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| Les 47 noms sont inscrits sur un obélisque. |
A l'instar des 151 députés qui la veille ont rejoint l'assemblée du Tiers état, 47 députés de la noblesse rejoignent également ce jour l'assemblée constituée par le Tiers état. L'événement est d'une telle importance psychologique qu'une estampe a été imprimée pour l'occasion !
Le procès-verbal de la journée relate ce grand moment en ces termes :
A dix heures, plusieurs Messieurs de la noblesse entrent dans la salle nationale. Ils se placent sur leurs bancs.
M. le comte de Clermont-Tonnerre prend la parole, et dit :
Messieurs, les membres de la noblesse qui viennent en ce
moment se réunir à l'Assemblée des États généraux, cèdent à l'impulsion de leur
conscience, et remplissent un devoir. Mais il se joint à cet acte de
patriotisme un sentiment douloureux. Cette conscience qui nous amène, a retenu
un grand nombre de nos frères. Arrêtés par des mandats plus ou moins
impératifs, ils cèdent à un motif aussi respectable que les nôtres. Vous ne
pouvez, Messieurs, désapprouver notre tristesse et nos regrets.
Stanislas de Clermont-Tonnerre
Nous sommes pénétrés de la sensibilité la plus vraie pour la joie que vous nous avez témoignée. Nous vous apportons le tribut de notre zèle et de nos sentiments, et nous venons travailler avec vous au grand œuvre de la régénération publique.
Chacun de nous se réserve de faire connaître à l'Assemblée le degré d'activité que lui permet sa position particulière.
M. le Président (M. Charles César Périer) leur répond en ces termes :
Messieurs, votre présence répand ici la consolation et la joie. Nous disions, en recevant MM. du clergé, qu'il nous restait des vœux à former, qu'il manquait des frères à cette auguste famille. Ces vœux ont été presque aussitôt remplis que formés. Nous voyons un prince illustre, une partie importante et respectable de la noblesse française. Nous nous livrons à la joie de la recevoir, à l'espérance d'y voir réunir la totalité de celte noblesse. Oui, Messieurs, ce qui nous manque nous sera rendu : tous nos frères viendront ici. C'est la raison et la justice, c'est l'intérêt de la patrie qui les appellent et qui nous en répondent.
Travaillons de concert à la régénération du royaume, au soulagement du peuple. Nous porterons la vérité au pied du trône, et sa voix sera entendue par un Roi dont la religion peut être surprise, mais dont les intentions sont justes et la bonté inaltérable.
Source : https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1875_num_8_1_4556_t2_0153_0000_6
J'ai trouvé pour vous en libre accès sur l'indispensable site Persée.fr, cet intéressant document sur la noblesse aux états généraux :
https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1973_num_20_2_2247

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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand