Calice du 18ème siècle |
L’archevêque de Paris, M. Le Clerc de Juigné, archevêque de
Paris, avait même fort aimablement
répondu à ce souhait :
"Messieurs, nous avons vu l'Eglise consentir au dépouillement des temples pour secourir les pauvres et pour subvenir aux besoins de l'Etat ; ces exemples que nous offre l'histoire nous déterminent, au moins c'est le vœu de tous les confrères qui m'environnent, de soutenir l'Etat par la portion de l'argenterie qui n'est pas nécessaire à la décence du culte divin. Je propose de faire ce dépouillement de concert avec les officiers municipaux, les curés et les chapitres."
Boites pour huile sainte 18ème siècle |
Un membre du clergé propose un autre projet de décret sur le
même objet.
Après quelques discussions, on présente plusieurs
amendements. La question principale consiste à savoir si l'Assemblée votera ou
ordonnera le transport de la vaisselle.
M. le Président interroge le vœu de l'Assemblée sur la
continuation de la discussion, et il est décidé qu'elle est fermée.
On réclame la question préalable ; l'Assemblée la rejette.
On établit ensuite la question de priorité entre deux
différentes rédactions.
Le vœu de l'Assemblée est consulté ; l'épreuve paraît deux
fois douteuse. L'auteur de la seconde rédaction se retire, et un membre
propose, pour simplifier la question, de demander à l'Assemblée de décider
simplement si elle veut inviter ou ordonner. Elle décide qu'elle invitera.
On fait ensuite lecture du seul projet resté sur le bureau
et de plusieurs amendements ; quelques-uns sont retirés, un est rejeté, et le
décret est ensuite porté en ces termes :
"Sur la proposition d'un des membres de l'Assemblée et sur l'adhésion de plusieurs membres du clergé, l'Assemblée nationale invite les évêques, curés, chapitres, supérieurs de maisons et communautés religieuses de l'un et de l'autre sexe, municipalités, fabriques et confréries, de faire porter à l'hôtel des monnaies le plus prochain toute l'argenterie des églises, fabriques, chapelles et confréries, qui ne sera pas nécessaire pour la décence du culte".
J'ai trouvé les 2 photos de pièces d'argent datant du 18ème siècle qui illustre cet article, sur le site du musée de Bretagne. Quelque chose me dit que nos amis bretons ne se sont pas précipités pour donner les vaisselles d'argent du culte. Cela dit sans malice ! 😉
Quand bien même serait-ce le cas, pourrait-on leur en vouloir ? Je pense qu'il serait temps que je consacre un article expliquant d'où venait cette abyssale dette de la France ?
Sources :
https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1877_num_9_1_5068_t1_0213_0000_8
https://www.persee.fr/doc/arcpa_0000-0000_1877_num_9_1_5068_t1_0213_0000_10
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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand