Honoré, Gabriel Riquetti de Mirabeau |
Mirabeau, après un formidable discours à l’Assemblé nationale, où il dénonce les mauvais conseillers qui ébranlent le trône, fait
voter aux députés la motion des électeurs parisiens réclamant le renvoi des
troupes qui encerclent Paris.
Nous avions vu le 4 juillet dernier que Louis XVI inquiet
avait donné au vieux maréchal de Broglie, le commandement des troupes
concentrées à Versailles avec l’ordre de les mener sur Paris pour le 13
juillet.
Les craintes des députés de l’Assemblée nationale étaient donc
justifiées, de même que celles des Parisiens, qui rappelons-le, manquaient de
pains.
Les interventions de Mirabeau sont toujours très longues. Il
ne sait pas faire court (comme moi). A cette époque, tous les hommes politique,
empreints de culture classique gréco-romaine, excellent tous dans la
rhétorique, c’est-à-dire l’art de bien parler. (Les courtes interventions,
voire les petits mots, de nos politiciens actuels, les laisseraient probablement
sans voix !)
Voici un court extrait du discours du grand tribun :
« Déjà un grand nombre de troupe nous environnait. Il en est arrivé d’avantage, il en arrive chaque jour ; elles accourent de toutes parts ; 35.000 hommes sont déjà répartis en Paris et Versailles ; on en attend 20.000 ; des trains d’artillerie les suivent ; des points sont désignés pour les batteries ; on s’assure de toutes les communications : on intercepte tous les passages ; nos chemins, nos ponts, nos promenades sont changées en postes militaires. Des événements publics, des faits cachés, des ordres secrets, des contre-ordres précipités, les préparatifs de la guerre en un mot, frappent tous les yeux et remplissent d’indignation tous les cœurs.Ainsi, ce n’était pas assez que le sanctuaire de la liberté eût été souillé par des troupes ! ce n’était pas assez qu’on eût donné le spectacle inouï d’une Assemblée Nationale astreinte à des consignes militaires et soumise à une force armée ! Ce n’était pas assez qu’on joignit à cet attentat toutes les inconvenances, tous les manques d’égards, et, pour trancher le mot, la grossièreté de la police brutale. Il a fallu déployer tout l’appareil du despotisme et montrer plus de soldats menaçants à la nation, le jour où le Roi lui-même l’a convoquée pour lui demander des conseils et des secours, qu’une invasion de l’ennemi n’en rencontrerait peut-être, et mille fois plus du moins qu’on n’en a pu réunir envers nous, pour emplir nos engagements les plus sacrés, pour conserver notre considération politique, et cette alliance des Hollandais si précieuse, mais si chèrement conquise, et surtout si honteusement perdue ! »
Le discours en son entier se trouve ici : https://bit.ly/2Xe92Oa
Mécontentement des Parisiens lors des regroupements de troupes sur le Champs de Mars. |
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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand