dimanche 27 septembre 2020

27 Septembre 1789 : Bénédiction des drapeaux à Notre Dame et discours révolutionnaire de l'Abbé Fauchet


Bénédiction des drapeaux à Notre Dame de Paris

    Ce dimanche 27 septembre 1789, a lieu en la cathédrale Notre Dame de Paris, la bénédiction de tous les drapeaux de la garde nationale de Paris.

    Au passage, je vous signale que vous pouvez admirer tous les drapeaux de la Garde nationale parisienne sur cette page du site : "Les drapeaux des 60 districts parisiens de la Garde Nationale en 1789"

    Sont présents dans la cathédrale, Monsieur Bailly, Maire de Paris, Monsieur de la Fayette, Commandant Général, Messieurs les Députés de l’Assemblée nationale, Messieurs les représentants de la Commune et Messieurs les Députés de tous les Districts de Paris.

    La cérémonie est officiée par l’Archevêque de Paris, mais c’est l’abbé Claude Fauchet qui prononce le sermon, ou plutôt le discours, pour cette cérémonie. Il parle en qualité de représentant de la Commune, membre du Comité de Police de l’Hôtel de Ville, Prédicateur ordinaire du Roi, Vicaire Général de Bourges, Abbé Commendataire de Montfort

    J’ai retrouvé le discours prononcé par l’abbé Fauchet « Sur la Liberté Française ». Je vous en conseille vivement la lecture. J’ai déjà dit ailleurs que le clergé avait été un des acteurs importants de la Révolution Française, du moins le "bas clergé". Cet abbé constitue à lui seul un bon exemple. L’abbé Fauchet était depuis longtemps acquis aux idées nouvelles. Il avait été l’un de ceux, qui, sabre en main, avaient donné l’assaut de la Bastille ; il avait même conduit la députation venue sommer le gouverneur De Launay de se rendre !

    Il y a dans le discours de ce bouillonnant ecclésiastique, quelque chose de la colère de Jésus de Nazareth chassant les marchands du Temple. Son discours enflammé contre les riches rappelle celui de Jésus affirmant à ses apôtres : « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu ».

    Je vous donne ci-dessous quelques extraits, mais lisez plutôt le document en entier (il ne comprend que 30 petites pages).

Page 11

« Malheur aux Riches ; voilà toute la morale de la liberté »

(…)

« Appliquons attentivement cette Morale à la France, Frères, c’était sans doute une incroyable nouveauté dans l’univers, qu’un grand Royaume, regorgeant de richesses, sans avoir aucun Citoyen opulent et aucun malheureux ; qu’un état immense, où, après une longue corruption, qui avait tout infecté de vices, qui embellirait tout de vertus. »

Page 25

« Celui qui n’a pas le nécessaire ; ne doit rien au Gouvernement ; il doit en recevoir les moyens de l’existence »

Page 26

« Vous aurez toujours des Pauvres ; mais ils auront du travail et du pain ; la Patrie immensément opulente leur en fournira. Vous aurez toujours des Riches ; mais ils auront de la modestie et des vertus : la Patrie dispensatrice de l’estime méritée, en échange de la vanité sacrifiée, en aura fait des citoyens. »

Page 29

« Jurons, QUE NOUS SERONS LIBRES par notre énergie, que pour l’être, nous unirons toutes nos forces, et que par la concorde et l’union : nous serons la plus invincible et la plus fraternelle Nation de l’Univers : jurons que nous serons heureux par notre Liberté ; que pour l’être, nous aurons des mœurs, en proscrivant, par les lois et plus encore par la conscience publique, l’intérêt personnel qui étouffe le Patriotisme, les grandes richesses privées qui produisent tous les désordres. »


Voici le livret du discours dans sa totalité :


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Bertrand