Redécouvrez la Révolution française, avec cette étonnante chronologie commentée, illustrée de nombreuses gravures de l'époque.
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Ce lundi, Louis XVI, égal à lui-même, c’est-à-dire jouant
double jeu, rappelle le régiment de Flandres qui était stationné à Douai. Ce
régiment de presque 5000 hommes, a reçu l'ordre de se rendre à Versailles pour la fin
du mois.
Constitué de soldats et
d'officiers français, mais portant un nom de régiment étranger, ce régiment
rappelle aux parisiens le Royal Allemand qui avait été appelé par le roi le 4
juillet pour mater les troubles dans la capitale.
Le Royal Allemand s’était
rendu tristement célèbre le 12 juillet, après avoir fait plusieurs blessés parmi
les promeneurs dans le jardin des Tuileries.
Les Parisiens craignent donc que
ce roi si versatile essaie de faire la même chose avec ce régiment de Flandres.
Certains craignent même qu’il s’en prenne à l’Assemblée !
Mounier
soutiendra plus tard que des projets avaient été formés pour forcer le roi à
venir à Paris et que le régiment de Flandre avait été appelé pour empêcher ces
projets.
Quoi qu’il en soit, il
s’agit là d’une nouvelle erreur de Louis XVI, si cette idée est vraiment de
lui, ce qui est loin d’être certain.
Nous reparlerons de ce
régiment de Flandre le 1er octobre et de plus en plus souvent de ce bien mystérieux Louis XVI…
En réponse à la demande d'aide que le roi avait adressée à son attention dans une lettre rédigée le 3 septembre, Augustin René-Louis Le Mintier, par la miséricorde de Dieu
& la grâce du Saint-Siège Apostolique, évêque & Comte de Tréguier,
Conseiller du Roi en tous ses Conseils, publie un mandement qui va faire grand bruit.
En effet, ce texte rédigé par l’évêque, qui s’appuie pourtant sur des passages de la lettre du roi, est une charge sans
nuances contre la révolution et un vibrant plaidoyer pour un retour à l’ordre
ancien. Il constituera à lui seul un condensé du discours
contre-révolutionnaire qui se développera bientôt.
Ses effets seront tels, que
le 14 Octobre suivant, le Parlement de Bretagne publiera
une remontrance contre le document de l’évêque dans laquelle il en interdira la
publication et la diffusions, en arguant du fait que celui-ci était « captieux
et tendant, sous prétexte d’instruction, à favoriser et exciter la fermentation
des esprits et le fanatisme, et à troubler la tranquillité publique ».
On trouve de nombreuses illustrations d'événements dans
certains journaux. Dans le cas présent, le journal a choisi d'imprimer le
portrait de Sieyès et il a raison, l'abbé Sieyès fut l'un des grands hommes de
la Révolution.
Quittons un moment les débats
passionnés de l’Assemblée à propos du véto royal et inquiétons-nous un peu du
reste du pays. Le calme est loin d’être revenu dans le royaume de France. Des
châteaux brûlent encore et des révoltes continuent d’éclater çà et là.
Des châteaux continuent d'être incendiés
Les révoltes ont
toujours le même motif, la faim. A Orléans par exemple, la colère gronde et va
finir par éclater. Le comité provisoire de sûreté et de subsistance
nouvellement créé (principalement composé de privilégiés), s’est rendu très
impopulaire durant tout l’été. La population lui reproche d’avoir réservé la
baisse du prix du pain à la ville seule sans inclure les campagnes. De plus, la
population souffrant de la disette voit passer les convois du blé acheté en
Algérie par les bons soins de Monsieur Necker, qui transitent par Orléans avant
d’arriver à Paris. Souvenez-vous, il s’agit de ce fameux blé de Barbarie,
évoqué par le président de l’Assemblée nationale le 23 juillet 1789, ainsi que
par Necker dans son discours du 7 août 1789. (voir mes articles à ces dates)
Voici un extrait
d’une lettre en date du 14 août 1789 de Monsieur Salomon de la Saugerie, membre
de l’Assemblée Constituante, destinée à Mr Robert de Massy Président du Comité
Permanent :
"Les six
cent muids de bleds venant d'Afrique sont pour la capitale. Les électeurs en
ont la note, ils attendent cette provision. Mr Necker ne peut donc authoriser (1) personne à retenir ces grains soit en totalité soit en partie sans se
compromettre lui-même vis-à-vis des parisiens."
(1) Orthographe d'époque, désolé
Ce qui risquait
d’arriver s’est finalement produit la veille, le samedi 12 septembre 1789 au
matin, jour de marché. Les habitants des Aydes, faubourg Bannier, situé au nord
d'Orléans, ont attaqué un convoi de blé. La troupe a dispersé rapidement les
émeutiers, mais dans l'après-midi, une partie des habitants d'Olivet et de
Saint-Marceau, principalement des ouvriers et des vignerons, se sont rassemblés
à la tête sud du pont (entre 700 ou 800 personnes), dont les grilles étaient gardées
par des volontaires de la milice bourgeoise. Après des pourparlers infructueux
entre les gardes et les émeutiers, ces derniers ont forcé le passage et se sont
rués en direction de la rue Royale, pendant que le tocsin sonnait à
Saint-Marceau. Leur objectif était de vider les boulangeries de la ville. La garde envoyée par le Comité de sûreté et de subsistance a ouvert le feu dans la rue
Royale et refoulé les révoltés jusque sur la rue Dauphine.
Environ quatre-vingt-dix
personnes ont été tuées par la garde.
A ces victimes de la
fusillade va s'ajouter un habitant du quartier Saint Marceau, Michel Rimbert. Considéré
comme meneur, il sera jugé et pendu dans la nuit, place du Martroi. (A noter
que le nom Martroi de cette place vient du mot latin "Martyrium", qui
signifie lieu d'exécution des condamnés.)
Plan de la ville d'Orléans en 1777
En 1792 la veuve de
Rimbert obtiendra la révision du procès et un jugement cassant et annulant la
sentence qui avait amené son mari à la potence. Selon celui-ci, Rimbert en tant
que volontaire avait négocié avec les émeutiers, puis voyant que la calme revenait,
il était rentré chez lui. Malheureusement la situation s'étant de nouveau
dégradée, il fut considéré comme celui qui avait enflammé les faubouriens,
arrêté, jugé et condamné à mort, pour l’exemple.
Ce matin du dimanche
13 septembre 1789, les gens du peuple ont retiré leurs cocardes en signe de
protestation.
Contre-révolution ?
Certains auteurs
décrivent ce genre d’événements, comme une contre-révolution. C’est une erreur.
Il s’agit plutôt d’une autre révolution. Il y a en fait deux révolutions. Celle
menée par la bourgeoisie du Tiers état, cette nouvelle classe sociale riche et
éduquée, alliée à une partie réformiste de l’aristocratie, et celle d’une
partie toujours plus grandissante du peuple.
Les uns veulent le pouvoir
politique équivalent à leur richesse et la liberté de commercer.
Les autres
veulent manger à leur faim et la liberté tout simplement...
Voici une anecdote amusante rapportée dans le Journal des Révolutions de l'Europe, en 1789 & 1790(Tome
Quatrième, Publié à Neuwied sur le Rhin chez la Société typographique é à Strasbourg chez J.G. Treutel, Libraire).
Son sous-titre précise qu'il contient "des anecdotes modernes sur les prisonniers de la
Bastille, & le détail de ce qui s'est passé à Paris depuis le 8 Août
jusqu'au 24 Décembre 1789, (avec des détails historiques et anecdotiques sur la
Bastille, ... et sur les personnes et les papiers qui y été trouvés ; auxquels
des témoins oculaires ont ajoutés un grand nombre d'anecdotes très peu connues)."
Ladite anecdote montre combien la reine Marie Antoinette est superficielle et combien le roi Louis est vraiment bon.
C’est ce vendredi 11 septembre 1789, après une séance animée,
voire tumultueuse, que va être finalement voté le droit de véto pour le
roi, par les députés de l'Assemblée nationale constituante.
Le début de la séance s’est engagé comme à l’accoutumé, par les nouvelles du jour.
Monsieur le comte Lévis de Mirepoix a lu une lettre écrite au nom du régiment
du maréchal de Turenne, qui offrait à la patrie, et à l'Assemblée nationale, un
don de mille écus, à retenir sur la subsistance du mois courant. Il a été
décrété qu'il serait écrit à ce régiment, par M. le président, une lettre
d'acceptation et de remerciement.
Le débat sur le droit de véto royal a repris lorsque le
Président, Monsieur de Clermont-Tonnerre, a annoncé qu'il venait de recevoir
une lettre de M. Necker, le premier ministre des finances, par laquelle
celui-ci envoyait un rapport qu'il avait fait au conseil du Roi, sur la
sanction royale et demandait que son rapport soit lu à l'Assemblée.
Débat prudent sur un sujet à risques.
M. Necker
L’intelligent et prudent Necker, a compris le risque d’une
nouvelle "agitation" qui risquerait de résulter de ce débat et il
redoute plus particulièrement l’usage imprudent de l’expression "véto
absolu".
Voici le début de sa lettre :
«M. le président, les ministres du Roi ont cru devoir
entretenir Sa Majesté de ce qui fait actuellement l'objet de vos délibérations.
Le Roi, après avoir pris connaissance de la question, m'a autorisé à soumettre
à l'Assemblée ce mémoire. En vous le présentant, je tiens le langage que je
tenais dans mon dernier rapport, etc. »
L’Assemblée va refuser que lecture soit faite de ce rapport,
mais celui-ci sera joint aux pièces annexes du procès-verbal de la séance.
Va s’en suivre un débat houleux, ponctué de moments de
désordres(mentionnés dans le procès-verbal).
Mirabeau va par exemple poser la question de savoir si le
roi aura ou n'aura pas, le droit d'arrêter l'exécution et la promulgation de la
loi.
Un autre membre va évoquer une question qui déjà a été
débattue : celle de la distinction entre le veto et la sanction. Selon lui, la
sanction est le droit de défendre la promulgation. Il prie l'Assemblée
nationale de décider ce qu'elle entend par le mot sanction. Ici s'élève alors
une grande et importante question qui ne contribue pas peu à embarrasser
l'Assemblée : c'est la signification du mot sanction.
M. Clermont-Tonnerre
On demande alors au président M. de Clermont-Tonnerre ce
qu'il entend en posant ainsi la question : La sanction royale aura-t-elle lieu
?
Celui-ci répond qu’il contracte l'engagement de répondre aux
questions qu'il pose ; mais, précise-t-il : « n'ayant pas posé celle-ci, je ne
suis pas obligé de l'exprimer : tout ce que je puis faire, c'est de chercher à
l'entendre. »
On commence alors à interpréter le mot sanction. M Rabaud de Saint-Etienne répond que ce n'est que l'acte matériel par lequel le Roi scelle
la loi ; ce n'est que la signature royale. Les uns, par sanction, entendent le
veto ; les autres, au contraire, entendent le sceau donné à la loi.
M. Prieur est de son avis et précise qu’il faut expliquer
les mots avant d'expliquer les choses ; ainsi il y a une première question à
décider : Qu'est-ce que la sanction ?
M. Lanjuinais demande que l'on pose ainsi la question :
Est-il nécessaire que le Roi ait sanctionné les actes du pouvoir législatif
pour en commander l'exécution ?
1° Le Roi peut-il refuser son consentement à la Constitution ?
2° Le Roi peut -il refuser son consentement au pouvoir
législatif ?
3° Dans le cas où le Roi refusera son consentement, ce refus
sera-t-il suspensif ou indéfini ?
4° Dans le cas où le refus du Roi serait suspensif, pendant
combien de temps pourra-t-il durer ? Sera-ce pendant une ou plusieurs
législatures ?
M. Mounier répond que le Roi n'a pas de consentement à donner
à la Constitution ; il est antérieur à la monarchie.
M. Fréteau expose le danger d'examiner cette question, il
craint qu'en demandant au Roi son consentement sur la Constitution, le Roi ne
réponde qu'il ne peut la refuser, mais qu'il ne l'accordera que quand elle sera
ratifiée par le peuple ; qu'alors les commettants deviendraient juges de la
Constitution, et qu'il en pourrait résulter de grands maux.
Nous retrouvons-là, cette crainte de nouvelles agitations
évoquées par Necker dans son rapport, et bien sûr une certaine peur du peuple,
qu’ils sont tous censés représenter.
A l’issue de ce débat passionné et agité, l’Assemblée
nationale va procéder au vote.
Pour faciliter le décompte des voix, les députés favorables
à la mise en place d'un veto partiel ou « veto suspensif », vont se placer à
gauche du président, et les députés préférant un veto absolu (redouté par
Necker), en faveur du roi, vont se placer à sa droite.
C’est le droit de véto suspensif qui l'emporte, à 673 voix
contre 325. Le clivage droite-gauche vient de naître en politique française:du côté droit, les partisans de l’ordre ancien, les monarchistes, menés par
l’avocat Jean Joseph Mounieret du côté gauche, le groupe dit des patriotes,
mené par le bouillant Mirabeau.
Lorsqu’en octobre, l’Assemblée nationale déménagera de
Versailles au manège des Tuileries à Paris, les députés reprendront la même
disposition selon leurs sensibilités politiques. Ceux qui seront favorables à
la Révolution s'assiéront à gauche du président de l'Assemblée, appelé aussi le
« côté du Palais Royal » ; ceux hostiles à la Révolution se placeront à droite
du président, du « côté de la reine ».
Cette répartition arbitraire, entre les réformistes et les
conservateurs perdure encore de nos jours. Elle a d’ailleurs non seulement
traversé les siècles, mais aussi les frontières françaises en devenant un outil
conceptuel pour penser nos démocraties.
C’était un 11 septembre 1789…
L’estampe figurant en haut de la page représente le poids du véto
suspensif, plus lourd que celui du véto absolu.
L'estampe ci-dessous représente "Monsieur Véto" sous les traits d'un géant monstrueux.
Plus tard, Monsieur Véto sera le surnom donné au roi, pour son plus grand malheur...
En 1792, après avoir déclaré la guerre au roi de Bohême et
de Hongrie et à celui de Prusse, alors que les généraux français révélaient
leur peu de fiabilité, Louis XVI renvoya le 13 juin les ministres girondins
Servan, Roland et Clavière pour nommer un ministère de Feuillants lui étant
favorables et surtout Louis XVI refusa de sanctionner les décrets de la
Législative sur les prêtres réfractaires (*) et sur l'appel des fédérés que les
Girondins avaient lancés afin que ceux-ci viennent commémorer le 14 juillet à Paris.
Louis XVI espérait une arrivée rapide à Paris des troupes étrangères,
allant même jusqu’à communiquer avec l’ennemi. Le 20 juin une importante manifestation
de Parisiens sera organisée pour demander le retrait du véto du roi. La
situation ne fera qu’empirer jusqu’à la fatidique journée du 10 août 1792, la seconde Révolution française.
Monsieur Véto avait joué double-jeu et il perdit...
Saint Véto
L'abus du véto...
Voir ci-dessous, l'eau forte datée de 1793 représentant la tête guillotinée de Louis XVI, légendée "Ecce Veto" (Voici le Véto).
Le malheureux Louis XVI n'a jamais cessé de jouer double
jeu. Ci-dessous, une triste image montrant où l'abus de l'utilisation du
droit de véto a conduit le malheureux Louis XVI. Je vous invite à lire
mon article sur la journée du 10 août 1792, pour mieux comprendre comment les événements se sont précipités.
"ECCE VETO Le Charles X du 18ème siècle"
Petit rappel déontologique :
Rappelez-vous
la philosophie de ce site. Les concepts de bien et de mal sont la
plupart du temps inefficaces en histoire. Vous pouvez vous dire de
droite et être honnête et généreux ou vous prétendre de gauche et être
une crapule envieuse (et vice versa). Cela tient aussi bien à votre personnalité qu'à votre histoire personnelle, sociale et culturelle.
A un environnement donné, un comportement est favorable
ou non à l'épanouissement d'un individu ou de la société dans laquelle il vit. Darwin vous dirait que si le
modèle de société ne favorise pas son développement, soit elle
disparaît, soit elle s'adapte en changeant (évoluant)...
Une dernière question ?
Que veut dire être de droite ou de gauche de nos jours ?
Est-ce aussi simple ?
Mon intention n'étant pas d'écrire un long article qui risquerait de faire polémique, je vais essayer de vous donner quelques définitions bien évidemment très très réductrices, que je vais même mettre au conditionnel par précaution ! 😇
Il semblerait qu'à droite, on donne priorité à la liberté (surtout celle de commercer) et qu'à gauche on privilégie plus l'équité.
Il semblerait que bien souvent à gauche on imagine des systèmes politiques pour les hommes tels qu'ils devraient être, quittes parfois à prendre des mesures (telles que créer des écoles par exemple) pour forger des citoyens nouveaux (Mais il y a aussi parfois de la propagande et de la coercition), et qu'à droite on traite les hommes tels que l'on pense qu'ils ont toujours été (parfois aussi par la propagande et la coercition).
Il semblerait qu'à droite, l'on pense que c'était mieux avant et qu'à gauche on pense que ce sera mieux demain.
Découlant de la proposition précédente, il apparait que bien souvent, à droite, l'on soit contre le changement qui s'apparente à une corruption de l'état présent et qui par conséquent éloigne d'un passé idéalisé.
Ces deux derniers points valent la peine d'être étudiés, parce qu'ils remontent à la plus haute antiquité.
C'est le grand philosophePlatonqui le premier a théorisé le concept d'un lointain âge d'or révolu et d'une corruption de la société par le changement. Je vous engage vivement à lire sa "République" qui est un parfait manuel de société totalitaire.
Si l’on veut continuer à creuser (prudemment) le sujet, on peut écouter l'Abécédaire de Gilles Deleuze, un documentaire français produit par Pierre-André Boutang
tourné entre 1988 et 1989, qui consiste en une série d'entretiens entre le
philosophe et Claire Parnet. Il définit ce que veut dire selon lui « être
de gauche », lorsqu’ils abordent la lettre G de l’abécédaire.
« Ne pas être de gauche, c'est quoi ? Ne pas être de
gauche, c'est un peu comme une adresse postale : partir de soi... la rue où on
est, la ville, le pays, les autres pays, de plus en plus loin... On commence
par soi et, dans la mesure où l'on est privilégié et qu'on vit dans un pays
riche, on se demande : "comment faire pour que la situation dure ?".
On sent bien qu'il y a des dangers, que ça va pas durer, tout ça, que c'est
trop dément... mais comment faire pour que ça dure. On se dit: les chinois, ils
sont loin mais comment faire pour que l'Europe dure encore, etc. Être de gauche, c'est l'inverse. »
Être de gauche selon Gilles Deleuze :
"Donc, tu vois d'abord à l'horizon. Et tu sais que ça ne peut
pas durer. Que ça n'est pas possible. C'est milliards de gens qui crèvent de
faim... Ça peut durer encore cent ans, j'en sais rien, mais faut pas
charrier... Cette injustice absolue... Ce n'est pas au nom de la morale : c'est
au nom de la perception même ! Si on commence par le bout, par ces
(incompréhensible), par savoir donc et, d'une certaine manière, appeler de ses vœux et considérer que ce sont là les problèmes à régler. Et ce n'est pas se dire
simplement: "il faut diminuer la natalité" parce que ça, c'est une
manière de garder les privilèges de l'Europe. C'est pas ça. C'est vraiment de
trouver les arrangements, les agencements mondiaux qui feront que... En effet,
être de gauche, c'est savoir que les problèmes du tiers monde sont plus proches
de nous que les problèmes de notre quartier. C'est vraiment une question de
perceptions. Ce n'est pas une question de belle âme ! C'est ça, d'abord, être
de gauche, pour moi."
"Ce n'est pas une question de belle âme !"
Et voici la vidéo :
Post Scriptum :
La seule chose dont je suis sûr, c'est que lorsque quelqu'un dit qu'il n'est ni de droite ni de gauche, c'est qu'il est de droite ! 😉 Cela dit avec un peu de malice, mais sans jugement de valeur. Car comme l'a dit Deleuze : "Ce n'est pas une question de belle âme !" 😇