Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc . |
Les parisiens apprennent que des troupes de mercenaires
allemands approchent de Paris. Il s’agit, entre autres, du régiment
royal-allemand, celui que Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc et
comte de Brionne, duc d'Elbeuf, grand écuyer de France et maréchal de camp a
acheté au prince de Nassau-Siegen, en 1785.
(Ne vous étonnez pas de voir un régiment d'étrangers constituer un régiment français. C'était chose courante à l'époque.)
Le prince de Lambesc avait reçu le 28 Juin dernier, l’ordre du Roi de quitter
Valenciennes.
En effet, Le 26 Juin, Louis XVI inquiet de la tournure
qu’avaient pris les Etats Généraux et probablement poussé par Marie Antoinette
et son entourage, avait donné l’ordre à trois régiments de cavalerie et trois
régiments d’infanterie du Nord et de l’Est (environ 20 000 hommes) de rallier
Paris. Le prudent Necker avait en vain tenté de l’en dissuader, mais le Roi
n’avait pas cédé.
Louis XVI jouait donc double-jeu, puisque rappelons-le, le
27 Juin il avait enthousiasmé les députés de l’Assemblée Nationale en demandant
à la noblesse et au clergé de rejoindre ceux-ci au sein de ladite assemblée.
Plus par faiblesse semble-t-il que par esprit de duperie, Louis XVI agira
toujours ainsi, ses initiatives privées voire secrètes, allant à l’encontre de
ses initiatives publiques. Il faudra beaucoup de temps et beaucoup de preuves
pour que ce roi si aimé de son peuple finisse par être méprisé puis haï par de
plus en plus de Français.
Le Prince de Lambesc appartenait à la très haute noblesse
française. De par ses parents, il était issu de Maisons dites "à l'instar
de l'étranger", c'est-à-dire de familles ayant régné sur des pays
étrangers. Ces dernières étaient traitées avec tous les égards dus à leur rang.
Nous reparlerons de lui dans les prochains jours. Sachons qu’il quittera la
France avant la fin de 1789 et qu’on le retrouvera dès 1792 combattant l’armée
française dans l’armée autrichienne. Il y sera nommé Feldmarschallieutnant en
1796...
Dragon du régiment du Prince de Lambesc |
Un dernier mot encore. Il était courant à cette époque que
des troupes étrangères fassent parties de l’armée royale. De même, il arrivait
que des généraux vendent leurs services à l’étranger, voire à l’ennemi. Pour
ces derniers, tous nobles, les liens du sang prévalaient probablement sur la
fidélité à leur pays. Le fameux général Dumouriez, par exemple, le vainqueur de Valmy avec
Kellermann, le héros des premières victoires de l’armée française républicaine, abandonnera l’armée française le 18 Mars 1793 et rejoindra les forces du
Saint-Empire.
A suivre…
Merci de votre lecture
Article publié initialement sur ma page Facebook :
"Les estampes révolutionnaires du citoyen Basset"
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Bien cordialement
Bertrand