dimanche 5 juillet 2020

5 Juillet 1789, les troupes "allemandes" du Prince de Lambesc arrivent sur Paris

Les Allemands du Roi aux portes de Paris.
Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc et comte de Brionne, duc d'Elbeuf, grand écuyer de France et maréchal de camp.
Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc .


    Les parisiens apprennent que des troupes de mercenaires allemands approchent de Paris. Il s’agit, entre autres, du régiment royal-allemand, celui que Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc et comte de Brionne, duc d'Elbeuf, grand écuyer de France et maréchal de camp a acheté au prince de Nassau-Siegen, en 1785.

(Ne vous étonnez pas de voir un régiment d'étrangers constituer un régiment français. C'était chose courante à l'époque.)

    Le prince de Lambesc avait reçu le 28 Juin dernier, l’ordre du Roi de quitter Valenciennes.

    En effet, Le 26 Juin, Louis XVI inquiet de la tournure qu’avaient pris les Etats Généraux et probablement poussé par Marie Antoinette et son entourage, avait donné l’ordre à trois régiments de cavalerie et trois régiments d’infanterie du Nord et de l’Est (environ 20 000 hommes) de rallier Paris. Le prudent Necker avait en vain tenté de l’en dissuader, mais le Roi n’avait pas cédé.

    Louis XVI jouait donc double-jeu, puisque rappelons-le, le 27 Juin il avait enthousiasmé les députés de l’Assemblée Nationale en demandant à la noblesse et au clergé de rejoindre ceux-ci au sein de ladite assemblée.

    Plus par faiblesse semble-t-il que par esprit de duperie, Louis XVI agira toujours ainsi, ses initiatives privées voire secrètes, allant à l’encontre de ses initiatives publiques. Il faudra beaucoup de temps et beaucoup de preuves pour que ce roi si aimé de son peuple finisse par être méprisé puis haï par de plus en plus de Français.

    Le Prince de Lambesc appartenait à la très haute noblesse française. De par ses parents, il était issu de Maisons dites "à l'instar de l'étranger", c'est-à-dire de familles ayant régné sur des pays étrangers. Ces dernières étaient traitées avec tous les égards dus à leur rang.

    Nous reparlerons de lui dans les prochains jours. Sachons qu’il quittera la France avant la fin de 1789 et qu’on le retrouvera dès 1792 combattant l’armée française dans l’armée autrichienne. Il y sera nommé Feldmarschallieutnant en 1796...


https://www.ader-paris.fr/lot/83830/7722804?npp&fbclid=IwAR31gk34NP3ClzfQSj8WR1gmhqWtkc980OGql2qUYLeDTdcWhGgEzvrtQDI
Dragon du régiment du Prince de Lambesc
    Un dernier mot encore. Il était courant à cette époque que des troupes étrangères fassent parties de l’armée royale. De même, il arrivait que des généraux vendent leurs services à l’étranger, voire à l’ennemi. Pour ces derniers, tous nobles, les liens du sang prévalaient probablement sur la fidélité à leur pays. Le fameux général Dumouriez, par exemple, le vainqueur de Valmy avec Kellermann, le héros des premières victoires de l’armée française républicaine, abandonnera l’armée française le 18 Mars 1793 et rejoindra les forces du Saint-Empire.

A suivre…

Merci de votre lecture




  

Article publié initialement sur ma page Facebook :
"Les estampes révolutionnaires du citoyen Basset"


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Bertrand