L’évêque répondra très vite à la demande d’aide du roi, en
publiant le 14 septembre un mandement ordonnant : « des Prières
publiques pour le rétablissement de l’Ordre et de la Paix dans l’intérieur du
Royaume », mais pas seulement…
En effet, le texte rédigé par l’évêque, qui s’appuie pourtant sur des passages de la lettre du roi, constitue un réquisitoire sans nuances contre la révolution et un vibrant plaidoyer pour un retour à l’ordre ancien. Il représente à lui seul un condensé du discours contre-révolutionnaire qui se développera bientôt.
Monsieur Le Mintier |
Que dire de ce Louis XVI, si sensible, si pieux
et entouré de si mauvais conseillers ?
- Rappeler peut-être qu'il n'a toujours pas signé le décret du 4 Août ? Pas plus que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ?
- Rappeler qu'en ce moment même la majorité des Députés lui témoignent les plus grands égards en lui tricotant avec amour une constitution qui lui puisse lui plaire ?
Voici quelques extraits de son innocente lettre, et bien sûr, pour pouvez lire le document complet dans la fenêtre sur la BNF en bas de l’article.
(Page 4) « Tant de maux, tant d’afflictions ont oppressé mon âme, & après avoir employé, de concert avec l’assemblée nationale, tous les moyens qui restent en mon pouvoir pour arrêter le cours de ces désordres, averti, par l’expérience, des bornes de la sagesse humaine, je veux implorer publiquement le secours de la divine providence, espérant que les vœux de tout un peuple toucheront un Dieu de bonté, & attireront sur ce royaume les bénédictions dont il a tant besoin. »
(Page 6) « Mais ce que vous devez surtout rappeler à mes sujets, c’est qu’en rassemblant autour de moi les représentants de la nation, j’ai eu principalement à cœur d’adoucir le sort du peuple par toutes les dispositions qui me paraitraient pouvoir se concilier avec les devoirs de la justice. »
(Page 7&8) « Je ferai pour le rétablissement de l’ordre dans les finances tous les abandons personnels qui seront jugés nécessaires ou convenables et ça non seulement aux dépends de la pompe ou des plaisirs du trône, qui depuis quelque temps se sont chargés pour moi en amertumes, mais par de plus grands sacrifices, je voudrais pouvoir rendre à mes sujets le repos et le bonheur. Venez donc à mon aide, venez au secours de l’Etat par vos exhortations & par vos prières je vous y invite avec instance, & je compte sur votre zèle & sur votre obéissance. Sur ce je prie Dieu qu’il vous ait, mons l’évêque de Tréguier, en sa sainte garde. »
Fait à Versailles le 3 Septembre 1789
Signé Louis
& plus bas, De Saint Priest.
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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand