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Les premiers fuyards de la Cour : 1 Mme de Polignac, 2 le comte d'Artois, 3 le prince de Condé, 4 le Baron de Breteuil, 5 le prince de Lambesc |
Le premier à fuir la France
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Charles-Philippe comte d'Artois |
Le comte d’Artois représente la faction réactionnaire de la
cour. Lors de l’Assemblée des Notables il s’était opposé au projet fiscal de
réduction des privilèges sociaux de l’Église et de la Noblesse. Lors des États Généraux,
il s’est opposé au Tiers État en s’opposant à toute initiative d’accroitre son
droit de vote. En liaison avec le très réactionnaire baron de Breteuil, il a œuvré
pour le renvoi de Necker.
Les idées du comte d’Artois sont plus faciles à définir que
celles de son maladroit grand frère Louis XVI. C’est un royaliste « ultra »,
un personnage à l’image de la noblesse de l’ancien régime. Le comte d’Artois
coûte très cher au budget de l’État : ses menus plaisirs
(2 400 000 francs), ses achats de domaines et de propriétés
(7 231 372 livres), ses écuries (1 million de livres), ses
vêtements et ses dettes représentent un important coût dans le trésor de cette France
dont le déficit abyssal la fait courir à sa perte.
D’Artois est un ardent défenseur de la monarchie et toute sa
vie il agira de sorte à la rétablir. Il ne cessera de solliciter toutes les
cours d’Europe pour organiser la contre-révolution. Il conduira avec son frère
Provence l’armée des Princes qui envahira la France en 1792, qui se signalera
par ses ravages et ses massacres. Mais celle-ci sera stoppée à
Valmy et devra
reculer. D’Artois fera également partie de flotte de 60 navires engagée par l’Angleterre
pour envahir la Vendée en 1793 ; L’Angleterre ayant demandé en
contrepartie de son aide les cinq comptoirs français aux Indes, ainsi que
Saint-Domingue. Arrêtée par l’intense canonnade de la petite garnison
républicaine du
général Cambray, la flotte anglaise renoncera à aborder à
Noirmoutier, se rabattra
sur l’Ile d’Yeu,
sera la proie des marées et tempêtes, puis de la faim sur ses navires, jusqu’à
ce que le gouvernement anglais ordonne son retour. Il restera en exile en
Angleterre jusqu’à la première Restauration. Il se signalera alors en signant
avec un empressement critiqué la convention d’armistice du 23 avril 1814,
condamnée par son frère Louis XVIII parce qu’elle faisait perdre à la France toutes
les places conquises depuis 1792. Figure de proue des « ultras », c’est-à-dire,
les royalistes les plus ardents, D’Artois s’opposera à la politique de pardon
et d’oubli prônée par son frère Louis XVII. Lors du retour de Napoléon pendant
les 100 jours, il tentera en vain d’organiser une résistance à l’Empereur. Mais
ses troupes envoyées contre Napoléon préférèrent fraterniser avec l’ennemi,
contraignant ainsi D’Artois à fuir. Lors de la Seconde Restauration, D’Artois
agira de nouveau contre son frère Louis XVIII en devenant le meneur de l’opposition
ultraroyaliste à la politique modérée de celui-ci.
Enfin roi !
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Charles X |
D’Artois deviendra finalement le roi Charles X à l’âge de 67
ans, suite à la mort de son frère Louis XVIII alors âgé de 69 ans. Son règne
sera marqué par sa volonté d’un retour à l’ancien régime. Il s’aliénera une
partie de l'opinion par la
loi sur le sacrilège, l'octroi d'indemnités
aux émigrés spoliés par la vente
des
biens nationaux (loi dite du «
milliard des émigrés »), le
licenciement de la garde
nationale, perçue comme hostile au régime de la
Restauration, le rétablissement
de la censure (1825-1827) et le projet de rétablissement du
droit d'aînesse, resté sans suite. Il promulguera finalement
les «
ordonnances de Saint-Cloud » pour
dissoudre les chambres, convoquer les collèges électoraux en changeant de mode
d'élection, et suspendre la
liberté de la presse (25 juillet 1830). Cette
dernière action provoquera le soulèvement des
Trois Glorieuses (27 au 29
juillet), a Révolution de 1830 qui mettra fin à son règne.
Les Trois Glorieuses
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"La Liberté guidant le Peuple" œuvre d'Eugène Delacroix peinte pour célébrer la Révolution de 1830. |
Post Scriptum :
Le règne de Charles X sera également marqué par sa décision de conquérir l'Algérie. Je vous explique les raisons de cette décision dans un article en date du 7 août 1789 et je pense que vous serez très très étonnés !
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Je vous remercie pour ce commentaire.
Bien cordialement
Bertrand