mardi 15 septembre 2020

15 Septembre 1789 : Autosatisfaction bourgeoise, à propos de sa garde nationale

 

Garde nationale de Paris
Garde nationale de Paris
    Revenons à notre ami Colson, avocat au barreau de Paris et à ses courriers qu’il adresse régulièrement à son ami de Province. Ce 15 septembre, il lui décrit avec un plaisir non dissimulé « sa garde nationale ».

   Vous consterez en lisant l’extrait ci-dessous, qu’il mentionne que la ville d’Orléans a refusé d’intégrer à sa garde ses faubourgs. Vous aurez compris pourquoi si vous avez lu ce qui s’est passé le 12 et le 13 septembre à Orléans.

    L’anecdote concernant le roi qui aurait revêtu l’uniforme de la garde nationale de Paris, puis celui de la garde nationale de Versailles, qui de plus l’a fait colonel, est assez étonnante. Surtout lorsque l’on sait que Louis XVI vient de rappeler la veille, le régiment de Flandres stationné à Douai, un régiment dont nous reparlerons le 1er octobre prochain.


    Colson évoque également le manque de pain, ainsi qu’un convoi de blé, que les gardes françaises sont allées protéger sur son parcours. Encore un de ces convois de blés venus d’Algérie.

Lisons-le plutôt :

(…) Les bourgs et villages de la banlieue de Paris ont demandé à être associés à la garde Nationale de Paris et on les y a affiliés dimanche 13 avec beaucoup de satisfaction.

Orléans a refusé d’affilier ses faubourgs quoiqu’il n’ait que six compagnies de 200 hommes chacune.

En adoptant notre uniforme, il a substitué les parements rouges aux blancs.

Versailles l’a imité pour l’uniforme.

On dit que le roi a porté celui de Paris le jour de la saint Louis, que Monsieur le Dauphin l’avait porté quelques jours auparavant, que le Roi a porté celui de Versailles ayant, à ce qui se débite, accepté d’être colonel de sa garde nationale, Monsieur le Comte d’Estaing qu’on disait ci-devant avoir cette qualité et qui, peut-être, l’avait effectivement, ne l’ayant aujourd’hui qu’en second.

Notre garde nationale bourgeoise a l’air militaire comme un ancien corps discipliné, et elle montre beaucoup d’ardeur au maniement des armes. Elle a à présent tous ses officiers qui ont été nommés dans chaque district à la pluralité des voix. On a entendu ces jours-ci une ordonnance pour que tous les soldats qui ne seront pas admis dans la garde nationale soldée eussent à se retirer à leur régiment ou, en vertu d’un congé absolu qu’on leur a accordé, dans leur pays, et on leur a accordé trois sols par lieue pour leur route.

Nous avons eu quelque peine ces deux derniers jours à avoir du pain. Il est parti hier un détachement de gardes françaises, avec leurs havresacs, ayant sans doute à rester quelques temps en route, pour aller chercher un convoi de farines. (…)

     Pour illustrer cet article, je vous propose quelques images présentant les drapeaux des gardes nationales de différents quartiers de Paris.

    Mais si voulez voir tous les drapeaux des 60 districts parisiens, je vous recommande de cliquer sur le lien ci-dessous :

"Les drapeaux des 60 districts parisiens de la Garde de nationale en 1789".

Bataillon de l'Oratoire

Bataillon de Saint-Jacques l'Hôpital

Bataillon de Saint-Marcel

Bataillon des Champs Elizés

Bataillon des Théatins

Bataillon du Val de Grâce

Bataillon de Saint Opportune


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Bertrand