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A la gloire de Jacques Necker, citoyen suisse né à Genève. (Se prononçait alors "nècre" et non-pas "nékère".) |
Pourquoi tant d'estampes ?
Tant d'estampes à la gloire de Jacques Necker ont été publiées, que l'on est en droit de se demander s'il ne serait pas à l'origine de ce qui ressemble bien à de la propagande. Necker savait communiquer. Tout au long de sa carrière politique, il ne cessa de publier des ouvrages expliquant (et vantant) sa politique. On peut donc imaginer qu'il ait également eu la tentation de promouvoir son image par la diffusion massive d'estampe ! A moins que, sait-on jamais ? Sa popularité ait-été si grande que les fabricants d'estampes aient trouvé leur intérêt à en produire autant ? Si un historien de passage a une idée sur le sujet, je suis preneur !
1781
1781 : C’est la cinquième et dernière année du premier ministère de Jacques Necker. Il avait succédé le 22 octobre 1776 au défunt contrôleur général Clugny de Nuits (successeur de Turgot) et il avait pris le titre de conseiller des Finances et « directeur général du Trésor royal », puis reçu en juin 1777 le titre de « directeur général des Finances ».
Durant ce premier ministère il mena une politique d'importantes réformes, administratives, sociales et financières, qui le rendirent populaire, mais qui lui suscitèrent également de nombreux et puissants ennemis au sein des parlements de Provinces, dans la finance et même à la Cour du roi. La publication de son compte rendu au roi, étalant au grand jour les sommes énormes versées aux « grands », lui valut en particulier la haine des frères du roi. Le roi finira alors par refuser toutes ses demandes et Necker démissionnera le 18 mai 1781.
En 1787, devant l’Assemblée des notables, son successeur, Calonne, l’accuse d’avoir trompé l’opinion en publiant de faux renseignements dans son Compte-rendu au Roi : selon lui les comptes de l’année 1781, loin de révéler un excédent, comme Necker l’avait affirmé, accusaient en réalité un déficit de 50 millions. La réponse de Necker vaudra à celui-ci d’être exilé hors de Paris.
1788
1788 : Après l’échec de l’expérience Calonne, la monarchie se trouve en état de faillite virtuelle. La nécessité de trouver des fonds contraint alors Louis XVI à rappeler Necker et a le nommer « directeur général des finances » le 25 août 1788. Necker est également nommé ministre d'État le 27 août, ce qui lui donne accès aux Conseils du roi et lui permet de jouer un rôle politique de premier plan.
Necker fait convoquer en novembre 1788 une nouvelle Assemblée des notables, pour statuer sur les modalités de l’élection des députés aux futurs États généraux, notamment la question du vote par tête ou par ordre, qui ne sera pas tranchée, et celle du doublement de la représentation du tiers état. Necker soutiendra le doublement du tiers en décembre 1788, ce qui confortera sa popularité auprès de cette force montante qu'est alors devenue le Tiers-état. C’est également lui qui poussera à ce que les États généraux se tiennent à Versailles plutôt qu’à Compiègne. C’est-à-dire, près de Paris, près des banquiers qui ont prêtés d’importants capitaux aux finances du royaume…
Tout le long de l’année 1788, il luttera contre la dangereuse pénurie de pain ; en abrogeant notamment les mesures libérales prises par Loménie de Brienne en matière de commerce des grains. Il interdira l’exportation des céréales (7 septembre 1788) ainsi que l’achat des grains en dehors des marchés (23 novembre 1788). Il fera également acheter des grains à l’étranger, accordera des primes aux importations et donnera aux autorités de police les pouvoirs nécessaires pour approvisionner les marchés (22 avril 1789).
Celle ci-dessous a été publiée en Angleterre...
1789
1789 : Troisième et dernier ministère de Jacques Necker, alors au sommet de sa popularité. Son renvoi par le roi le 11 juillet déclenchera même les premières émeutes graves dans Paris. Mais ses tentatives de restaurer l'équilibre des finances en poursuivant sa coûteuse politique d'emprunts, commenceront à rebuter les députés de l'Assemblée nationale qui finiront par trouver une solution nouvelle pour restaurer les fiances.
1790
Le vent a tourné pour Necker. Il n'a pas pu tenir ses promesses de miracles. Sa côte de popularité s'est effondrée, y compris chez les grands bourgeois. Il démissionne le 4 septembre 1790. Cette estampe le montrant en train d'illusionner le roi avec ses tours de passe passe financiers, révèle à quel point Necker est désavoué de tous..
Représentation d'un Necker épuisé.
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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand