Dans les procès-verbaux de l’Assemblée
Nationale, j’ai découvert le rapport de Armand Gaston Camus, membre de la députation envoyée à
Saint-Germain en Lay pour enquêter et si possible intervenir, à la suite de
l’émeute contre des fermiers, accusés d’avoir accaparé et emmagasiné des grains
; émeute au cours de laquelle avait été « massacré » un fermier dénommé
Sauvage.
Le député Camus explique comment lui et ses collègues députés envoyés par l’Assemblée nationale ont réussi à sauver de la pendaison par la foule le sieur Thomassin, fermier à Puiseaux, près de Pontoise. Il évoque également le courage physique de l’évêque de Chartres qui a affronté la foule en colère et a grandement contribué à sauver Thomassin.
Le rapport se trouve ici : https://bit.ly/3eM9yZN
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Le courageux évêque de Chartres |
J’ai voulu en savoir plus sur cet événement et j’ai découvert sur « books.google » le scan d’un ouvrage donnant une version de ce qui serait arrivé. Publié en 1789 par un certain Hubert La Marle, Linguiste et paléographe, cet ouvrage s’intitule : "Philippe Égalité, Grand Maître dela Révolution, le rôle politique du premier Sérénissime Frère du Grand Orient de France". L’auteur a également écrit un « Dictionnaire des Chouans de la Mayenne » en collaboration avec l’Association du souvenir de la chouannerie mayennaise (Cette précision à seule fin de savoir « d’où parle » l’auteur)
Alors là, chers amis, je suis tombé sur du lourd ! (Passez-moi l'expression)
Ce paléographe, spécialiste des écritures anciennes, est un
vrai défenseur de l’ancien régime. Peu importe, c’est son droit. Le plus
intéressant, c’est qu’il présente toute la Révolution française, suivant
l’interprétation complotiste célébrissime, qui a fait tant de mal (et de morts)
depuis plus de 200 ans, celle du complot Franc-Maçon !
Nous reviendrons ultérieurement sur cette thèse délirante
inventée par l’abbé jésuite Augustin Barruel, dans son essai politique contre-révolutionnaire
et anti-Lumières en cinq tomes, publié en Allemagne de 1797 à 1799. Cet ouvrage
auquel se mêlent les explications surnaturelles et les diatribes contre les
philosophes des Lumières ou Joseph II (le frère réformateur de Marie Antoinette), a servi de bible à tous les nostalgiques
de l’ancien régime qui ne pouvaient expliquer que par le complot, une
Révolution à laquelle ils n’avaient rien compris.
Il aurait pu tomber dans les oubliettes de l’histoire, mais
hélas, il servira de ferment à de nombreux autres délires complotistes qui hélas
sévissent toujours de nos jours. Qui n’a jamais vu passer un jour un article
sur le complot judéo-maçonnique ? Car oui, bien sûr, mille fois hélas, aux
Francs-Maçons, les délirants ont ajoutés les malheureux Juifs et chacun sait
jusqu’où ce délire est allé...
Sincérite n'est pas vérité.
Revenons à notre paléographe, dont je ne mets d’ailleurs
aucunement en doute la sincérité ni l’honnêteté (nous sommes tous déterminés
par les milieux d’où nous venons) et penchons-nous sur son ouvrage à propos du
Duc d’Orléans, puisqu’il s’agit bien de lui (Philippe égalité).
Selon cet auteur, c’est le Duc d’Orléans qui fut à l’origine
de tous les événements révolutionnaires, les émeutes durant les jours
précédents le 14 juillet, la prise de la Bastille et même la grande Peur dont
j’ai commencé à vous parler dans une publication précédente. Rien que ça ! «
Selon les désirs de leur maitre (le Duc d’Orléans), les plus hardis
révolutionnaires envoient hors de Paris des bandes qu’ils ont armées pour
répandre le désordre et soulever la population contre le roi »… « La Grande
Peur est lancée, à l’initiative du Prince et de sa chancellerie. ».
Qui ne lirait que le livre de Hubert La Marle, pourrait souscrire à cette explication, fort bien écrite et très documentée.
C’est une explication très satisfaisante pour qui ignore tout ou presque de l’état de la France en 1789.
C’est une explication très réconfortante pour qui défend la
vision d’un ancien régime idyllique peuplé de bergers et de bergères dansant
dans les près avec de bienveillants aristocrates, comme sur les toiles de Jouy
; un royaume de conte de fées que seraient venu briser les philosophes des
Lumières.
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L'Ancien régime, façon toile de Jouy. |
Ce n’est pas une explication satisfaisante pour qui a lu la
description de l’abominable misère du peuple par D’Argenson en 1750, ou par
l’anglais voyageur Arthur Young dans le récit de ses voyages en France peu
avant et pendant la Révolution.
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La misère dessinée par Jean-Baptiste Greuze. |
De tout cela nous reparlerons.
Je vous propose ci-dessous les quelques pages extraites de
l’ouvrage de ce brave Hubert. Mais le mieux et de cliquer sur ce lien pour les
découvrir : https://bit.ly/32Fxmw2
Vous pouvez même l’acheter facilement sur le WEB !
Cliquez sur les images pour les agrandir.
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Bien cordialement
Bertrand