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| Vérification des pouvoirs de la noblesse. |
Le piège royal de la vérification des pouvoirs.
Vérifier les pouvoir consistait en la fastidieuse tâche administrative de vérifier la validité des mandats confiés aux députés envoyés aux États généraux. Mais ce travail cachait un enjeu de taille si chacun des trois ordres y procédait séparément...
L'enjeu ?
Le Tiers état souhaite une vérification commune des pouvoirs avec les deux autres ordres.
La noblesse et le clergé occupent des salles de délibération séparées afin de procéder à la vérification des pouvoirs respectifs de leurs députés et donc se constituer chacune en ordre. L’intérêt de Tiers-état est de ne surtout pas effectuer la vérification des pouvoirs de ses députés et ainsi se constituer, ce qui reviendrait à accepter l'ancienne forme de consultation par ordre.
Du côté de la noblesse, seule une minorité de 47 députés souhaitent une vérification des pouvoirs commune aux trois ordres. Côté clergé, les avis sont plus partagés puisqu'ils sont 114 pour et 133 contre.
Mirabeau (un noble qui s'est fait élire au sein du Tiers état) a bien compris la situation. Nous verrons bientôt que Mirabeau comprend souvent tout avant tout le monde. Ce tonitruant tribun surgit à la tribune en criant "Rien de tout cela, Tant que les pouvoirs n'auront pas été vérifiés en commun nous ne sommes, nous Tiers-état, qu'une agrégation d'individus". En d'autres termes, il faut attendre.
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| Le tonitruant Mirabeau. |
Blocage royal
Des émissaires, sous la conduite de Mounier, ont été envoyés aux deux autres ordres pour les convaincre de rejoindre le Tiers, mais sans résultat. Le blocage de la situation va s’éterniser.
Durant tout le mois de mai et celui de juin, le Roi, la Cour et les exaltés du comité Polignac (le parti de la Reine), vont s'opposer à toute réunion commune des députés des trois ordres.
Pendant ce temps-là, la désunion va s'accentuer chez les privilégiés, les 47 nobles favorables à la réunion vont faire des émules et les curés du bas clergé (menés par l’Abbé Grégoire) vont combattre à la tribune les prélats du haut clergés (qui sont aussi des nobles).
Les époux Polignac constituent « le parti de la Reine ». Gabrielle de Polignac est très proche de Marie-Antoinette. Elle et sa fille sont souvent conviées par la reine à jouer avec elle au théâtre que la souveraine s’est fait aménager en 1780 au Petit Trianon. Avec le comte d’Artois, frère du Roi, Gabrielle de Polignac se trouve au cœur de toutes les intrigues. Ce « comité Polignac » s’oppose à toutes les idées réformistes par crainte de voir le trône menacé et la famille royale en danger. C’est Gabrielle de Polignac qui réussira à convaincre la Reine d’agir pour contrer Necker, le 1er ministre apprécié du Tiers-état. C’est-à-dire, influencer le Roi pour qu’il renvoie son ministre trop réformiste, ce qui arrivera le 11 juillet avec les terribles conséquences que l’on verra bientôt…
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| La duchesse de Polignac en 1782, peinte en 1789 par Élisabeth Vigée Lebrun. |




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Bien cordialement
Bertrand