, (et ce, même si certains manquaient encore de savoir vivre au point de persister à crier famine).

    Les trois personnages représentés sur ces estampes symbolisent les trois corps de la société d'ancien régime, c'est-à-dire, la noblesse, le clergé et le tiers-état. Avec la nouvelle constitution en cours de rédaction par les députés, ces trois corps n’existeront plus ; il n’y aura plus que des citoyens.

    Un personnage manque néanmoins sur ces illustrations, c'est le malheureux paysan, qui constitue la partie invisible mais néanmoins majoritaire du tiers-état, c’est-à-dire environ 84% de la population française. Ah oui, au fait, même si le tiers état n’existe plus, les députés tiennent à ce qu’on le renomme « les communes », à la mode anglaise.

    Désolé pour cette courte introduction trop longue, ainsi que pour l'orthographe quelque peu fantaisiste figurant sur les estampes. Au 18ème siècle, la liberté d’écriture prenait différentes formes. 😉

Concernant l'orthographe, je vous propose également de lire mon mea-culpa.



Le souhait accompli



Réunion des trois ordres



L'accord

"Allons Messieurs buvons à la santé d'not bon roi et d'la Patrie,
Soyons d'accord mais au moins qu'ce soi pour la vie".
Notez bien les chasseurs dans le fond à droite, le droit de chasse étant le premier acquis de la Révolution ! Lisez à ce propos l'article du 6 Août.



Le goûter patriotique
Une variante de la précédente, et toujours avec des chasseurs !


Le Triple accord : bons françois portons a nous trois, La santé du meilleur des Rois,
En servant sa patrie, Liguons nous mes amis, Nous bravons la furie De tous nos ennemis.
(Et toujours des chasseurs)





La danse patriotique
"Les hommes naissent égaux
La fortune les divise
L'ambition les perd
Mais la justice peut les rapprocher"


Le noble pas de deux
"A votre tour M.r l'Abbé !... La danse n'est pas ce que j'aime, elle m'est défendue par état.
Allons sans grimaces et de bonne volonté soyez d'accord avec nous et vive la Liberté.
Bien entendu que nous payerons les violons."


Bon nous voila d'accord
(L'ecclésiastique à droite joue d'un instrument appelé un serpent)

Variante de la précédente, imprimée à Orléans




Trois têtes sous le même bonnet
(Un bonnet phrygien, bien sûr)



Entre nous trois, pas de façons



Touchez là Messieurs, je savais bien que vous seriez des nôtres


Le serment de réconciliation des trois ordres


L'œuf à la coque
Chacun y trempe sa "mouillette".


Mieux vaut tard que jamais
Notez la devise : "Liberté, Propriété, Constitution"
Omnes cives = Tous citoyens (en latin)


Jeu du pied de bœuf

"Je tiens mon pied de bœuf. Il faut faire trois choses.
La 1ère est d'aimer son prochain plus que l'argent
La 2ème de ne pas faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'il nous soit fait
La 3ème de n'épargner ni nos soins ni nos peines pour procurer le bien de la Patrie."

(Jeu d’enfants, où les uns mettent les mains sur celles des autres, puis, en commençant par le dessous, les retirent en comptant jusqu’à neuf; et celui qui compte ce nombre dit, en saisissant la main de quelqu’un des autres : « Je tiens mon pied-de-bœuf ».)


Patience nous arriverons

Remarquez bien le bonnet phrygien à droite. Comme sur tous les documents d'époque, il n'a pas les désolantes oreilles pendantes que des artistes ont ajoutées postérieurement en le confondant avec un casque antique équipé de paragnathides (protèges joues).


Le triomphe des trois ordres


"Patience, ça ira, y n'faut que s'entendre"



Temple de la Concorde
La réunion des trois ordres
Le parfait accord.


"Tôt tôt tôt
Battez chaud
tôt tôt tôt
bon courage
il faut avoir le cœur à l'ouvrage."
(Les trois ordres forgeant la constitution)



Un seul fait les trois.

Le personnage porte sur lui les attributs et costumes représentatifs des trois ordres.


Voila le mot !
Une variante de la précédente. Notez la pelle du paysan, l'épée du noble et la chasuble du prêtre.


Monsieur des trois états.
L'idée a dû plaire, car elle a de nombreuses variantes.



Madame des trois états.
Voici la version féminine de la précédente !


"Voila le costume désiré".
Notez bien le mélange des attributs : un escarpin et un sabot. 
Ainsi que le panier dorsal de cette marchande poisson,
qui est le même que celui de la précédente.



Les trois fumeurs

1 Je fume avec tranquillité l'enfance de la liberté
2 Forcé d'abandonner mes droits. A coup sûr je m'en mords les doigts
3 Chacun ici-bas fume à sa guise. Je ne compte plus sur les bienfaits de l'Eglise.
(Peut-être une petite pointe d'amertume chez certains).


Chantons, célébrons, la réunion des trois ordres.



Le tiers état confesseur
"Absolution générale oubli totale du passé bien entendu que nous vous traiterons en bons frères comme enfants de la même patrie." (Remarquez encore le bonnet phrygien qui n'est qu'un simple bonnet rouge, sans les oreilles pendantes que artistes ont ajouté plus tard).


Le tiers état confesseur
ou la confession des aristocrates.
Remarquez comme les listes des péchés sont longues !


L'estampe de toutes les estampes
Peut-être servait-elle de catalogue ?



Et voici pour finir cette série, le grand oublié, celui pour lequel vie n'a pas beaucoup changé, le paysan, "né pour la peine".






    Le vœux de réconciliation était certes honorable. Mais pour qu'il y ait réconciliation, il faut que chacun soit de bonne volonté et surtout que chacun y trouve son compte ; ce qui était loin d'être le cas, hélas.